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La gestion des réserves de changes de l’Algérie en six questions

mercredi 19 août 2009, par Samir

La gestion des réserves de changes de l’Algérie demeure peu claire malgré les explications du gouverneur de la Banque d’Algérie.

La gestion des réserves de changes de l’Algérie.

Après la déclaration du gouverneur de la Banque d’Algérie, plusieurs questions importantes pour l’avenir du pays, s’agissant de ne pas faire une double comptabilité, une partie des réserves de changes étant incluse dans le fonds de régulation (différence entre le cours réel du pétrole et celui déterminé par la loi de finances) montant reconverti en dinars non convertibles, une dévaluation du dinar par rapport au dollar gonflant artificiellement à la fois le fonds de régulation et la fiscalité pétrolière pouvant voiler la mauvaise gestion.

 1- Quelle est la structuration de nos réserves de changes évaluées à plus de 144 milliards de dollars entre les principales monnaies internationales : part en dollars, euros, livres sterling et yens ? Les données de 50 % en dollars, 40 % en euros, 5 % en livres sterling et 5 % en yens sont-elles justes ?

 2- Combien de ces réserves de changes sont placées à l’étranger, en bons de trésor américains (est-ce que le montant officiel de 43 milliards de dollars en 2007 est-il toujours d’actualité), dans les autres banques centrales ou des banques privées internationales bien cotées, car nous avons deux versions contradictoires entre le ministère des Finances et le gouverneur de la Banque d’Algérie pour l’un 80 % et pour l’autre 60 % ? Et donc que reste-t-il de disponible ?
3- Ces placements soit de 60 ou 80% l’ont-ils été à court terme ou à moyen terme car tout retrait avant terme supposerait que l’on perde les intérêts.

 4- Que rapportent ces placements sachant que le taux directeur de la FED est actuellement de 0,25 %, celui de la BCE de 1 % et ceux du Japon et de la banque d’Angleterre se rapprochant également de zéro.
Avec le taux d’inflation même faible, donnant un taux d’intérêt négatif, devant être soit pondéré à la baisse par la dépréciation d’une monnaie (ce qui est le cas pour le dollar) ou à la hausse en cas d’appréciation (cas de l’euro), quelle est la rentabilité de ces placements pour l’Algérie comparé au taux de développement interne qu’ils avaient été investis en Algérie ? Ne finance-t-on, pas les autres économies et dans ce cas est-ce qu’il serait rentable d’acheter les obligations du FMI ?

 5- Avec les nouvelles dispositions gouvernementales limitant l’investissement étranger, car il ne faut pas s’attendre à un afflux de capitaux neufs en Algérie et donc allant vers un financement à presque 100 % de fonds publics, (retour à l’économie administrée des années 1970 confondant l’Etat régulateur avec le Tout Etat) tenant compte que Sonatrach et Sonelgaz ont besoin pour s’autofinancer d’un montant annuel de 15/20 milliards de dollars par an entre 2009/2013, et supposant une rentrée additionnelle de 40 milliards de dollars de recettes d’hydrocarbures annuelles (fonction du vecteur prix et du cours du dollar, un cours de 60 dollars à prix constant 1 euro = 1,30 dollar et plus de 70 dollars pour un cours 1 euro = 1,42/1,45 dollar) 60 % de nos importations se faisant en euros, les réserves de changes pourront-ils financer tous les programmes de développement hors hydrocarbures ?

 6- Les entreprises publiques dont leur assainissement ont nécessité plus de 40 milliards de dollars entre 1991/2008 et les entreprises privées locales dont la majorité sont endettées vis-à-vis des banques publiques et vivent grâce aux marchés publics, et avec la sphère informelle dominante produit de la bureaucratie contrôlant plus de 40 % de la masse monétaire en circulation avec une intermédiation informelle, ont-elles le savoir-faire organisationnel et technologique pour dynamiser la production hors hydrocarbures (moins de 20 % de participation au produit intérieur brut car le secteur BTPH étant lui-même irrigué par la dépense publique via les hydrocarbures et évitons de tromper l’opinion en annonçant 5/6 % de valeur ajoutée hors hydrocarbures sans précisions) et moins de 2 % des exportations totales ?

Privilégiant les intérêts supérieurs du pays, ces données étant souvent diffusées par les gouvernants des pays développés et émergents qui éclairent leur opinion, donc n’étant nullement un secret défense, une réponse claire de la part du gouvernement permettrait de faire taire les rumeurs destructrices pour le pays, produit d’une mauvaise communication. Enfin avec ce paradoxe des réserves de changes, et la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité ave une concentration excessive au profit d’une minorité rentière, n‘avons-nous pas un pays riche mais une population de plus en plus pauvre montrant clairement que la véritable clef du développement réside en la ressource humaine ?

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Soir d’Algérie