Accueil > ECONOMIE > La réalité de la hausse des salaires en Algérie

La réalité de la hausse des salaires en Algérie

mardi 3 octobre 2006, par Ahlem

Les salaires en Algérie devraient connaître des hausses de 5 à 20% en 2007 sous l’effet de l’augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) relevé à 12000 DA, mais les travailleurs estiment qu’elle ne correspond pas à la réalité du coût de la vie.

La réalité de la hausse des salaires en Algérie

Grand consommateur de main-d’œuvre, le secteur du bâtiment en Algérie échappe à « la logique des salaires » héritée de l’économie dirigée de l’époque du parti unique. Les travailleurs ne sont pas rémunérés à la journée, mais au volume de travail, c’est-à-dire à la tâche. « Ces augmentations sont dépassées par la réalité du terrain. Dans le bâtiment, les gens ne travaillent plus à la journée, mais à la tâche. Par exemple, un coffreur peut toucher jusqu’à 10 millions par mois. Les salaires du plâtrier, du peintre, du ferrailleur sont négociés au mètre carré. Ils ne sont pas indexés sur le SNMG et n’ont aucune relation avec.

Ce sont de vrais artisans sans registre de commerce. Le simple manoeuvre est rémunéré à 450 dinars par jour, en plus il travaille à la tâche. C’est-à-dire le travail de toute la journée il le fait en quelques heures et après il va ailleurs, sur un autre chantier, ou faire du commerce », explique Larbi Chemam, promoteur immobilier à Oran. Président de l’Union nationale des promoteurs immobiliers, il juge positive la récente hausse des salaires pour plusieurs raisons. « Dans le bâtiment, la mauvaise qualité des logements est en partie due au fait que certains manoeuvres sont sous-payés. L’amélioration de la qualité va nous ramener de nouveaux clients. Comme l’augmentation du salaire minimum en Algérie va ouvrir les portes du LSP aux salaires de 60.000 dinars. Si on paie bien les gens, on aura une meilleure qualité de travail et une relance de la consommation ».

D’autres chefs d’entreprises affirment qu’ils s’apprêtaient à augmenter les salaires, même sans la tripartite. Dans le bâtiment, les travaux publics, la téléphonie mobile et d’autres secteurs, le plan de relance économique de 120 milliards de dollars lancé en 2004 par le président Abdelaziz Bouteflika a fait exploser les salaires, notamment des cadres. Les rémunérations sont accordées en fonction de la compétence et de la disponibilité. L’installation en Algérie de grands groupes étrangers a complètement modifiée la donne salariale. « Ces augmentations étaient inévitables. La main-d’oeuvre qualifiée se raréfie à cause de la multiplication des projets. Pour la garder, il faut augmenter les salaires. Aujourd’hui, le salaire minimum est généralement destiné à la nouvelle secrétaire sans expérience ou aux manoeuvres ordinaires. Mais pour les cadres, les salaires ont explosé. Pas moins de 50.000 dinars par mois pour un cadre qui a de l’expérience. Le débutant commence à 25.000 dinars », explique fièrement un entrepreneur dans le bâtiment.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran