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Bouteflika s’exprime sur les privatisations en Algérie

lundi 28 juillet 2008, par Kahina

Le processus des privatisations en Algérie a été l’un des sujets abordés par le président Abdelaziz Bouteflika lors de sa rencontre avec les maires algériens.

Abdelaziz Bouteflika et les privatisations en Algérie.

En point de mire, il avait placé les opérations de privatisation en Algérie que le ministère de Abdelhamid Temmar a menées depuis 2000. Ce n’est pas la première fois que Temmar en prend sur la tête. Pour rappel, il y a deux ans, le Président l’avait sévèrement interpellé en public, en plein écran de télévision. C’était toujours à propos d’opérations de cession d’entreprises publiques. En ce début de semaine, il récidive et remet totalement en cause le processus que Temmar en mis en branle. Première réaction du ministre à cette diatribe du Président : « Ça fait un an que je lui dis que ça ne marche pas », avait-il répondu à un de ses collègues ministre qui lui avait fait la remarque. Connu pour faire partie du groupe restreint des ministres du Président, Temmar a toujours été son conseiller principal en matière d’économie. En 1999, il a bien été auprès de lui à la Présidence de la République pour lui souffler « l’incompétence » des holdings de l’époque et leur obsolescence pour justifier leur reconfiguration. Le Président l’a depuis toujours gardé comme seul gestionnaire de la chose économique. Il est curieux que Bouteflika reste longtemps sans remettre en cause aucune opération pour décider de balayer le tout d’un revers de la main au moment où l’on s’attend le moins.

L’on s’interroge sur les raisons qui l’ont poussé à dénigrer une démarche qu’il a lui-même cautionnée à plusieurs reprises, sans en exiger de contrepartie de ceux qui en bénéficient. Il est courant que des opérations de privatisation ou de partenariat soient conclues avec des investisseurs étrangers et même nationaux qui n’ont d’investisseurs que le nom. A ce jour, aucun des hommes d’affaires n’a été obligé d’investir localement après trois ans de son installation généralement comme « commerçant ». Le cas des concessionnaires de voitures en est la preuve. « Les investisseurs notamment étrangers n’ont jamais réinvesti leurs dividendes, comme il est d’usage dans tous les pays du monde », nous dit un ancien PDG d’une entreprise publique. « Il faut qu’on définisse les règles du jeu avant même la conclusion des contrats de cession ou de partenariat. Les étrangers refusent qu’on leur sorte des lois que les autorités algériennes n’ont pas jugé utile d’en faire valoir les dispositions », explique-t-il. Le commentaire est tout aussi valable quand il s’agit du transfert des dividendes vers l’étranger. « Nous avons ce problème de transfert avec les Algériens. Si on n’a pas le droit de le faire, pourquoi voulez-vous qu’on vienne investir chez vous ? », nous disait l’autre jour un diplomate européen accrédité en Algérie. A ce propos, l’on saura qu’aucun texte de loi n’interdit le transfert, excepté une décision de la Banque d’Algérie. « L’on se demande pourquoi c’est la Banque d’Algérie qui empêche les hommes d’affaires étrangers de le faire pour n’avoir pas investi trois ans après leur installation en Algérie, alors que ça doit être décidé par voie de loi », souligne le diplomate.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le quotidien d’Oran