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Le piratage de la carte bancaire sur Internet est un mythe

jeudi 19 mai 2005, par Hassiba

Le piratage de la carte bancaire sur Internet est un mythe. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Observatoire de la cyberconsommation selon laquelle aucune interception d’un numéro de carte n’a eu lieu en France à l’occasion d’un achat sur un site marchand doté d’un espace sécurisé.

Acheter sur le net par paiement bancaire est « plus sûr que dans le “monde réel” »

32% des internautes sont toujours angoissés à l’idée d’effectuer un achat avec leur carte bancaire sur la toile. Ils ont tort. Aujourd’hui, acheter sur le Net est devenu « plus sûr que dans le “monde réel” »
C’est en tout cas la conclusion d’une enquête publiée jeudi par le très sérieux Observatoire de la cyberconsommation, un organisme mis en place par le Forum des droits sur l’Internet.

Après avoir entendu plus de 40 acteurs du paiement en ligne (associations de consommateurs, intermédiaires techniques ou simples internautes), les membres de l’Observatoire ont constaté que « grâce aux technologies et aux outils développés par le secteur bancaire et les prestataires, la France a réussi à faire diminuer fortement le niveau de la fraude lors d’achats en ligne ». Ils écornent au passage le mythe du piratage de la carte bancaire : selon eux, aucune interception d’un numéro de carte n’a eu lieu en France à l’occasion d’un achat sur un site marchand doté d’un espace sécurisé.

C’est en effet dans ces espaces sécurisés auxquels l’internaute accède lorsqu’il s’apprête à payer que se niche la tranquillité du cyber-consommateur. Il est d’ailleurs facile de s’assurer qu’un site marchand dispose bien d’une zone sans risque : ces pages où il faut inscrire son numéro de carte bancaire commencent systématiquement par l’adresse https au lieu de http et, généralement, un petit cadenas jaune apparaît en bas à droite du navigateur. Les mécanismes d’assurance proposés pour garantir les transactions et la mise en place depuis fin 2001 d’un régime protecteur pour le consommateur en cas de fraude ont aussi porté leur fruit. Résultat : la carte bancaire est aujourd’hui utilisée pour plus de 80% des paiements en ligne (1).

Autre preuve qu’acheter sur l’Internet entre dans les mœurs : en 2004, les ventes en ligne ont progressé de plus de 53% par rapport à 2003 et la France compte désormais plus de 10 millions de cyber-acheteurs pour un panier moyen par transaction autour de 54 euros.

La plupart des internautes l’ont donc bien compris : l’Internet est de plus en plus sûr. Mais des fraudes existent. La plupart ont d’ailleurs pour origine des vols de numéros de carte effectués dans la « vraie vie ». Un vendeur peu scrupuleux peut ainsi récupérer la facturette d’un client et se servir du numéro inscrit dessus pour faire des achats... sur le Web. Il existe aussi des générateurs automatiques de numéros de carte, un type de fraude marginal qui, malgré les idées reçues, ne concerne pas que les cyber-consommateurs.

C’est surtout le développement des micropaiements en ligne qui fait craindre des dérives. En pleine expansion, ces services s’avèrent particulièrement pratiques pour acheter un articles de presse ou une nouvelle sonnerie à télécharger pour son portable. Mais entre les messageries vocales à tarification majorée type Audiotel, les SMS surtaxés et les dialers, l’internaute peine à s’y retrouver. Et peut parfois se retrouver coincé. Ainsi, certains sites proposent d’accéder à leurs contenus moyennant le téléchargement et l’installation d’un kit de connexion. Très utilisés dans l’univers du porno ou de la voyance en ligne, ces systèmes sont souvent présentés avec l’avantage d’être « sans abonnement et sans carte bancaire ». N’allez surtout pas en déduire qu’il s’agit d’un service gratuit : ces logiciels connectent directement l’internaute à un numéro fortement surtaxé qui plombe les factures téléphoniques à leur insu.

(1) Les autres moyens sont le paiement par Allopass, cartes prépayées, courrier électronique (Paypal...), rétro-paiement

Par Ludovic BLECHER, liberation.fr