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L’Algérie en 2010 : Un besoin en investissement de 570 milliards de dinars

samedi 7 août 2004, par Hassiba

Les besoins de l’Algérie en investissement national et en investissement direct étranger (IDE) sont estimés à 570 milliards de dinars cumulés à l’horizon 2010.

C’est ce qu’indique une étude portant sur l’évolution des filières industrielles et leur développement à l’horizon 2010, dont les résultats ont fait l’objet d’une communication présentée par le ministre de l’Industrie, El Hachemi Djaâboub, au Conseil de gouvernement de mercredi dernier. L’étude en question avait pour objectif de « fournir une base d’information actualisée sur l’état de l’industrie nationale, établir des diagnostics des filières, et recenser les filières porteuses de croissance ». L’analyse du cadre macroéconomique, de la politique industrielle ainsi que l’évaluation du potentiel de croissance et de compétitivité effectuée dans le cadre de cette étude, ont mis en exergue « les caractéristiques de l’industrie algérienne dominée par les hydrocarbures ». En guise de recommandations, le schéma de développement des filières établi par l’étude préconise pour les industries stratégiques « l’encouragement du partenariat avec les grands groupes industriels et de l’investissement direct étranger pour les industries à vocation régionale ainsi que l’apport en capitaux au profit de petites et moyennes industries et des services ». Elle préconise également des mesures visant à améliorer « l’environnement institutionnel, fiscal et bancaire et la mise en place de mécanismes d’aide au choix des technologies et de partenariat ».

Bien qu’elle soit largement à la portée d’un pays comme l’Algérie qui recèle d’énormes potentialités d’investissement dans différents secteurs d’activité, la satisfaction des besoins en investissement (national et IDE) relevés par l’étude reste entièrement dépendante du parachèvement des dispositions législatives, réglementaires et institutionnelles destinées à attirer les investissements. L’Algérie, affirment des économistes, pourra même, dans le cas d’une amélioration significative du climat de l’investissement, attirer jusqu’à 5 à 6 milliards de dollars d’IDE par an. En matière d’attraction d’IDE, l’Algérie, faut-il le souligner, a été, durant les trois dernières années, l’un des pays africains les plus prisés. A tel point qu’elle a surclassé l’Egypte qui occupait jusqu’ici la deuxième place après l’Afrique du Sud. En chiffres, le Conseil national de l’investissement (CNI) a agréé en 2003 des projets d’investissement direct étranger (IDE) d’un montant global de 2,3 milliards de dollars.

Parmi ces projets, figure notamment celui de la société Kahrama (société mixte constituée entre Algerian Energy Company (AEC) et l’américaine Black and Veatch Africa Limited) qui consiste à réaliser, à Arzew, une usine de dessalement d’eau de mer combinée à des moyens de conversion de gaz naturel en électricité. Le montant du projet est estimé à 450 millions de dollars. L’autre projet est l’octroi de la troisième licence de téléphonie mobile GSM à la société koweïtienne Wataniya pour un montant de 1,1 milliard de dollars, dont 421 millions pour l’achat de la licence et le reste pour l’investissement en équipements. La réalisation d’une cimenterie, à Relizane, par le leader mondial du ciment le suisse Olcim pour un montant de 180 millions de dollars, ainsi que la réalisation par le cimentier égyptien Orascom Cement Algeria de la deuxième ligne d’une capacité de 2 millions de tonnes /an pour un montant de près de 200 millions de dollars, sont parmi les autres projets. Outre les 2,3 milliards de dollars validés par le CNI, l’Agence nationale de développement des investissements (ANDI) a enregistré des intentions d’investissement étranger d’un montant d’environ 1 milliard de dollars (75 milliards de dinars) durant l’année 2003.

L’investissement direct étranger (IDE) dans le secteur des hydrocarbures est passé de 671 millions de dollars en 1999 à 2,3 milliards USD en 2003, soit 10% des flux des IDE des pays africains hors Afrique du Sud, selon les données citées par la revue Energie et Mines éditée par le ministère de l’Energie et des Mines. Un montant cumulé d’investissements de 8,6 milliards d’USD a été investi, durant la période 1999/2003, par des sociétés étrangères en association avec Sonatrach et ses filiales dans les domaines de l’exploration et du développement des gisements existants, ajoute la revue dans son deuxième numéro paru récemment.

Par Salah Slimani, El Watan