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Investissement en Algérie : Medelci chez le MEDEF

mercredi 27 juillet 2005, par Samir

Le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, a réaffirmé, hier à Paris, la volonté de l’Algérie de rendre sa coopération économique avec la France « opérationnelle », de « concrétiser » et d’élargir l’Aide Mémoire, qui trace le cadre de cette coopération.

Mourad Medelci chez le MEDEF pour tenter de relancer l’investissement en Algérie.

Le ministre des Finances, qui a animé une réunion-débat au siège du MEDEF, le patronat français, a fait un large tour d’horizon des relations économiques algéro-françaises, à la lumière de l’évaluation de l’Aide Mémoire, signé par les deux pays le 17 juillet 2004. Un document qui définit en profondeur la coopération économique entre les deux pays, notamment en matière d’investissements, mais qui doit être, selon M. Medelci, élargi et enrichi afin de « concrétiser la complémentarité des économies des deux pays ».

M. Medelci, qui s’adressait à un parterre de responsables de grandes et moyennes entreprises françaises, a tout d’abord évoqué les grandes perspectives de l’économie algérienne à l’horizon 2009, tracées par le programme complémentaire de soutien à la croissance économique.

Déjà lundi soir, et lors d’un dîner-débat avec des opérateurs économiques français, M. Medelci a insisté sur la vaste gamme de possibilités que ce programme induit dans tous les secteurs d’activités, le soutien au développement économique du pays, le développement des infrastructures de base, l’amélioration des conditions de vie des populations ou encore la modernisation du service public. Il a également exposé les grandes lignes de la loi de finances complémentaire et un certain nombre de mesures législatives arrêtées récemment pour compléter le dispositif relatif aux investissements.

Il a relevé, par ailleurs, la très nette amélioration de l’économie algérienne grâce à la mise en place d’une politique économique plus « visible » et a rappelé les bons indicateurs de l’économie nationale, notamment le maintien d’une croissance élevée, une inflation contenue et la confiance retrouvée des institutions financières internationales. M. Medelci qui a rencontré des représentants de banques et de sociétés françaises d’assurances, a souligné l’importance de mettre le système financier algérien au service de l’investissement, en invitant les compétences étrangères à accompagner l’Algérie dans les programmes de modernisation de ce secteur. « L’Algérie se trouve aujourd’hui dans une période que d’aucuns considèrent exceptionnelle aussi bien sur le plan de la sécurité qu’en matière de finances et de stabilité.

Ces conditions doivent nous permettre de nous améliorer au niveau aussi bien du système de la gouvernance de l’économie que des services publics, ainsi que des conditions dans lesquelles l’investisseur étranger peut intervenir », a-t-il dit. Devant le patronat français, il a annoncé la prochaine ouverture, et pour la première fois, du capital du Crédit Populaire d’Algérie (CPA), sur la base des recommandations d’un audit d’une grande banque d’affaires. Il a, en outre, précisé que trois autres banques algériennes connaîtront progressivement une ouverture de capital. Il a également annoncé la mise en place, début janvier 2006, d’un nouveau système de paiement interbancaire et de la monétique.

M. Medelci est par ailleurs longuement revenu sur les réformes économiques engagées en Algérie et les résultats probants enregistrés notamment pour ce qui est de la croissance. Il s’est félicité à cet égard de l’entrée en vigueur début septembre de l’accord d’association avec l’Union européenne et du bon déroulement des négociations pour l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Cependant, M. Medelci a relevé que le niveau des investissements directs étrangers (IDE) hors hydrocarbures reste « insuffisant, même s’il est plus important que les années précédentes », avant d’appeler les entreprises françaises à investir massivement en Algérie. Il a, à cet égard, répondu positivement à des interrogations d’entrepreneurs français intéressés par des investissements productifs dans des secteurs comme les télécommunications, avec l’ouverture projetée du capital d’Algérie Télécom (AT), et dans les infrastructures portuaires, notamment les ports d’Alger, de Djendjen et de Jijel. Le ministre a également demandé aux constructeurs automobiles d’investir le marché algérien très porteur, d’autant, a-t-il relevé, qu’ils le font dans des pays qui souvent n’offrent pas les mêmes conditions que l’Algérie. Il a par ailleurs déploré l’absence d’entreprises françaises dans le secteur de la construction de logements, eu égard à l’ambitieux programme algérien dans ce domaine.

D’autre part, M. Medelci a indiqué que l’Algérie va poursuivre le remboursement anticipé de sa dette extérieure, précisant que l’Algérie a déjà procédé à des remboursements anticipés pour partie de la dette multilatérale et a conclu des accords de conversion de la dette en financement d’investissements avec notamment la France, l’Italie et l’Espagne. Paris avait mis à disposition de l’Algérie en juillet 2004 la totalité de l’enveloppe de conversion de dette en investissements autorisée par les règles actuelles du Club de Paris, soit 288 millions d’euros.

En outre, et afin d’accroître encore les investissements étrangers en Algérie, la France s’était engagée à soutenir auprès du Club de Paris la demande de l’Algérie de porter à 30% le plafond de conversion de dettes en investissements, actuellement limité à 10% de la dette éligible. M. Medelci a, par ailleurs, indiqué qu’il est envisagé dans « le cadre de critères plus larges et plus dynamiques le remboursement par anticipation de montants de la dette algérienne la plus chère ».

Par le Quotidien d’Oran