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La politique des prix en Algérie

samedi 30 décembre 2006, par Souad

L’entrée de l’Algérie dans l’économie de marché n’a pas été sans conséquences sur les prix des produits de grande consommation dont la hausse continue réduit le pouvoir d’achat de millions d’algériens.

Un marché de fruits et légumes en Algérie.

Depuis que l’Algérie est passée, sans transition, du système de gestion socialiste à un libéralisme économique, dont on observe qu’il est, plutôt débridé, cette assertion, à force d’être ressassée, en est devenue entièrement éculée. C’est que les responsables politiques n’en finissent pas de la citer, telle un verset du Coran, à l’endroit de ceux qui s’inquiètent de constater que les pratiques commerciales ont, de plus en plus, tendance à se dérouler dans la plus totale opacité et dans l’anarchie par suite, notamment, d’une politique de laisser faire, difficile à comprendre. La loi 04.02 du 23 juin 2004 fixant les règles applicables aux pratiques commerciales énonce de nombreux principes dont il est loisible d’observer qu’ils ne sont nullement respectés par de très nombreux opérateurs économiques.

Quand on se met à parcourir ses divers articles, on découvre, non sans étonnement, qu’il n’y est fait aucune mention des niveaux des marges prélevées, à titre de bénéfices, par ces mêmes opérateurs, pour quelque produit que ce soit. Ce qui est plus étonnant, c’est que ladite loi fait chaque fois référence aux biens et services mais jamais aux produits. C’est à travers cette situation qu’il faudrait rechercher les causes de l’anarchie qui a fini, depuis quelques années, par s’installer sur le marché des biens de consommation en Algérie et dont les victimes sont, en bout de course, les ménages. En raison de l’absence de textes de loi relatifs aux marges bénéficiaires, le concept de liberté de marché semble être perçu, par une majorité d’agents économiques, comme une sorte de liberté de pouvoir fixer, à son seul avantage, le prix des produits soumis à la vente.

Or, une liberté des prix ne devrait normalement pas supposer celle d’arnaquer, de voler. C’est malheureusement le contraire qui se produit généralement. Dans un marché libre, le système de l’offre et de la demande joue, bien entendu, un rôle majeur et c’est compte tenu de ces deux paramètres que les prix fluctuent soit à la hausse, soit à la baisse. Si, par exemple, un quelconque produit se fait rare, ses niveaux de prix augmentent, immanquablement. S’il est proposé en grosse quantité, c’est le contraire qui se produit. Imaginons, à titre d’exemple, que, par suite de conditions climatiques défavorables, la culture de la pomme de terre, ait eu à souffrir d’une drastique baisse de production. Les agriculteurs qui auront réussi à en sauver une certaine quantité sont en droit, à ce moment, et en vertu du système d’offre et de demande, d’en fixer le prix à leur guise. Il ne devrait, pas contre, pas être de même pour le détaillant qui, dans un système de marché normalisé est tenu, pour sa part, de la revendre en ne prélevant que la juste marge bénéficiaire fixée par voie réglementaire.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après LeJourdAlgérie