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Les cadres algériens expatriés intéressent les sociétés étrangéres

mercredi 16 mars 2005, par nassim

Dans leur développement en Algérie, les groupes étrangers sont confrontés au manque de compétences locales. Pour remédier à cette situation, plusieurs filiales algériennes de groupes étrangers ont entamé des démarches pour recruter des cadres algériens installés à l’étranger, notamment en France.

C’est le cas de BNP Paribas Algérie. En effet, trois ans après l’ouverture de sa filiale algérienne, le groupe bancaire français a décidé de renforcer sa présence en Algérie avec l’ouverture d’une trentaine d’agences bancaires à travers le pays d’ici à 2008. Mais en Algérie, les compétences sont rares et difficiles à trouver à cause de la dégradation de la qualité de l’enseignement dans les universités et l’anarchie qui règne sur le marché de l’emploi.

Face au manque de compétences locales, la filiale algérienne du groupe bancaire français cherche à « faire revenir au pays » des cadres exilés et des cadres algériens fraîchement sortis des universités occidentales. « Nous venons de prendre part au forum Rhône-Alpes qui est le premier salon de recrutement en Europe. Nous avons rencontré et reçu des candidatures de la part d’étudiants algériens qui veulent revenir au pays. Nous avons un ambitieux plan de développement et nous essayons d’attirer des compétences algériennes installées à l’étranger », explique Abdelkader Achek-Youcef, responsable marketing à BNP Paribas Algérie.

A l’image de cette banque, d’autres filiales algériennes de groupes étrangers et certaines grosses entreprises privées se tournent vers l’étranger, notamment la France, pour trouver les cadres qui manquent en Algérie. Et pour séduire, les recruteurs utilisent les campagnes publicitaires et les contacts dont ils disposent avec la communauté algérienne de France. Les recruteurs cherchent beaucoup plus des financiers, des spécialistes dans la communication, dans le marketing. « Nous lançons des campagnes de recrutement en Algérie. En France, nous envisageons d’approcher les universités françaises pour faire intéresser les étudiants algériens qui y suivent des études », ajoute le responsable marketing de BNP Paribas.

Toutefois, convaincre des cadres algériens installés à l’étranger de revenir pour travailler dans leur pays n’est pas une tâche facile. Les recruteurs proposent généralement des contrats locaux et des salaires peu attractifs. Une offre qui souvent n’arrange pas les demandeurs d’emplois. « Cela fait six mois que je cherche du travail en Algérie. Mais toutes les entreprises avec qui j’ai contacté offrent un contrat local, avec un salaire de 50.000 dinars par mois. Cette somme n’est pas suffisante pour vivre convenablement à Alger où le coût de la vie est trop cher », explique Rachid, 28 ans, cadre dans une banque d’affaires française à Paris. Mais pour les responsables des filiales algériennes de groupes étrangers, recruter des expatriés est trop coûteux : salaires élevés, assurances, prise en charge dans les hôtels...

Par Hamid Guemache, quotidien-oran.com