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L’Algérie sous l’œil des experts africains

samedi 23 juillet 2005, par Samir

L’Algérie accueille aujourd’hui et jusqu’au 25 juillet prochain les experts du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).

L’Algérie sera sous la loupe des experts du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP).

Ces derniers vont s’entretenir pendant trois jours avec les responsables algériens pour préparer une mission qui va consister à auditer l’Algérie pendant neuf mois et vérifier s’il respecte les clauses politiques et économiques sur la démocratie et de la bonne gouvernance. Pour expliquer les motifs du séjour du panel qu’elle préside, sa présidente, la Sénégalaise Marie Angélique Savané, a rappelé, hier, dans une conférence de presse à la résidence El Mithaq, que le MAEP a été institué en juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud, par les Etats membres du Nepad, à l’occasion du sommet inaugural de l’Union africaine (UA), pour mettre en oeuvre la déclaration historique sur « la démocratie, la bonne gouvernance politique, économique et d’entreprise ».

Les experts du Mécanisme, a-t-elle expliqué, s’entretiendront avec les différents responsables algériens engagés dans le dossier du Nepad pour convenir d’un programme de travail. Il s’agira, en somme, d’une première phase de contact au cours de laquelle les deux parties s’entendront sur les modalités techniques à mettre en oeuvre afin de permettre au panel du MAEP « d’intervenir sur le terrain et procéder à l’évaluation ». La seconde phase durera trois semaines environ et servira à approfondir les dossiers et les secteurs à partir desquels l’opération d’évaluation aura lieu. L’ensemble du processus, lui, prendra neuf fois au bout desquels l’Algérie ainsi que les Etats membres du Nepad recevront un rapport final.

Parmi les principales modalités techniques, le MAEP doit travailler avec une commission nationale composée d’experts et de spécialistes susceptibles d’accompagner son travail « aussi bien à Alger que dans d’autres régions du pays », a précisé hier madame Savané. Pour information, cette commission est déjà prête.

Elle a été installée, le 12 mars dernier, par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. A l’époque, ce dernier avait indiqué que l’Algérie était prête à l’évaluation, qu’elle se veut « une maison transparente » et qu’elle fera de « l’évaluation de sa situation (...) un moment de fraternité avec l’Afrique mais surtout un acte volontaire, loyal et transparent ». Ce dont le panel ne doute surtout pas.

Sa présidente considère, au contraire, que l’évaluation de l’Algérie sera d’un impact sur la sous-région et sur les pays africains francophones. « L’Algérie, a-t-elle déclaré, est le premier pays d’Afrique du Nord à faire l’objet d’une évaluation par les pairs. Elle est également le premier pays africain francophone à s’y soumettre. Ce qui aura, j’en suis sûre, un impact positif et un effet d’entraînement sur les autres pays francophones du continent » qu’elle juge moins dynamiques dans ce domaine que les pays anglophones. Selon les observateurs, l’évaluation de l’Algérie par les pairs africains, un pays clé dans la défense et la promotion du Nepad auprès des pays occidentaux où se trouvent des sources de financement importantes, intervient dans un contexte international plutôt favorable aux efforts de démocratisation et de développement de l’Afrique.

Quelques semaines avant le G8 de Gleneagle en Ecosse, le président de la commission de l’UA, M. Barroso, avait annoncé la tenue prochaine à Lisbonne d’un sommet pour « l’élaboration d’un nouveau pacte euro-africain ». Il avait également indiqué que « les dirigeants européens ont convenu d’un nouvel objectif de l’UE permettant une majoration annuelle de l’aide de 20 milliards d’euros d’ici 2010 et de 45 milliards d’euros d’ici 2015 ». Lors du sommet du G8, le Premier ministre britannique Tony Blair a réussi à placer l’aide aux pays africains les moins développés parmi les dossiers prioritaires.

Par le Quotidien d’Oran