Accueil > ECONOMIE > Benachenhou : “40 milliards de dollars à fin 2004”

Benachenhou : “40 milliards de dollars à fin 2004”

samedi 30 octobre 2004, par Hassiba

Le remboursement anticipé de la dette va économiser à l’Algérie 23 milliards de dinars en 2005.

Le grand argentier du pays a adopté le ton didactique face à l’opinion publique et devant un parterre de députés essentiellement profanes dans les sujets financiers, en présentant jeudi le projet de loi de finances 2005. Comme à l’accoutumée, le ministres des Finances, M. Benachenhou, a exposé la situation économique actuelle de l’Algérie. Il en ressort que les réserves en devises du pays ont atteint à fin septembre 2004 37, 3 milliards de dollars. “Les réserves de change atteindront 40 milliards de dollars à fin 2004”, a indiqué le ministre. La croissance économique sera de l’ordre de 5,5% en 2004, contre 6,8% en 2003. Le gouvernement projette une croissance moyenne de 5,3% annuellement au cours de la période 2005-2009.

Les principaux moteurs de cette augmentation de la richesse nationale seront le secteur des hydrocarbures en premier lieu, l’agriculture et le bâtiment en second, suivent les services. L’industrie de transformation, qualifiée de gelée, ne participe pas avec force à la croissance globale. Le ministre des Finances escompte une maîtrise de la hausse des prix : 3 à 3,5% en 2005, contre 3 à 4% ces dernières années.

Réserves en devises : 37,3 milliards de dollars à fin septembre 2004
L’argentier du pays a souligné que le prix du baril de 19 dollars, paramètre fondamental sur lequel s’est établi le projet de loi de finances 2005, a été fixé après examen de la conjoncture intérieure et extérieure, ainsi que de la politique de désendettement du pays. Revenant sur les axes du projet de budget 2005, le ministre a rappelé que les recettes fiscales vont connaître une croissance de 7% ( 1 635 milliards de DA contre 1 528 milliards de DA en 2004. Les recettes fiscales pétrolières s’élèveront à 900 milliards de DA (862 milliards de DA en 2004), soit une hausse projetée de 4,5%. Les recettes ordinaires connaîtront une plus forte croissance : 11%. Elles passent de 537 milliards de DA en 2004 à 597 milliards de DA en 2005 (projections). Ces calculs sont établis sur la base d’un prix du baril à 19 dollars. Les dépenses, elles, connaissent une légère hausse : 1,7%. Elles passent de 1 920 milliards de DA à 1950 milliards de DA en 2005. C’est pour la première fois que la croissance des dépenses est inférieure à celle du PIB, souligne le ministre rappelant que les dépenses de l’année dernière étaient exceptionnelles. Elles incluaient la prise en charge des effets du séisme de Boumerdès. La catastrophe a absorbé au total une enveloppe budgétaire de 200 milliards de DA, a-t-il ajouté. Le déficit budgétaire en 2005 est ainsi évalué à 314 milliards de DA, contre 392 milliards de DA en 2004. En fait, en 2003 et 2004, en réalisant des excédents, le Trésor avait de quoi financer ces déficits. Il n’a pas eu recours à la Banque centrale. Le premier responsable du secteur souligne que les dépenses publiques en 2004 représentent près de 40% du PIB en 2004, contre 28 à 32 % dans des pays à niveau de développement équivalent. Ces dépenses seront de l’ordre de 37,6% du PIB en 2005.

Les priorités : l’enseignement supérieur, le logement, l’agriculture et la sécurité
Le budget d’équipement passe de 720 milliards de DA à 750 milliards de DA. Première priorité : l’enseignement supérieur en raison de l’arrivée de 200.000 nouveaux étudiants. Vient ensuite le logement avec une dotation de 107 milliards de DA. Elles sera affectée essentiellement vers le logement social et l’aide au logement à travers le Fonal. Suivent le secteur agricole et le développement rural en raison de l’impact de la branche sur l’alimentation et l’emploi. Il suggère que l’état continuera à subventionner l’agriculture.La sécurité ainsi que la justice figurent parmi les priorités dans les dépenses. La première en raison des enjeux nouveaux que devra faire face le pays en matière de sécurité.
La Dgsn sera renforcée à cette fin par de nouveaux équipements.

Sur les dispositions législatives contenues dans la loi de finances, l’argentier du pays les a justifiées par les nécessités de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, du soutien à l’investissement et l’emploi, du soutien aux marchés de l’habitat en encourageant la vente et la location de biens immobiliers inoccupés, de la sécurité financière du pays. Par ailleurs, à des fins de transparence, le financement des entreprises publiques déficitaires sera comptabilisée dans le budget. Le gel actuel du foncier constitue une contrainte majeure à l’investissement national et étranger, a-t-il reconnu, d’où la disposition relative à la récupération par l’état des terrains ne présentant pas une grande utilité pour l’entreprise publique.

Impact de l’adhésion à l’Omc : une hémorragie de 2 milliards de dollars/an
Enfin, le ministre a abordé les perspectives de la politique budgétaire. Il a souligné que le démantèlement tarifaire induit par l’adhésion de l’Algérie à l’Omc et l’accord d’association avec l’Union européenne entraînera une perte fiscale annuelle de 145 milliards de DA. Il faudra bien remplacer ce trou.

Pour M. Benachenhou, l’objectif de progression des recettes fiscales sera réalisée grâce à l’accroissement des recettes fiscales pétrolières, la bonne gouvernance fiscale et la gestion active de la dette. Sur le second point, il soutient que le ministère des Finances n’est pas le seul responsable. Allusion faite à la lutte contre l’informel et la corruption. C’est aussi du ressort de la police et de la justice. Sur le dernier point, l’Algérie va économiser 23 milliards de DA d’intérêts en 2005, du fait de trois opérations de remboursement anticipé de la dette exeterieure, en particulier avec la Banque africaine de développement et l’Arabie Saoudite. “C’est le budget de la Formation Professionnelle”, a observé le ministre.

Par N. Ryad, Liberté