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Les chasseurs de têtes en Algérie

lundi 4 décembre 2006, par Souad

L’arrivée des compagnies étrangères en Algérie a permis au métier de chasseur de têtes de prendre de l’envol mais menace le modèle des entreprises publiques souvent incapables d’aligner leur salaires sur celui des groupes étrangers.

les compagnies étrangères recrutent en Algérie

Dans le stand de Statoil Algérie, Feryal Lamdjadani est imperturbable. Il est presque 10 heures. Avec ses collègues, elle s’attelle à préparer le stand. Sur une table, une corbeille de fruits, une autre plus petite est remplie de bombons. L’ambiance est bonne. Des prospectus sont là. Dans quelques minutes, les portes du palais des expositions d’Oran où se tient la troisième exposition internationale sur le pétrole et le gaz, vont s’ouvrir pour accueillir les visiteurs (du 25 au 29 novembre). L’exposition attire des PDG de grandes sociétés, des ambassadeurs, des ministres, la presse étrangère. Entretenir et améliorer l’image de Statoil en Algérie est un exercice permanent. Chargée de communication et des relations publiques chez Statoil Algérie, Feryal Lamdjadani veut que tout soit parfait. Ou presque.

A quelques mètres du stand de Statoil, celui de la fondation norvégienne DNV Energy. Avec son teint nord-africain, Menouar Draou, 37 ans, n’échappe pas aux regards. C’est un Belge d’origine algérienne qui travaille pour une fondation norvégienne. Originaire de Maghnia, cet ingénieur et MBA de HEC de Bruxelles fait partie des cadres de DNV. « Je suis né et j’ai grandi en Belgique. Je m’occupe des relations avec la Sonatrach. Dans mon travail, la composante culturelle compte beaucoup comme la connaissance du marché intérieur et les mentalités », précise Menouar Draou. Au lendemain de l’explosion du train de GNL de Skikda, la Sonatrach a confié à la fondation norvégienne DNV la mise d’un système de gestion des crises et des urgences. Entamé en 2005, ce projet d’un montant de deux millions d’euros sera achevé dans une année. La fondation DNV s’intéresse de près à l’Algérie et au projet de sécurisation des sites de Sonatrach. « Nous sommes en train d’étudier la possibilité d’ouvrir un bureau à Alger. Il y a une volonté de se rapprocher de l’Algérie et de l’Afrique du Nord. Nous n’avons pas uniquement un rôle commercial, nous faisons du transfert d’expertise », insiste M. Draou.

L’exemple Feryal Lamdjadani et Menouar Draou ne sont pas uniques. Dans les couloirs de la semaine de l’énergie, les Algériens et Algériennes qui portent les badges des compagnies étrangères sont nombreux. Impossibles à compter. Pour mieux connaître le marché algérien, les entreprises étrangères s’appuient sur les locaux. C’est bon pour les affaires et l’image. L’arrivée massive depuis début 2000 des compagnies étrangères en Algérie est en train de modifier profondément le paysage économique algérien. En fait, c’est l’ouverture du secteur de la téléphonie mobile qui a cassé le monopole de fait des entreprises publiques sur les compétences locales. Les filiales algériennes des compagnies étrangères ne lésinent pas sur les moyens pour recruter les bonnes compétences. Des cabinets étrangers « chasseurs de têtes » se sont même installés à Alger. Gros salaires, stages de formation à l’étranger, les compagnies étrangères offrent des conditions de travail introuvables dans le secteur public, plus grand employeur du pays.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran