Accueil > ECONOMIE > La première économie mondiale en déficit record

La première économie mondiale en déficit record

samedi 18 décembre 2004, par Hassiba

Les Etats-Unis ont affiché, en octobre dernier, un nouveau déficit commercial record à 55,5 milliards de dollars, après 50,9 milliards en septembre.

La raison en est en partie liée à une envolée des importations pétrolières. C’est ce qu’indique le département du Commerce, cité par l’AFP. Ce chiffre représente une aggravation de 8,9% du trou commercial. Les analystes se disent ainsi déçus. Eux qui tablaient sur un déficit de 53 milliards de dollars et ne s’attendaient pas à un nouveau record. Sur dix mois (de janvier à octobre derniers), les Etats-Unis affichent ainsi un déficit de 500,5 milliards de dollars qui est déjà supérieur au record enregistré sur l’ensemble de l’année 2003. Cela signifie que la première économie du monde va de nouveau afficher un déficit commercial record en 2004.

Les Etats-Unis vivent plus que jamais à crédit et cela devrait se répercuter sur le dollar, qui a entamé une nette dépréciation depuis deux ans. Le dollar s’est immédiatement affaissé face à l’euro. Ce dernier valait hier 1,3330 dollar contre 1,3313 avant la publication des chiffres, contre 1,3314 dollar lundi 13 décembre à 22h00 GMT. La devise européenne a grimpé jusqu’à 1,3337 USD à 13h31 GMT. Le creusement du déficit commercial en octobre s’explique avant tout par une aggravation du déficit pétrolier qui a atteint un nouveau record à 15,8 milliards de dollars avec une hausse de 1,3 milliard de dollars des importations de pétrole brut notamment. Mais les importations de biens de consommation ont aussi atteint un record en octobre, avec une hausse marquée pour les médicaments et les télévisions. Au total, les importations ont bondi de 3,4% à 153,5 milliards de dollars alors que les exportations ne progressaient que de 0,6% à 98,1 milliards de dollars.

Les Etats-Unis ont de nouveau affiché un déficit record envers la Chine et l’OPEP en octobre. Les Américains, membres de l’OCDE, sont parmi les gros consommateurs de pétrole. Dans un document récent de l’AIE (Agence internationale de l’énergie), les stocks commerciaux de pétrole des pays de l’OCDE ont augmenté en octobre dernier de 15 millions de barils pour s’établir à 2,616 milliards de barils, soit 47 millions de barils au-dessus de leur niveau de l’an dernier. Pendant ce temps, la production des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a baissé en novembre de 0,5 million de barils pour s’établir à 29,4 millions de barils/jour en raison des perturbations dans l’exportation du brut irakien. C’est la première fois en six mois que la production de l’OPEP diminue, note l’AIE. Quant à celle des pays hors OPEP, elle a augmenté de 420 000 barils par jour, tirée par la production dans le golfe du Mexique et dans l’offshore chinois. La production mondiale s’est établie à 84,4 mb/j, contre 84,6 millions de barils par jour le mois dernier. Concernant la demande mondiale, les projections pour 2004 sont inchangées à 82,4 millions de barils par jour.

Pour 2005, les prévisions ont été légèrement revues à la baisse à 80 millions de barils par jour, (contre 83,8 millions de barils par jour estimés il y a un mois) en raison d’une baisse de la demande de la CEI et des pays du Moyen-Orient. L’AIE note que les projections pour 2005 comportent cependant un risque, en raison des incertitudes qui pèsent sur la demande chinoise. « Nous nous attendons à ce que la poursuite de l’expansion économique de la Chine continue de soutenir la demande de brut pour 2005 et au-delà. Mais, nous tablons aussi sur une réduction de la croissance de la demande de gazoil à court terme, le recours à d’autres sources d’énergie augmentant petit à petit », analyse l’agence basée à Paris. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole, en réunion vendredi dernier au Caire, avait décidé de tailler dans le surplus qu’elle a sur le marché. Elle l’a réduit d’un million de barils par jour, craignant une éventuelle chute des cours.

Par Youcef Salami, La Tribune