Accueil > ECONOMIE > L’Algérie doit réformer son secteur bancaire

L’Algérie doit réformer son secteur bancaire

jeudi 19 octobre 2006, par Rédaction

Pour que l’Algérie modernise son économie et améliore sa compétitivité, le FMI recommande l’accélération des réformes des secteurs bancaire et financier.

L’Algérie doit réformer son secteur bancaire selon le FMI

Même si « des progrès en matière de réformes structurelles ont été réalisés », et que dans le secteur bancaire « le processus de privatisation majoritaire d’une banque publique et la modernisation du système de paiement sont en cours », il reste que « les créances non performantes des banques publiques, notamment sur le secteur privé, demeurent à un niveau très élevé », estime la délégation du FMI en visite en Algérie. Ces créances sont estimées à près de 40% pour les banques publiques et aux alentours de 5% pour celles privées, un écart jugé par les experts, énorme.

Et si le FMI admet que « les règles prudentielles sont bien définies et que la commission bancaire de la Banque d’Algérie a augmenté la qualité de son travail », il n’en demeure pas moins qu’il relève que les banques publiques ont des difficultés à mettre en place des critères d’appréciation des projets sur lesquels elles doivent s’appuyer pour octroyer ou non des crédits. « Il faut avoir des compétences pour pouvoir le faire », dit le chef de la mission du Fonds, Erik de Vrijer. Il insistera beaucoup sur « la nécessité d’améliorer les performances des banques publiques pour financer la croissance et non des crédits non performants ». L’économie nationale continue, selon lui, de souffrir des entreprises publiques déficitaires.

Une nouvelle opération d’apurement de leurs créances étant en cours, « l’Etat continue de leur accorder des crédits non performants et d’éponger leurs dettes pour leur permettre de souffler », souligne le chef de la mission non sans avouer implicitement que le cycle est infernal. L’appréciation de la mission du Fonds de l’augmentation des salaires entérinée par la dernière tripartite est très mitigée. « C’est bien qu’elle réponde au souci de productivité et de baisse de l’inflation, il faut aussi songer à élargir le marché intérieur par la hausse de la demande », dit son chef. Mais « vous pouvez manger quelque chose après avoir produit quelque chose, dans le cas contraire ça ne peut pas aider », ajoute-il à ce propos.

La mission de l’institution de Bretton Woods a retenu que l’Algérie doit s’appuyer sur deux éléments pour relancer son économie en l’occurrence « le programme économique du gouvernement (...) et il est crucial de le mettre en oeuvre d’une manière décisive, efficace et cohérente » et le pacte national économique et social (qui) est « un acquis important pour réaliser les objectifs recherchés ». A condition d’avoir les capacités de relever ces défis à savoir « assurer une gestion saine des recettes hydrocarbures, notamment la qualité du vaste programme d’investissements publics », et éviter que l’embellie financière n’affaiblisse la détermination d’accélérer la modernisation du secteur financier et les autres réformes structurelles nécessaires pour achever la transition vers une économie de marché ouverte et pour améliorer l’environnement des investissements privés ».

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran