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Halliburton s’engage à ne plus travailler en Iran

jeudi 24 mars 2005, par Hassiba

La municipalité de New York, qui en tant qu’actionnaire du groupe de services pétroliers Halliburton réclamait depuis plusieurs années un désengagement de ses activités en Iran, a annoncé jeudi avoir enfin obtenu satisfaction.

"En réponse à une résolution d’actionnaires présentée par trois fonds de retraite de la ville (dont ceux des services municipaux de pompiers et de police), le groupe Halliburton a accepté de ne plus forger de nouveaux liens commerciaux avec l’Iran", a annoncé dans un communiqué William Thompson Jr., contrôleur des finances de la ville.

Il a cité une lettre du groupe reçue mercredi soir et assurant que "Halliburton prendra les décisions appropriées pour inciter ses filiales à ne pas concourir pour un quelconque nouveau contrat en Iran".

Avec quatre autres groupes dont General Electric (GE), le texan Halliburton a été ces deux dernières années la cible des fonds de retraite de la ville de New York pour avoir "usé de failles dans la loi pour faire affaire avec des nations qui parrainent les terroristes", a estimé M. Thompson.

Halliburton est, après ConocoPhillips, GE et Cooper Cameron, le quatrième groupe à s’engager auprès de la ville à cesser ses activités en Iran.

Un tel engagement est encore attendu de la part d’Aon Corporation, ont ajouté les services de M. Thompson, précisant que ce courtier en assurance et réassurance établi à Chicago devait tenir en mai son assemblée générale d’actionnaires.

Concernant Halliburton, un total de cinq fonds de retraite d’employés municipaux de New York détiennent collectivement 1,457 million d’actions du groupe, pour une valeur de 42 millions USD, précise le communiqué.

Le PDG de Halliburton, Dave Lesar, avait indiqué fin janvier que son groupe allait abandonner ses activités en Iran, évoquant pour ce pays un "environnement économique pour le moment pas favorable à nos objectifs et stratégies".

Selon la lettre de Halliburton reçue par M. Thompson, il s’agit pour le groupe de ne pas concourir à l’obtention de nouveaux contrats en Iran, tout en permettant aux filiales ayant déjà des engagements de les mener à bien.

Le responsable municipal a rappelé qu’une loi fédérale en vigueur "pose des restrictions" au commerce ou à l’investissement par des entreprises américaines dans les pays désignés par le département d’Etat comme parraineurs du terrorisme.

"Même si les sanctions ne s’appliquent pas à leurs filiales établies à l’étranger (..) nous pensons que les entreprises américaines devraient malgré tout adhérer à l’esprit de la loi tout autant qu’à la lettre", a ajouté M. Thompson.

En outre, selon lui, nouer des contrats en Iran signifie pour une entreprise américaine "s’exposer à de la publicité négative, des manifestations publiques", autant d’éléments "pouvant avoir un impact négatif sur la valeur de l’action".

Fin juillet 2004, Halliburton avait révélé être visé par une enquête du gouvernement américain concernant une filiale enregistrée aux îles Caïman qui aurait violé les restrictions imposées aux Américains sur les transactions avec l’Iran.

Le groupe avait reconnu l’existence de cette filiale ainsi que celle "d’autres filiales européennes qui manufacturent des produits destinés à l’Iran ou vendent des services en Iran".

Halliburton a été dirigé entre 1995 et 2000 par l’actuel vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney. Le groupe a été souvent accusé d’entretenir depuis des liens étroits avec l’administration Bush, lui ayant permis notamment d’obtenir d’énormes contrats liés à l’approvisionnement des troupes américaines ou à la reconstruction de l’Irak.

NEW YORK-AFP,www.lefigaro.fr