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Le football algérien en otage

samedi 31 mai 2008, par Souad

Le déclin du football algérien s’est accompagné d’une vague de violence inquiétante à l’instar des graves violences qu’a connue la ville d’Oran.

Le football algérien en déclin.

A regarder, tristement, ce qui s’est passé à Oran, on se poserait presque fatalement la question de savoir si les démons des stades seraient à ce point si forts jusqu’à pouvoir faire la loi comme ils le souhaitent ailleurs que dans leur fief ? En allant, entre autres scénarios dramatiques qui se répètent régulièrement, faire acte d’accaparement de la place publique et convertir de simples frustrations de supporters en révolte qui a toutes les apparences d’un malaise social à l’explosion longuement retardée. A l’image de ce qui s’est produit à Oran pour transformer la deuxième ville du pays en capitale des actes qu’on ne soupçonnait à aucun moment possibles dans El Bahia, comme on n’aurait d’ailleurs jamais soupçonné la relégation du Mouloudia d’Oran en seconde division, tellement le club phare d’El Hamri s’était habitué à la première division qu’il n’avait d’ailleurs jamais quittée. En fait, les quartiers d’Oran en feu et en cendres, ce n’est qu’une énième image grandeur désolation de ce qui se passe régulièrement à travers le pays, avec toutefois cette immense différence qu’à Oran, comme à Alger ou dans d’autres grandes villes du pays, la colère et les dégâts qui en résultent s’apprécient dans une dimension assez spéciale. (Une Opinion ? Connectez-vous sur le forum algerie-dz.com pour commenter l’article : http://www.algerie-dz.com/forums)

Mais le dénominateur commun reste quasiment le football, source de joie et d’exultation comme c’est le cas actuellement à El Eulma, Batna et El Harrach, et source de colère et de démence orientée vers l’aveugle contestation qui réduit à néant tout ce que cette discipline sportive est censée être, comme c’est le cas à Oran, à Kouba, il y a quelques jours ou ailleurs précédemment. D’où la question qui persiste de savoir si ce sont réellement les démons des stades qui s’emparent de la rue ou bien si c’est la rue et ses démons à plusieurs visages et multiples facettes qui a trop accaparé les stades et le football jusqu’à en faire le miroir le plus expressif de ce qu’est le malaise qu’elle contient et couve constamment. Un malaise que les rares et insignifiantes victoires du football national n’arrivent plus à taire tellement les défaites sont nombreuses et répétitives à la fois. Dans la pratique du jeu à onze sur un terrain et aussi, et surtout, dans la gestion incompétente et malsaine dans les bureaux, salons et coulisses. Le football dans tous ses attributs de sport roi et d’opium du peuple qui n’a plus de force aujourd’hui que d’être ce qu’on a toujours désiré qu’il soit. Otage des politiques et gestions infécondes dont les instigateurs ont toujours été les premiers à crier victoire de tel ou tel club algérien lorsqu’ils n’ont d’autre victoire à offrir aux populations que celle, sans enjeu socio-économique, d’une partie de football. D’où l’urgence d’une réflexion qui réhabiliterait ce sport avec sa vocation principale de simple jeu en passant par des mesures qui permettraient à la vie de citoyens de ne plus se confondre abusivement et maladivement avec la seule vie de supporters.

Synthèse de Souad, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune