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Conjoncture économique en Algérie

mardi 14 décembre 2004, par Hassiba

La note de conjoncture du ministère des Finances fait état d’une croissance exceptionnelle aussi bien des exportations que des importations. Il est attendu des recettes en devises à hauteur de 31 milliards de dollars et des achats à l’étranger de l’ordre de 18 milliards de dollars durant l’année en cours

Le niveau des réserves de change s’est élevé à 37,4 milliards de dollars à fin septembre 2004, contre 30,1 milliards de dollars à fin septembre 2003, soit +7,3 milliards de dollars. Cette amélioration a résulté essentiellement de l’excédent de la balance commerciale enregistré à fin septembre 2004 (+9,7 milliards de dollars US), souligne une note de conjoncture du ministère des Finances sur la situation économique et financière à fin septembre 2004.

Pour l’année 2004, souligne le document, les importations se situeraient à 18,8 milliards de dollars, y compris les importations dites “sans paiement”. Les exportations de marchandises, par contre, pourraient se situer à 31,2 milliards de dollars. Le document rendu public par le ministère des finances estime que le produit intérieur brut (PIB) “connaîtrait une augmentation de 5,8% en 2004 contre 6,8% en 2003, enregistrant ainsi, pour la dixième année consécutive, une évolution positive”. Le niveau de croissance prévu pour cette année est jugé “appréciable et supérieur, d’une part, au minimum requis pour enclencher une reprise de création suffisante d’emplois et, d’autre part, à la moyenne de la décennie 1993-2003 (+3,2%)”. Le secteur des services a le plus contribué à la hausse du taux de croissance avec une augmentation de 7,3% en volume. Les hydrocarbures auraient aussi un impact positif sensible sur ce taux. Le niveau de croissance attendu dans ce secteur serait de 6,4% avec une part prépondérante dans la formation du PIB (38,5% en 2004). Le BTP connaîtrait également une croissance appréciable qui s’établirait à 5,4%. Le taux de croissance de l’agriculture est estimé à 2,2% en 2004 par rapport à 2003 et à près de 20% par rapport à 2002. L’industrie enregistrerait une évolution positive avec toutefois une croissance se situant à 3,2%. Sur la base de ces données, contenues dans la note du ministère des finances, la croissance du PIB hors hydrocarbures et hors agriculture s’établirait à 6,1% en 2004.

En valeur courante, le PIB serait de 5 993 milliards de DA en 2004 contre 4 455 milliards de DA en 2003. “Au plan des emplois, la consommation des ménages augmenterait de 5,3% en volume, en relation avec la disponibilité des biens de consommation finale et l’amélioration du revenu réel disponible des ménages”, souligne le document. Quant à l’investissement, il connaîtrait une croissance appréciable en volume (+6,5%), traduite à travers la croissance significative des secteurs du Btph et des services.
La production industrielle du secteur public, relève la note de conjoncture du ministère des Finances hors hydrocarbures, a enregistré au cours des neuf premiers mois de l’année 2004 une croissance de 2,6% par rapport à la même période de 2003. Cette croissance a été tirée essentiellement par les secteurs des Ismme (+11%), du bois et du papier (+9,4%), du cuir (+22%) et de l’énergie (+6,7%). Il s’agit de secteurs (sauf pour le cuir) qui ont une relation avec l’investissement réalisé dans le cadre des programmes de soutien à la relance économique (Psre) et de la reconstruction, suite au séisme de 2003, précise-t-on. Les autres secteurs des industries manufacturières publiques ont connu une régression de leur indice de production.

Cette régression a été plus sensible pour certains secteurs. C’est le cas des industries agroalimentaires (-16,5%), dont la baisse a été plus marquée pour les branches des corps gras (-72%) et du travail de grains (-22%). Ces branches, dont le poids est déterminant dans le secteur des industries agroalimentaires, sont confrontées à une concurrence des produits d’importation et de la production du secteur privé national. Les textiles, sujets à une forte concurrence des produits importés, notamment dans la branche de la confection (produits neufs ou usagés), enregistre -11,7.

La chimie affiche -5,9%. Le recul a été le fait essentiellement de la branche “chimie organique de base” qui a enregistré une baisse de 75% de sa production. Cette baisse s’explique par l’arrêt de la production du complexe de Skikda qui a été endommagé par un incendie. Ce complexe fournissait le marché en plusieurs produits pétrochimiques (ethylène, chlore, soude et PVC). L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation du Grand-Alger a enregistré, au cours des neuf premiers mois de l’année 2004, une variation moyenne de +4% contre +1,8% à la même période 2003, soit un rythme supérieur de 2,2 points de pourcentage.

Par Meziane Rabhi, Liberté