Le Maroc mise sur les PME

Une campagne de sensibilisation a été lancée à l’initiative de la Banque centrale (banque El-Maghrib), du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), de l’Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME) et de la Caisse centrale de garantie (CCG), indique le dernier rapport du bureau d’experts londonien Oxford Business Group (OBG). « L’objectif de cette opération est de desserrer les contraintes structurelles qui entravent l’activité de la PME », a souligné le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, à l’occasion du lancement de la campagne. La prépondérance de la PME dans les secteurs de l’agro-industriel, de la construction, du tourisme, de la haute technologie et des produits chimiques rend le débat d’autant plus urgent, note OBG.

En effet, les PME représentent 99,6 % des entreprises en activité dans ces secteurs alors que 55 % des salariés du secteur privé sont employés par ces entreprises. Des coûts de crédit élevés « Le coût du crédit bancaire aux PME reste élevé et, en outre, ces entreprises sont confrontées à des programmes de financement génériques qui ne correspondent pas à leurs besoins. Les grandes banques prélèvent un taux d’intérêt de l’ordre de 5,5 % à 6,5 %, alors que le taux d’intérêt du marché concernant les prêts aux PME oscille entre 8 % et 13 %, ce qui est sensiblement supérieur aux taux appliqués pour les grandes entreprises », relèvent les experts. Selon ces derniers, les défis que sont la transparence et la gouvernance d’entreprise ainsi que le manque de garanties et d’information sur les PME sont à l’origine de ces imperfections du système bancaire. En réponse, la Banque centrale du Maroc a initié un certain nombre de programmes visant, d’une part, à améliorer la transparence et la libre circulation de l’information concernant les PME, et, d’autre part, à encourager les banques commerciales à étendre leur palette de services destinée aux PME.

« Nous admettons la lenteur de certaines banques dans l’exécution de ces orientations à l’égard des PME » a déclaré M. Jouahri, avant de préciser qu’« il s’agit, entre autres, de la mutualisation de l’information financière, de la normalisation de l’information comptable et de la mise en place d’un classement pour une meilleure analyse du risque de crédit par les banques ». Actuellement, les banques commerciales comme le Groupe Banque Populaire, la BMCE et la BMCI offrent aux PME l’accès au financement. Conformément à la tendance, la banque Attijariwafa, première banque commerciale du Maroc, a conclu un accord avec l’ANPME le 28 novembre dernier, rappellent le bureau londonien. Les entreprises qui auront souscrit au programme bénéficieront de services financiers sur mesure ainsi que d’une assistance technique et du renforcement de leurs capacités. L’ANPME prendra en charge 90 % du coût du plan d’assistance technique, tandis qu’Attijariwafa offrira des services de restructuration et de consolidation de dette ainsi que des prêts à un taux préférentiel.

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant