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Les freins à l’investissement en Algérie

vendredi 5 septembre 2008, par Rédaction

Les principaux freins à l’investissement utile en Algérie sont la bureaucratie et la corruption selon Abderrahmane Mebtoul.

L’investissement en Algérie souffre de plusieurs problèmes.

Les deux piliers du développement du XXIe siècle sont la bonne gouvernance et la valorisation du savoir sans oublier la protection de notre environnement si l’on veut éviter la destruction de notre planète avec l’actuel modèle de consommation énergétique. En Algérie, ces deux conditions peinent à être remplies. Cela implique à l’avenir une amélioration de la gouvernance, une plus grande visibilité et cohérence dans la démarche de la politique socioéconomique. Car, l’Algérie est dans cette interminable transition depuis 1986 avec la dominance de la rente (ni économie de marché, ni économie administrée, expliquant les difficultés de la régulation tant politique, économique que sociale). En effet, outre ces deux facteurs déterminants, le frein principal à l’investissement hors hydrocarbures porteur de croissance et de création d’emplois durables est l’omniprésence de la bureaucratie avec la sphère informelle représentant 40% de la masse monétaire en circulation et de la corruption qui lui est liée, et qui freinent la mise en œuvre d’affaires. On peut avancer l’hypothèse réaliste que ce terrorisme bureaucratique étouffant participe pour plus de 50% de frein à l’investissement.

Deuxièmement, la léthargie du système financier public, lieu de la redistribution de la rente, dont le taux pourrait être de 30% des raisons du blocage, (plusieurs mois pour un virement d’un chèque d’une région à une autre, et surtout les mentalités administratives dans la gestion), les banques publiques accaparant plus de 90% des crédits octroyés, et malgré leur nombre, il existe une marginalisation du secteur bancaire privé. Par ailleurs, l’organisation des capitaux marchands de l’Etat en Algérie régissant le partenariat et la privatisation, a subi en de 2000 à 2008 quatre modifications sans résultats probants, créant une instabilité juridique qui décourage l’investisseur, qui outre les régimes fiscaux, est attentif, également à la rapidité du transfert de ses capitaux qui doit s’effectuer en temps réel. Troisièmement, l’absence d’un marché foncier libre et une inadaptation du marché du travail à la demande, bien qu’existe des compétences mais qui marginalisées, on assiste à un exode de cerveaux massif du fait de la dévalorisation du savoir au profit des emplois rentes. Cela peut représenter 20%. Il reste pour l’aspect sécuritaire 10%. Ce taux est encore important car sans la paix dans un pays, il faut être réaliste, il ne peut y avoir d’investissement durable. Et les attentats terroristes visent justement à freiner le développement du pays pour accroître les tensions sociales.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Liberté