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Benbitour s’exprime sur l’adhésion de l’Algérie à l’OMC

jeudi 29 mai 2008, par Rédaction

Le retard pris par l’Algérie pour son adhésion à l’OMC n’est pas dû au dossier énergétique selon l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour.

L’Algérie et l’OMC.

Après plusieurs années et dix rounds de négociations, des milliers de questions et des dizaines d’échéances repoussées, l’Algérie n’a toujours pas adhéré à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) même si elle semblait avoir fait le plus dur en matière de concessions compte tenu de l’accord d’association qu’elle a signé avec l’Union européenne. Pourtant, les négociations perdurent sans pour autant entamer l’optimisme des autorités algériennes puisque, récemment encore, le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, se déclarait satisfait du déroulement du processus. Si la question de la double tarification du gaz a été avancée comme l’un des points d’achoppement des négociations, l’argument est loin de convaincre tout le monde. Parmi les sceptiques figure l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour qui a laissé entendre que le gouvernement algérien est en train de chercher des excuses. S’exprimant hier à l’ISGP sur cette question lors d’une table ronde organisée par le Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité, M. Benbitour a indiqué que, jusque-là, « 152 pays ont adhéré à l’OMC, et si l’Algérie ne l’a pas encore fait, cela signifie que le problème réside en elle ». Pour étayer ses propos, l’ancien chef de gouvernement a indiqué que les pays africains non arabes à n’avoir pas encore adhéré à l’OMC sont l’Erythrée et l’Ethiopie. (Une Opinion ? Connectez-vous sur le forum algerie-dz.com pour commenter l’article : http://www.algerie-dz.com/forums)

Par ailleurs, sur les 13 pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), seules l’Algérie et la Libye n’ont pas encore accédé à l’organisation multilatérale. Pourtant, les autres pays à avoir adhéré sont des exportateurs d’hydrocarbures pour qui les questions énergétiques revêtent également un intérêt particulier. L’Arabie saoudite est le dernier membre de l’OPEP à avoir adhéré à l’OMC bien qu’elle ait également été confrontée au problème de la double tarification du gaz. Un sujet sur lequel l’Algérie s’est montrée intransigeante en assurant qu’elle ne fera pas de concession sur cette question. Mais pour l’ancien chef de gouvernement, cet argument ne tient pas vraiment la route. Pour preuve, la quasi-totalité des pays de l’OPEP ont adhéré à l’OMC sans céder sur cette question. D’autre part, a-t-il souligné, « nous allons entrer dans une zone de libre-échange avec l’Union européenne qui est plus contraignante que l’OMC et nous avons adhéré au mécanisme africain d’évaluation par les pairs ». Le pays a donc fait suffisamment de concessions pour dire aujourd’hui être bloqué par les exigences de l’organisation multilatérale, ce qui a fait dire à M. Benbitour : « Nous cherchons des excuses qui ne sont pas recevables. » Pourquoi ? « Soit parce que nous n’avons pas des négociateurs capables, ce dont je doute, soit parce que nous ne pouvons pas mettre à jour notre réglementation, soit parce que nous n’avons pas un processus de décision, et c’est pour cela que nous cherchons d’autres problématiques », a-t-il répondu. En tout état de cause, le prix que l’Algérie devrait payer le jour de son adhésion promet d’être coûteux, car, a-t-il estimé, « plus on retarde l’échéance, plus ce sera difficile ».

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant