Le MC Oran et l’OC Alger rétrogradent

« Sont-ils vraiment relégués ? » C’est en substance la question que tous les amoureux de la petite balle algérienne se posaient le week-end dernier, à l’issue de la finale du play-off. Battus, pour ne pas dire écrasés, par le WRBM et le SRA, les Olympiens d’Alger, ex-ERCA et DNC, ont vu le maintien leur passer sous le nez. C’est la première fois de son histoire que ce club joue la relégation (play-down), depuis qu’il évolue au plus haut niveau. La guigne ? Pas sûr ! Ces adversaires-là étaient beaucoup, beaucoup plus forts. La raison est tout autre. D’abord financière car les joueurs qui constituaient l’ossature du club malgré plusieurs départs au fil des saisons ont préféré quitter le club pour d’autres cieux plus cléments. Pas moins de 10 joueurs titulaires et leur coach ont rejoint d’autres clubs.

C’est légitime puisque certains joueurs, pères de famille, n’ont pas été payés depuis 10 mois, ceux qui sont restés n’ont eu même pas le tiers de leur dû. Pour une fois, la formation olympienne n’a pas péché par jeunesse. Les hommes de Mokrane Gherbi n’ont rien pu faire contre l’impressionnante remontée de leurs adversaires. Longtemps menés, les clubs qui se battaient pour le maintien ont profité d’une étonnante réussite pour damer le pion aux Bleu et Blanc qui se débattaient pour la survie. En l’espace de deux rencontres, les ex-bâtisseurs ont lâché prise dans les dernières minutes de jeu, la contre-performance a été jugée comme un péché de jeunesse. Les cadres de l’équipe font les beaux jours des clubs de la division Excellence. Jugez-en ! Hammad, Hasni, Bourenane, Rebahi, Lakrouz et Kettir (MCA). Guitti, Khaled et Mohamed Oulmane, Toum, Abdellioua (WAR), Houri, Sahli Rafik et Amine (USB) pour ne citer que ceux-là. Cette amère descente pour un club qui a enfanté les meilleurs joueurs d’Algérie, à l’image des Bousebt, Benmeghsoula, Rabah Gharbi et les frères Bouzerar, risque malheureusement d’enfoncer le handball algérien qui est déjà dans l’ornière.

Avec un championnat faible, dominé par une seule équipe, le MCA, une faible équipe nationale, battue par l’Angola, et une fédération inactive, le handball national se meurt doucement. Les amoureux du handball spectacle se souviendront très certainement longtemps de cette formation de l’OCA qui a réussi en 1993 des performances qu’aucun club au monde n’avait réussi à faire. Sept équipes en finale de coupe d’Algérie et sept en finale du championnat d’Algérie. Le club a décroché six coupes d’Algérie et quatre championnats lors de cette mémorable année. Voilà donc, après avoir brillé et atteint les cimes, le club aux deux trophées africains (Tunis et Maroc) s’est englouti dans la spirale de la défaite. La descente en division une A, programmée par certains, n’a pu être évitée malgré la bonne volonté de tous les jeunes joueurs. Dommage pour nos deux ex-plus grands clubs et pour le handball algérien qui prépare sa mort.

Par M. Gemmill, latribune-online.com