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Communiqué des éditeurs

Affaire Le Matin

dimanche 7 mars 2004, par Hassiba

Le Pouvoir a franchi le Rubicon en s’arrogeant le droit de vie ou de mort sur la liberté d’expression et de la presse.
Pour accomplir cette politique suicidaire pour la démocratie et commettre des actes liberticides contre la presse libre, il a instrumentalisé la justice, la police et mis sous influence les moyens d’impression.

Après cet arsenal de moyens et de mesures répressives, voilà que le Pouvoir recourt à l’administration fiscale pour achever notre confrère Le Matin en invoquant une lugubre histoire d’impôts.
Ce subterfuge est grossier et ne peut en aucune manière dissimuler la volonté réelle des commanditaires qui veulent mettre à mort un journal important dans le combat pour un Etat de droit.

Devant ces graves atteintes à la liberté d’expression et de pensée, face aux manquements flagrants à l’éthique et à la déontologie et à la veille d’un « attentat » contre Le Matin, les éditeurs appellent à la mobilisation de l’opinion publique nationale et internationale pour empêcher un meurtre prémédité.
Aussi si cette fuite en avant n’est pas stoppée, c’est toute la presse indépendante qui sera asservie, bâillonnée, désignée à la vindicte intégriste ou, plus radicalement, mise sous scellés.

Les éditeurs envisagent, par ailleurs, de constituer des délégations en vue de demander des explications aux différentes institutions concernées sur le caractère totalement illégal des pressions exercées actuellement par l’administration fiscale sur le quotidien Le Matin.
Pour que cette dérive et ces desseins ne puissent pas s’accomplir, les éditeurs, réunis le 6 mars 2004, ont décidé de rester en séance ouverte pour étudier et réunir les conditions qui permettront au Matin de continuer à vivre.

Alger, le 6 mars 2004

Liberté, Le Soir d’Algérie, El Fedjr, Le Matin, El Watan, El Khabar et Akher Saâ.