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Le marché informel en Algérie en question

samedi 12 avril 2008, par Rédaction

Les experts estiment que le marché informel en Algérie menace l’économie algérienne et pénalise les finances de l’Etat.

Le marché informel en débat en Algérie.

Des séminaires en série, des conférences débats sur la contrefaçon et le marché informel en Algérie. Et un paquet de mesures coercitives. Est-ce pour autant que les choses ont changé ? Pas vraiment. Le marché informel, un phénomène qui, il est vrai, n’est pas propre à l’Algérie, continue d’évoluer dans des proportions effarantes, mettant ainsi à mal les entreprises en règle, celles opérant dans l’économie légale, structurée. Il constitue de fait des zones de non-droit, à l’échelle du pays. Générant de l’argent, beaucoup d’argent, l’informel est puissant, plus puissant que l’administration fiscale. Ceux qui continuent à l’alimenter, à le « structurer », le font à la lisière de la loi, constituant un lobby insaisissable, un réseau savamment organisé de l’économie souterraine. Que l’Etat fasse des efforts, mette en place une législation draconienne, cela n’empêche pas les tenants de l’informel de changer de méthode, de stratégie au nez et à la barbe des agents contrôleurs réguliers. Puissamment déployés, ramifiés, ils disposent, et ce n’est pas pour rien, de relais en dehors de nos frontières. L’ouverture de l’économie nationale aidant, ils s’approvisionnent en produits de tous genres, ceux contrefaits en tête.

Le marché informel en Algérie, zone grise dans le tableau de l’économie nationale, se superpose à d’autres problèmes qui affectent aujourd’hui le développement de l’économie nationale dans son ensemble. Certains diront cependant que les activités économiques informelles relèvent de l’ordre normal des choses dans les économies en transition, et qu’elles n’ont pas de place dans les économies développées, expertement structurées. Faux, répliquent d’autres. Et si le phénomène s’installait dans le temps ? L’économie structurée, fût-elle moins développée actuellement, risque de se faire emporter, gangrener définitivement par l’informel. Le marché formel risque d’être, et ce n’est pas impossible, « englouti par l’informel », tellement ce dernier est devenu puissant en Algérie. Il y a risque également sur la mise à niveau de la production nationale, sur le recouvrement des impôts, car l’informel y échappe aujourd’hui. Il est vrai qu’on n’en est pas encore là, mais qu’une appréciation complaisante du marché, une mauvaise prise en charge des problèmes liés à l’informel pourraient conduire tout droit dans le mur, au chaos. Des pays en développement en ont fait l’amère expérience, parce qu’ils ont laissé faire, fermé les yeux sur certaines normes de transparence en matière fiscale.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune