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L’Algérie veut attirer ses élites expatriées

lundi 5 juin 2006, par Rédaction

Pour se développer, l’Algérie doit être en mesure d’offrir des avantages concrets et des conditions de travail décentes à ses élites souvent forcées de s’expatrier, séduites par de meilleures offres proposées par les pays occidentaux.

L’Algérie peut bénéficier des compétences de ses élites et l’apport de la communauté algérienne basée à l’étranger sera bénéfique pour les deux parties.

Quelques cadres expatriés ont fait le pari de l’Algérie et sont venus pour y investir et travailler dans les grands groupes privés et les filiales des grands groupes étrangers. Mais leur nombre n’est pas important. Ceux qui viennent pour investir sont confrontés aux difficultés que rencontrent les investisseurs alors que le niveau bas des salaires par rapport à l’Europe dissuadent un grand nombre de binationaux de venir travailler en Algérie. « Nous avons souvent des demandes de la part d’émigrés qui sont attirés par le travail en Algérie, mais lorsqu’on commence à discuter sur les salaires, ils abandonnent. Rares sont ceux qui acceptent de venir travailler et être payés 30.000 ou 50.000 dinars. Les binationaux recherchent des contrats d’expatriés alors que les entreprises algériennes leurs proposent des contrats locaux », explique un cadre dans une filiale algérienne d’une banque française.

A l’image des autres investisseurs nationaux et étrangers, les chefs d’entreprises algériens basés à l’étranger se plaignent aussi des obstacles à l’investissement en Algérie et de l’absence d’une politique pour inciter la diaspora algérienne de participer au développement du pays. « Le discours politique est certes favorable au retour des Algériens basés à l’étranger et à l’investissement, mais la réalité du terrain est différente et ne favorise pas l’investissement », estime un Franco-Algérien qui dirige la filiale d’un groupe français en Algérie. Toutefois, la communauté algérienne basée à l’étranger ne veut pas rater les opportunités d’affaires qu’offrent l’Algérie d’aujourd’hui. « Les opportunités d’affaires en Algérie sont meilleures qu’en France », juge un binational. « Pour les investisseurs, connaître la culture du pays d’accueil est un avantage de taille pour réussir. Et aujourd’hui en France, les entreprises préfèrent les binationaux pour des postes en Algérie », affirme un autre qui a investi et réussi en Algérie.

Face à la montée en puissance de la demande, les binationaux commencent à s’organiser, encouragés par certaines initiatives politiques. Par exemple, le ministre des Participations et de la Promotion de l’Investissement, Abdelhamid Temmar, s’est déplacé à plusieurs reprises en France pour rencontrer les chefs d’entreprises d’origine algérienne pour les inviter à prendre part aux privatisations. Et lors de ses déplacements à l’étranger, le Président Abdelaziz Bouteflika prend le soin d’y rencontrer la communauté algérienne. Parmi les projets en cours, celui de l’Association des compétences algériennes en Suisse (ACAS) qui ambitionne de réunir à Alger les compétences et les chefs d’entreprises algériens basés à l’étranger. Soutenu par le gouvernement, le projet pourrait se concrétiser avant la fin de l’année. « L’idée de lancer cette initiative date de novembre 2005. J’assistais à un forum d’entrepreneurs algériens à Lille. Il y avait 200 entrepreneurs algériens et la plupart souhaitaient intervenir en Algérie.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran