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Des Algériens mis sous contrôle à Londres

dimanche 13 mars 2005, par Hassiba

La nouvelle loi antiterroriste a été votée vendredi par la Chambre des lords, chambre haute de Grande-Bretagne, après plusieurs hésitations et de fortes oppositions. Elle est destinée à remplacer la loi de 2000 qui a été modifiée en 2001 après les attentats du 11 septembre.

La nouvelle loi britannique permet de limiter la liberté des suspects de terrorisme ne pouvant être jugés faute d’éléments suffisants ou recevables.

A la différence de la précédente loi, qui permettait d’incarcérer sans jugement et sans mise en examen, pour une durée illimitée, les étrangers soupçonnés de terrorisme, la loi 2005 s’applique à la fois aux étrangers et aux Britanniques. La gamme des « contrôles » prévus est très large, et dépendra du degré supposé du danger que font peser les suspects. Leur liberté de mouvement peut être limitée par une obligation de rester chez eux le soir, par une assignation à domicile plus ou moins stricte, par l’obligation de demander l’aval du ministère de l’Intérieur pour tout voyage au Royaume-Uni ou à l’étranger.

Les suspects pourront aussi être obligés de remettre leur passeport aux autorités, ou encore de porter un bracelet électronique. Ces personnes pourront aussi se voir demander de pointer auprès de certains services, à des moments précis. Les suspects peuvent également être privés de téléphone, d’Internet, de fax, etc. De même, ils peuvent se voir interdire l’accès à certaines personnes ou à certains groupes de personnes. Leur domicile peut être interdit à certaines personnes. Les suspects peuvent également se voir interdire certaines activités ou professions. Les suspects doivent enfin laisser en permanence leur domicile accessible aux forces de l’ordre qui pourront y saisir tout objet ou effectuer toute fouille.

Aussitôt signée par le ministre de l’Intérieur britannique, Charles Clarke, cette loi a été appliquée à 10 ressortissants étrangers suspectés de terrorisme, dont huit avaient été libérés vendredi soir. La liste des dix hommes suspectés est composée notamment d’Abou Qatada connu pour ses prêches autorisant l’assassinat d’innocents en Algérie et considéré comme l’ambassadeur d’Al Qaïda en Europe. Cette liste compte, par ailleurs, des Algériens qui ont été détenus entre 2002 et 2003 pour tentatives d’attentat en Grande-Bretagne et de collecte d’argent au profit des organisations terroristes, un Palestinien ainsi qu’un Tunisien. Ces derniers doivent porter un bracelet électronique permettant de les localiser. Ils ne doivent pas quitter leur domicile entre 19h00 et 7h00 du matin. En conséquence, Abou Qatada n’a plus le droit de prêcher ni de diriger la prière à la mosquée. Tout comme cette loi suggère la fin des appels au meurtre lancés à partir de Hyde Park et la fin de voir Londres continuer à être un havre de « paix » pour les terroristes.

Par Amine Echikr, latribune-online.com