Accueil > ECONOMIE > L’Algérie peine à développer le tourisme

L’Algérie peine à développer le tourisme

lundi 31 juillet 2006, par Samir

L’Algérie, contrairement au Maroc et à la Tunisie, peine à développer son secteur du tourisme malgré qu’elle dispose d’atouts susceptibles d’intéresser les investisseurs nationaux et étrangers.

L’Algérie peine à développer le tourisme.

C’est ce qui ressort de la rencontre qui a réuni hier des professionnels du tourisme et des professeurs d’université au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) autour des problèmes et des perspectives du secteur du tourisme. L’économiste et professeur de l’université d’Alger, Hachmaoui Mohamed, s’est montré très sceptique quant à l’avenir du secteur du tourisme. Chiffres à l’appui, il démontre que le secteur du tourisme algérien est bien loin de celui tunisien ou marocain. Pourtant, l’Algérie a des potentialités culturelles et géographiques qui dépassent de loin ceux de la Tunisie et du Maroc.

M. Hachmaoui a fait une petite comparaison en indiquant que les Marocains attirent plus de 5 millions de touristes et les Tunisiens 4 millions, au moment où l’Algérie arrive à peine à frôler la barre des 820.000 touristes. Pour ce qui est des revenus en matière de tourisme, l’Algérie engrange 133 millions de dollars, alors que nos voisins tunisiens et marocains sont arrivés à enregistrer 4 à 6 milliards de dollars. Idem pour l’emploi, les Marocains emploient 620.000 personnes dans le secteur touristique, les Tunisiens 334.000 et l’Algérie à peine 15.000. M. Hachmaoui explique que ce retard est l’une des conséquences des années de terrorisme, sans omettre de relever l’absence d’une stratégie continue en la matière.

Et d’ajouter que « la corruption et la bureaucratie sont aussi un facteur qui bloque souvent les projets d’investissement en matière de tourisme, et font même fuir les investisseurs ». M. Hachmaoui a évoqué le cas d’un groupe des Emirats Arabes Unis qui comptait investir 8 milliards de dollars en Algérie dans des projets touristiques ; mais compte tenu des lenteurs administratives dans le traitement des dossiers, l’investissement a été détourné vers la Tunisie et le Maroc. Le problème du déficit en matière de personnel qualifié a été aussi évoqué. « 90% du personnel du secteur du tourisme n’est pas formé », déclare M. Hachmaoui, qui précise qu’il n’y a actuellement que deux écoles, l’une à Tizi Ouzou et l’autre à Boussâada, qui assurent des formations pour 900 candidats.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran