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L’Algérie en médiateur au Mali

mercredi 7 juin 2006, par Kahina

L’Algérie pourrait jouer le rôle de médiateur dans la crise qui secoue le Mali et qui oppose le gouvernement malien au mouvement de rébellion des Touaregs.

La crise au nord du Mali entre les rebelles touaregs et le pouvoir central connaissait une impasse qui pourrait être débloquée par une entrée en jeu de la diplomatie algérienne, désormais sollicitée par les deux parties. La fin du conflit entre le gouvernement central et le mouvement unifié des Azawad a été couronnée par la signature, le 12 avril 1992, d’un pacte national réalisé grâce à la médiation de l’Algérie.

C’est en partie en arguant de la « non-application » des engagements contenus dans ce pacte que le nouveau mouvement de rébellion s’est manifesté de manière spectaculaire, le 23 mai dernier, par l’attaque et la prise de contrôle de trois camps militaires à Kidal et Menaka. Des prises de contrôle qui n’ont pas duré longtemps. Mais les rebelles se sont pourvus en armes et se sont sanctuarisés, faisant craindre un retour aux troubles du début des années 90. Le nouveau mouvement ne représente qu’une faction de l’ancien front unifié des Azawad. Et si ses motivations paraissent fondées sur une certaine frustration économique et sociale qui se traduit par une demande d’autonomie plus grande, son apparition est venue dans un contexte trouble dans la région.

Le plus visible étant un jeu libyen qui, à coups de promesses et de dollars, crée une situation conflictuelle à Kidal. Personne n’a vraiment compris pourquoi Tripoli avait éprouvé le besoin d’ouvrir un consulat à Kidal, alors qu’il n’y a pas de ressortissants libyens dans la région, le suivi du « programme d’investissement » pouvant se faire normalement de la capitale. La suspicion est si forte que Tripoli a été obligé de nier publiquement tout lien avec la rébellion et pris la décision de fermer le consulat de Kidal. Bachir Salah, directeur de cabinet du Guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi, a juré aux journalistes maliens que son pays « ne participe ni de près ni de loin à la déstabilisation du Mali ». « Nous avons installé un consulat à Kidal pour développer cette partie du Mali, le Nord. Mais s’il y a une rébellion, nous allons nous retirer et nous avons déjà commencé à prendre des mesures dans ce sens ».

Les propos ont été interprétés comme un désengagement de Tripoli, qui ne peut que faciliter la quête d’une solution. Car si la crise n’a pas encore pris des proportions alarmantes, elle demeure suffisamment grave pour nécessiter une action pour la circonscrire. Une médiation libyenne, en raison des soupçons qui entourent son action, était problématique. L’Algérie, tout en suivant avec attention l’évolution de la situation dans le pays voisin, est restée - du moins au niveau public - en retrait. Une médiation algérienne dans ce nouveau conflit restait tributaire d’une sollicitation des différentes parties maliennes et principalement du gouvernement. C’est désormais chose faite.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran