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Les entreprises familiales majoritaires en Algérie

mardi 19 avril 2005, par Stanislas

Bien qu’aucune étude n’ait été réalisée et les statistiques fiables inexistantes en Algérie, les officiels et experts s’accordent à affirmer que l’entreprise dite familiale est dominante dans l’activité économique privée algérienne.

L’apport en matière de création de richesse de ces sociétés qui sont dans la majorité des petites et moyennes entreprises (PME) et autres éléments plus précis sur la question seront connus bientôt car un travail dans ce sens a été lancé par le ministère de tutelle. C’est ce qu’a indiqué, hier, le ministre de la PME/PMI et de l’Artisanat, Mustapha Benbada, en marge d’une conférence sur « l’entreprise familiale en Algérie » organisée à Alger par la Société financière internationale (SFI) et le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care).

Pour le ministre, ces sociétés et malgré leur prédominance dans la vie économique du pays, se doivent de se mettre à niveau pour faire face à la concurrence et leurs propriétaires d’insuffler une nouvelle dynamique d’ordre managérial. « La continuité, la loyauté du personnel, la connexion et la liberté de gestion » sont les quatre facteurs indispensables pour que les entreprises familiales puissent faire face à l’ouverture de l’économie. Se refermer sur elles-mêmes, explique le ministre de la PME/PMI, est justement l’un des comportements qui devraient être bannis. Il invite notamment les entrepreneurs à recourir davantage au crédit bancaire pour leur besoin en financement au lieu « de solliciter des apports de proches ». En résumé, Benbada a plaidé pour « une politique de management plus moderne basée, entre autres, sur la diversification de sources de financement ». La politique du gouvernement en matière de soutien à la PME offre, par ailleurs, beaucoup d’opportunités pour ces entreprises familiales si elles veulent se mettre à niveau et sortir du « cocon » dans lequel elles s’enferment. C’est notamment le cas des PME locales.

Pour sa part, la responsable du bureau de la SFI à Alger, Houria Sammari, a indiqué et à la lumière des expériences d’autres pays que « ces entreprises jouent un rôle important dans les économies ». C’est le cas aussi bien aux Etats-Unis d’Amérique, en Europe et même dans la région Mena. Aux USA, indique-t-elle, des entreprises familiales telles que Ford et BMW sont même arrivées à se classer au top des sociétés en matière de résultats et croissance. Dans la région Mena, des groupes familiaux ont également émergé. C’est le cas de Orascom en Egypte, de Alaoui au Maroc... Ce genre d’entreprise, estime l’intervenante, est très important pour la région Mena qui doit relever le défi de créer dans les 20 années à venir 100 millions d’emplois pour pouvoir absorber le chômage.

Le PDG du groupe Damart et président 2004 du Family Business Network, Joseph Despature, souligne que les entreprises familiales contribuent aux USA à 2/3 du PIB. Aussi, 1/3 de ces sociétés sont cotées en bourse, alors qu’en Europe c’est carrément la moitié qui le sont. Ce spécialiste appelle les entrepreneurs à s’imposer comme interlocuteur dans le dialogue économique et avoir des contacts permanents avec les politiques.

Les entreprises familiales en Algérie, selon les analyses de spécialistes, sont gérées d’une manière « relativement moderne, mais le niveau des effectifs reste faible et rejoint en cela les pratiques mondialement connues ». Mais, ajoute-t-on, « plus les entreprises familiales sont grandes ou sont dans un secteur d’activité complexe technologiquement, plus leur organisation et leur gouvernance se rapprochent de ce qui se fait de mieux à travers le monde et qui est enseigné dans les Business Schools ». Les systèmes d’information sont également modernes, s’accorde-t-on à constater, alors que sur le plan financier, ces entreprises préfèrent ne pas trop en parler.

Par Ghania Amriout, quotidien-oran.com