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Les erreurs médicales en Algérie

mercredi 21 novembre 2007, par Rédaction

Les médecins auteurs d’erreurs médicales en Algérie sont jugés responsables de leurs actes par la justice qui n’hésite pas à les condamner.

Les erreurs médicales ne sont pas rares en Algérie.

De plus en plus de médecins sont poursuivis devant les instances judiciaires pour des erreurs médicales plus ou moins « lourdes ». Les citoyens, qui s’estiment victimes, n’hésitent plus, depuis quelques années, à demander réparation. Une évolution que le président du Conseil national de l’Ordre des médecins algériens juge « positive ». « Le citoyen a pris l’habitude de se plaindre, je trouve que c’est bien. Toutes les voies sont possibles au citoyen dans une République comme la nôtre de faire valoir son droit », a estimé Mohamed Bekkat Berkani qui s’exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne III. Sauf que le président du Conseil de l’ordre regrette quelque peu le fait que l’organisme qu’il dirige est quelque peu occulté dans le traitement des erreurs médicales en Algérie. La vérité est que les citoyens qui supposent être victimes de fautes médicales, préfèrent s’en remettre aux instances judiciaires qui, elles, peuvent leur accorder des dédommagements substantiels ou carrément condamner les fautifs à des peines de prison, contrairement au Conseil de l’ordre qui ne peut qu’infliger des « avertissements ou des blâmes » ou, dans le pire des cas, prononcer l’interdiction provisoire ou définitive d’exercer.

Ce qui fait qu’en huit ans, seules 500 plaintes ont été traitées par le Conseil national et les différents conseils de l’ordre régionaux, révèle M. Bekkat qui estime que ce chiffre est loin de refléter la réalité et l’ampleur des erreurs médicales en Algérie. L’orateur s’élève particulièrement contre cette tendance des juridictions à se montrer sévères avec les médecins incriminés. « On a constaté que la justice à la main trop lourde vis-à-vis du médecin qui, même s’il se trompe, n’est pas un délinquant », tranche-t-il en rappelant que « la médecine n’est pas une science exacte » et que le praticien « n’est pas tenu par l’obligation de résultat ». Continuant son plaidoyer en faveur de la profession, M. Bekkat estime que le Conseil de l’ordre doit être associé au traitement des plaintes déposée auprès de la justice, d’autant plus que c’est la loi qui le prévoit. « Dans la loi 90/17, une disposition dit que vu la complexité de l’acte médical, la justice peut demander l’avis du Conseil de l’ordre. Nous pensons qu’elle devrait plus souvent demander l’avis du Conseil de l’ordre pour voir si la plainte en elle-même est recevable », suggère-t-il.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Info Soir