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La gestion des réserves de change de l’Algérie fait débat

mardi 14 octobre 2008, par Rédaction

La gestion des réserves de change de l’Algérie divise les experts algériens sur la question de la prise de risque pour une plus grande rentabilité des avoirs algériens à l’étranger.

L’Algérie et ses réserves de change.

La polémique opposant les tenants de la sécurité aux partisans de la rentabilité a été engagée et semble se poursuivre en dehors de toute référence aux termes et conditions régissant la gestion des réserves de change de l’Algérie. Sur la nature des placements, le gouverneur de la Banque d’Algérie et le ministre des Finances ont déclaré à plusieurs reprises que l’Algérie avait opté essentiellement pour des valeurs d’Etat pour des raisons de sécurité juridique, ces titres (bons du Trésor) étant garantis par les autorités du pays emprunteur et remboursables dans les conditions négociées à cet effet. A contrario, la position préconisant des placements de type privé dans des banques internationales ou dans des fonds souverains est fondée quasi exclusivement sur l’argument du rendement, marginalisant totalement les préoccupations juridiques du déposant. A aucun moment, l’effort de réflexion ne s’est déployé, à partir précisément d’une critique financière avancée par ses auteurs comme prioritaire, autour de la dimension juridique de la gestion de nos avoirs extérieurs. Pourtant, toutes les interrogations que cette gestion soulève, y compris celles portant a priori sur des éléments financiers, devraient renvoyer à ce qui a été négocié par la Banque d’Algérie, autrement dit au cadre contractuel définissant le taux de souscription des bons du Trésor (taux fixe, taux variable), les conditions de récupération des fonds, leur affectation, les garanties attachées aux titres obligataires, les modalités de leur mise en jeu s’il y a lieu, les voies de règlement des litiges éventuels.

II est utile de rappeler que ces caractéristiques constituent le socle conceptuel des divers et multiples contrats financiers internationaux que l’Etat algérien a eu à conclure depuis la fin des années 1980, soit directement soit indirectement via ses institutions bancaires au titre du financement extérieur de l’économie nationale, du soutien à la balance des paiements, du reprofilage et du rééchelonnement de sa dette extérieure. La gestion des réserves de change de l’Algérie, à l’instar de ces processus financiers, n’échappe évidemment pas à ce qui en balise contractuellement ou conventionnellement les principales modalités. Naturellement, il ne suffit pas de souligner l’importance de cet aspect pour convaincre de l’utilité d’y porter une attention particulière, encore faut-il approfondir cette approche pour tenter de déterminer en quoi le juridique peut influer autant sur l’économique que sur le financier et vice versa. L’argument de la sécurité est présenté par la Banque d’Algérie au regard de la nature et des modes de placement concernés (bons du Trésor, autres emprunts d’Etat, valeurs et titres assimilés), du statut de l’emprunteur (Trésor américain, banques centrales de certains pays européens) et de la liquidité des obligations souscrites. Ces critères confèrent à la notion de sécurité des réserves de change de l’Algérie toute son importance en ce qu’ils mettent en évidence la solvabilité des organismes emprunteurs et la fiabilité de leurs titres elle-même largement confortée par le régime de leur émetteur et de leur garant (Etat souverain).Faire l’impasse sur ces éléments juridiques, c’est refuser de rationaliser et d’aérer un débat qui, du fait de sa complexité technique et de la diversité de ses facettes, devrait précisément susciter des éclairages complémentaires et interactifs.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant