Combien tu m’aimes ?

Monica Bellucci apparaît dès les premières images du film, prostituée assise dans la vitrine d’un bar de Pigalle. François (Bernard Campan), archétype du Français moyen, est à l’extérieur. Il la regarde. Il entre. Il lui explique qu’il vient de gagner 4.542.000 euros au Loto, et lui propose « 100.000 euros par mois jusqu’à ce que j’aie plus de ronds », dit-il. Pour faire quoi ?, demande-t-elle. « Vivre avec moi », répond-il. Bien sûr elle accepte, car sinon il n’y aurait pas de film. Et voici la belle prostituée et le client banal (mais millionnaire) qui partent ensemble.

Sur des airs de saxo jazzy ou des musiques d’opéra, tout le film « Combien tu m’aimes ? » va jouer de cette opposition entre la beauté et la banalité, avec entre les deux le célèbre duo amour-argent. Lui : calvitie, oreilles pointues, mal rasé, regard de cocker, jean et manteau noir, longue écharpe. Elle : en robe moulante, en peignoir blanc, en fourreau chinois rouge et noir, en nuisette, toujours incarnation de la féminité. « Est-ce de ma faute si j’ai des rondeurs bien placées ? », demande-t-elle.

L’histoire de ce couple inédit va connaître des hauts et des bas, des rebondissements, des commentaires de l’entourage. François a le coeur fragile, et « un mec fragile du palpitant, il ne va pas se mettre en ménage avec une bombe nucléaire », lui dit son ami médecin (Jean-Pierre Darroussin).

Ce mélange, qui est la marque de fabrique du réalisateur, entre provocation et originalité, donne des films plus ou moins réussis, plus ou moins ratés, dans une carrière déjà bien remplie (18 longs-métrages depuis 1963). « Combien tu m’aimes ? » n’échappera pas à la règle : on aimera beaucoup ou pas du tout, rarement entre les deux.

Synthèse de Souad
D’après AP