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L’Algérie va augmenter ses capacités de raffinage

mardi 5 octobre 2004, par nassim

La conjoncture actuelle du marché international du pétrole brut est favorable à l’Algérie et lui offre l’opportunité d’augmenter ses capacités de raffinage à un niveau de 50% de la production de pétrole brut qui sera de 1 500 000 barils par jour (b/j) en 2005 et 2 millions de b/j en 2010, a déclaré hier le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil.

Le ministre, qui intervenait à l’occasion du 40e anniversaire de la raffinerie d’Alger, a indiqué aussi que Sonatrach prévoit la construction d’une unité de GTL (gas to liquids) qui produira des essences et du diesel propre à partir du gaz naturel des gisements de Trihert. Le GTL est un nouveau type de carburant produit à partir du gaz naturel. Sa production est encore très limitée dans le monde vu que le procédé n’est encore maîtrisé que par très peu de pays. Concernant le raffinage, la demande mondiale va augmenter et le ministre a cité « l’émergence de nouveaux pôles industriels (la Chine et l’Inde) dont la demande en produits énergétiques, et notamment en produits raffinés, enregistre un accroissement de 6%/an en moyenne. Cela va accentuer le déficit en capacités de raffinage existantes dans le monde. » Il ajoutera : « Les capacités de raffinage mondiales, et en particulier des Etats-Unis, sont insuffisantes pour répondre à leur demande intérieure. » Ces données offrent une grande opportunité aux produits raffinés et l’Algérie pourrait augmenter ses parts de marché.

Naftec, la société nationale de raffinage, a célébré hier les 40 ans de la raffinerie d’Alger. Implantée sur le site de Sidi Arcine, à Baraki, à 20 km d’Alger, l’usine continue toujours de produire à pleine capacité malgré la vétusté des équipements. L’unité, dont la première pierre avait été posée le 24 juin 1961, a démarré en février 1964. D’une capacité de traitement de 2,7 millions de tonnes/an de pétrole brut, elle a réalisé depuis 1964 plus de 102 millions de tonnes de pétrole brut. Conçue pour alimenter le centre du pays, l’unité a mis durant ces 40 ans plus de 73 millions de tonnes de produits raffinés. Hier, au Sheraton, Naftec a voulu profiter de cet événement pour développer davantage la culture d’entreprise, surtout en direction des jeunes travailleurs. Tous les anciens travailleurs retraités ou encore en fonction dans le secteur ont été invités à la cérémonie. Les anciens dirigeants de la raffinerie ont été honorés à l’occasion, et de vibrants hommages ont été rendus à la mémoire des travailleurs victimes du terrorisme ou d’accidents de travail. Si à l’époque, en 1964, la raffinerie, qui était la deuxième en Afrique par sa capacité, était considérée comme un géant (2,7 millions de tonnes/an), elle a dû céder sa place depuis à d’autres réalisations, comme la raffinerie de Skikda dont le démarrage a eu lieu en 1982 et qui dispose d’une capacité de 15 millions de tonnes/an. Actuellement, les capacités de raffinage installées au niveau national sont d’environ 21 millions de tonnes/an, soit presque dix fois plus que la raffinerie d’Alger qui est considérée comme une doyenne. Elle a pu néanmoins couvrir la demande du centre du pays durant ces dernières 40 années. Gasoil, jet, fuel, butane, prysane et essences constituent la gamme des produits que l’usine livre au centre du pays. Les produits excédentaires, que sont le naphta et le fuel-oil, sont exportés.

L’évolution du marché national et les exigences en matière de qualité et de sécurité ont amené les responsables à envisager l’adaptation même si la raffinerie continue à fonctionner à pleine capacité. Au cours de la cérémonie d’hier, le directeur de la raffinerie, Mohamed Berouag, a souligné : « Pour assurer la continuité et la pérennité de l’outil de production, la réhabilitation de la raffinerie est plus que nécessaire. » Il citera une dizaine d’actions programmées pour ce faire. Dans le même cadre, le PDG de Naftec, Salah Cherouana, a rappelé la nécessité de l’adaptation de l’outil de production aux normes de sécurité et de l’environnement et à celles des exigences du marché international, notamment l’adaptation des produits aux normes et standards de l’Union européenne (UE) pour préserver les parts de marché à l’exportation. « La réhabilitation que nous avons engagée est plus que nécessaire eu égard à l’âge des installations », a-t-il souligné. Après 40 ans de service et bien qu’elle continue à fonctionner, la raffinerie d’Alger a besoin d’être réhabilitée vu son implantation et les problèmes de sécurité qu’elle pourrait engendrer.

Par Liès Sahar, El Watan