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Global Humanitarian, une nouvelle organisation pour contrecarrer le G8

dimanche 16 janvier 2005, par Hassiba

Son initiateur plaide pour une coopération Sud-Sud qui permettrait, une fois organisée, de devenir une force stratégique en même temps qu’un partenaire privilégié des pays développés.

L’annonce de la création du GH (Global Humanitarian Organization) a été faite hier à l’hôtel El Djazaïr par son unique fondateur, M. François Harcourt. Membre honoraire du Parlement français, le conférencier, qui animait une rencontre avec la presse, organisée à la veille de la journée d’information -qui se tient aujourd’hui dans le même hôtel- sous le thème « Le médicament générique en direction des pays du Sud », a fait un long exposé sur cette nouvelle organisation.

M. Harcourt a ainsi présenté le GH comme étant « un contrepoids éthique et moral qui corrige la trajectoire économique du G8 ». La raison est que « l’élargissement du G8 n’est pas possible ainsi que la modification de ses règles » et que « le G8 ne parvient pas à remplir seul sa mission et plus difficilement encore à régler les problèmes qui s’imposent quotidiennement dans le monde », a-t-il ajouté. Selon cet ex-journaliste de la politique étrangère, il est inadmissible que des pays importants comme le Brésil, la Chine, l’Inde et certains pays d’Afrique du Sud ne puissent pas prendre part à nombre de grandes décisions mondiales. Ce sont toutes ces raisons qui ont poussé M. Harcourt à décider de créer le GH après avoir reçu la bénédiction de nombreux hommes politiques et de chefs d’Etat.

M. Harcourt plaide pour une coopération Sud-Sud qui permettrait, une fois organisée, de devenir une force stratégique en même temps qu’un partenaire privilégié des pays développés. Le GH a, selon son initiateur, trois principes fondamentaux, à savoir avoir une vision maîtrisée du monde, trouver une méthode pour appliquer la vision et, enfin, une sensibilité. Pour ce dernier principe, le conférencier a expliqué qu’actuellement, aucun responsable ou homme politique dans le monde n’est sensible aux maux dont souffrent les populations. Il donnera l’exemple de la dernière nomination au poste de ministre de la Sécurité de l’homme qui a ordonné les tortures dans les prisons d’Irak et d’Afghanistan. M. Harcourt a également donné les raisons du choix d’Alger pour faire une telle annonce. Selon ses propos, l’Algérie a une valeur de symbole parce qu’elle se trouve aux portes d’un continent immense, aux problèmes non moins immenses.

A cela s’ajoutent, explique encore M. Harcourt, l’amitié qui lie l’Algérie et la France ainsi que l’héritage historique que partagent les deux pays. Le GH inscrit dans son programme quatre urgences pour « corriger » l’inégalité dans le monde. Il s’agit en premier de faire sortir les pays du cycle infernal de l’aide et des remboursements pour transformer cette aide en un investissement bloqué. En second lieu, le GH propose la création d’un « cordon sanitaire » de Lima à Djakarta, via Alger. Selon le conférencier, cela est possible grâce à une forte coopération Sud-Sud qui peut faciliter l’accès aux médicaments. Comme troisième objectif, le GH aspire à engager un combat contre la malnutrition et cela à travers le développement des coopératives agricoles. En dernier, le GH pense que l’éducation est une priorité absolue étant au centre du développement.

Pour réaliser ses objectifs, le GH va vers la création d’un conseil international « doté d’une autorité exceptionnelle ». Ses membres seront constitués des hauts responsables des Etats sinon de chefs d’Etat. Quant à son financement, M. Harcourt déclare que « le GH utilisera des ressources financières qui existent déjà mais qui sont mal distribuées ». Le GH est un nouvel organisme qui a des objectifs idéalistes.

Pourra-t-il changer le système politique international actuel qui est unipolaire ? Pourra-t-il aussi faire face aux pays développés, les puissances du monde ? Les pays que comptera le GH tels que le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Algérie, l’Egypte ou encore la Malaisie et le Mexique pourront-ils conduire vers un nouvel équilibre mondial ?

Par Hasna Yacoub, latribune-online.com