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Bouteflika s’est exprimé sur ses relations avec l’ANP

samedi 3 avril 2004, par Hassiba

Quelle est la nature des relations actuelles entre le président de la République et le commandement de l’armée ? La question qui fâche a été posée directement à M. Bouteflika par le directeur général du quotidien En-Nasr, Larbi Ouennoughi.

Le journal en a publié la réponse dans son édition de jeudi. “Certains font état d’une relation tendue entre vous et des dirigeants de l’institution militaire et vont jusqu’à dire que si vous êtes réélu vous apporterez un grand changement au sein de cette institution. Quel est votre commentaire ? Pouvez-vous confirmer ces informations ou rassurer les dirigeants visés par les changements envisagés ?”

À une question très claire, réponse tout autant alambiquée. “Les attributions du chef de l’État s’exercent dans le cadre de la Constitution et non selon les rumeurs et les surenchères propagées par ceux que dérangent les progrès que réalise le pays dans tous les domaines”.
Par une phrase dépouillée de toute substance significative, le Président a esquivé le cœur du débat qui agite non seulement le milieu politique et les cercles diplomatiques, mais aussi toute la société algérienne. Dommage, car Bouteflika sait parler vrai et livrer le fond de sa pensée lorsqu’il le souhaite.

Comme c’est le cas en ce qui concerne la presse indépendante. Autre question : “Le chef d’état-major de l’armée a affirmé que le principe de neutralité de l’armée est dénué de sens s’il n’englobe pas l’ensemble des institutions de l’État, à l’exemple de l’administration. Pensez-vous, de votre côté, que les dispositions prises jusqu’à présent ne sont pas de nature à permettre un libre choix ?” À cela, Bouteflika a répondu que “la campagne se déroule dans un climat de transparence, d’honnêteté et de sécurité” et que la présence d’observateurs internationaux est de nature à ne pas jeter l’ombre d’un doute sur sa “détermination à faire de cette élection une expérience unique dans le monde arabe”.

En ce qui concerne l’ouverture du champ de l’audiovisuel, M. Bouteflika a confirmé la position que l’on connaît déjà, à savoir que l’expérience de la presse écrite nous incite à un surcroît d’apprentissage et d’éthique qui n’est pas encore enraciné dans les esprits. S’agissant de l’élargissement du champ politique, M. Bouteflika considère que le paysage actuel représente suffisamment les différentes sensibilités.

R. N., Liberté