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La maîtrise des dépenses en Algérie

mercredi 12 juillet 2006, par Ahlem

L’Algérie qui s’apprête à injecter 60 milliards de dollars dans le programme de soutien à la croissance économique, doit faire en sorte les investissements amèneront plus de croissance et de développement, plutôt que des risques accrus de gaspillage et de corruption.

La maîtrise des dépenses en Algérie.

Hier encore, et à l’occasion d’un séminaire sur la revue des dépenses publiques (RDP) organisé par le ministère des Finances, cette institution a mis l’accent sur la nécessité pour le gouvernement algérien de maîtriser la gestion de ses ressources pour garantir une utilisation efficace. « Le créneau d’opportunités offertes par le boom des recettes des hydrocarbures sera-t-il exploité à l’appui d’une croissance à long terme de l’économie et de l’emploi et d’un développement durable, ou sera-t-il perdu pour des raisons d’inefficacité, de gaspillage et de corruption ? », s’interroge Mustapha Kamel Nabli, économiste en chef pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), en présence de Mourad Medelci et de nombreux cadres des ministères des Finances, de l’Education, de l’Hydraulique, de la Santé, des Transports et des Travaux publics.

Pour cet expert, il ne fait aucun doute que ce programme « peut contribuer à consolider et améliorer les grandes réalisations sociales ». De même que, grâce aux recettes pétrolières, le pays pourrait l’exécuter tout en assurant une soutenabilité budgétaire », pour peu que le gouvernement « poursuive des politiques monétaires, budgétaires et d’endettement prudentes, telles qu’actuellement envisagées ». Il s’agit juste de remédier aux faiblesses du système d’investissement en Algérie. A la lumière des expériences des secteurs clés de l’économie algérienne, le transport, les travaux publics, l’eau, l’éducation et la santé, les experts de la Banque mondiale ont relevé que celles-ci « créent des risques que les coûts des projets soient excessifs, font que la préparation technique du personnel d’exécution et la qualité des projets sont pour la plupart faibles et inégales, et les projets ne contribuent que partiellement à l’atteinte des objectifs stratégiques sectoriels et font que de nombreux projets d’investissement ne répondent pas aux normes minimales et ne devraient pas être approuvés ».

L’économiste en chef de l’institution explique que la rapidité avec laquelle sont élaborés les projets, les longues procédures administratives et le chevauchement de responsabilités représentent un frein à la réalisation des chantiers en Algérie. « Certaines de ces faiblesses (système d’investissement, ndlr) trouvent leur origine dans l’urgence qui accompagne la préparation de projets -et non des moindres -, la myriade de demandes spécifiques auxquelles les projets sont supposés répondre et le chevauchement des responsabilités entre les diverses autorités et parties prenantes », selon Mustapha Kamel Nabli. Il ajoute, sans préciser, que « les enjeux institutionnels et de gouvernance contribuent largement à limiter la réussite du Plan complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) ». Pour que ce programme atteigne ses objectifs, il y a lieu, préconise cet expert, d’adopter un rythme progressif dans sa mise en oeuvre.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran