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L’Agence nationale des barrages vendra l’eau à l’Algérienne des Eaux

mardi 23 mars 2004, par Hassiba

L’Agence nationale des barrages (ANB) vendra l’eau à l’Algérienne des eaux (ADE) et ce, après la transformation du statut de l’entreprise en Epic et la fin de l’étude sur la tarification de l’eau menée par le ministère des Ressources en eau, a indiqué à l’agence AAI Abdenaceur Kalli, directeur général de l’ANB, lors d’une rencontre avec la presse, hier, en marge d’une journée portes ouvertes organisée au niveau de l’ANB.

« L’Algérienne des Eaux doit payer le prix de l’eau pour mieux l’utiliser et éviter de le gaspiller », a soutenu A. Kalli en remarquant que le code des eaux stipule que l’eau est un bien économique qu’il faut gérer d’une manière efficace. Ce qui signifie pour Kalli qu’il faut couvrir les frais nécessaires pour l’exportation de l’eau.

Cela étant, l’ANB ne pourra vendre l’eau qu’après la transformation de son statut, prévu depuis un an déjà. L’ANB ambitionne de faire aboutir le dossier de transformation des statuts de l’agence pour passer d’un établissement public à caractère administratif à un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), a avancé A. Kalli en ajoutant que le dossier a été mis en circulation pour avis auprès des différents ministères.

Cependant, « la transformation du statut connaît des retards du fait que plusieurs secteurs refusent encore de donner l’autonomie à l’ANB ». « Cela demandera encore du temps pour concrétiser cette transformation des statuts », a-t-il noté en expliquant ce retard par le fait que « l’ANB est d’une importance capitale pour l’économie nationale ».

Le plus gros maître d’ouvrage en Algérie, gestionnaire pour le compte de l’Etat d’une enveloppe de 400 millions de dinars, pourra, après la transformation de son statut en Epic, « avoir une liberté d’initiative et agir avec efficience et efficacité », a soutenu Abdenaceur Kalli. Cependant, l’ANB souffre actuellement du manque d’attractivité des salaires, du fait de son statut administratif. Ce réel handicap empêche le développement d’un management moderne et efficace, a-t-on regretté à l’ANB.

En attendant la concrétisation de la transformation en Epic, l’ANB a lancé plusieurs actions pour moderniser son système de gestion et d’organisation. Elle a, également, lancé un projet d’installation des débits-mètres dans les barrages pour gérer les volumes assurés à l’Algérienne des Eaux.

Par ailleurs, l’ANB a confié à l’entreprise Algerian Water Entreprise (AWE) la réalisation du projet d’installation des débits-mètres sur 36 barrages à travers le territoire national. Il s’agit notamment des barrages de Keddara, d’El Hamiz, de Boukerdane, Béni Behdel et Sidi Abdelli. Ce projet, lancé depuis un mois, sera probablement achevé en octobre 2004, a indiqué Racim Haïfi, ingénieur en génie civil à l’AWE.
Ceci permettra à l’ANB, qui fait actuellement des estimations approximatives, de bien évaluer et contrôler les volumes d’eau pompés des barrages. D’autre part, l’ANB projette de doubler la capacité des eaux mobilisées dans une période de 15 ans, pour passer de 6 milliards de mètres cubes à 12 milliards de mètres cubes annuellement.

Et ce, en réalisant une soixantaine de barrages à travers le territoire national. Selon les prévisions de l’ANB, un investissement de l’ordre de 595 milliards de dinars est nécessaire à partir de 2004 pour réaliser 43 barrages d’une capacité totale de 3,51 milliards de mètres cubes et un volume régularisé global de 1,6 milliard de mètres cubes. Elle prévoit de livrer annuellement 4 à 5 barrages pour un investissement global de l’ordre de 60 à 70 milliards de dinars.

Agence AAI