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Ben Ali reporte le sommet de la Ligue arabe

Encore un échec

lundi 29 mars 2004, par Hassiba

Alors que les chefs de la diplomatie arabes s’acharnaient à trouver un compromis sur la rédaction des résolutions à soumettre au sommet devant s’ouvrir aujourd’hui, Zine Al-Abidine Ben Ali leur annonce, tard dans la nuit de samedi, la décision de son pays de reporter le rendez-vous.

C’est un fait sans précédent dans les annales de la Ligue arabe depuis sa création en 1945. L’argument de la Tunisie, motivant le report du sommet par les dissensions relevées au cours des travaux des ministres des Affaires étrangères, ne tient pas la route pour les observateurs. Ce n’est pas un fait nouveau, car toutes les précédentes réunions se sont caractérisées par de profondes divergences à ce niveau de la préparation des travaux.

La thèse la plus plausible est que Zine Al-Abidine Ben Ali n’a pas admis que les propositions tunisiennes “destinées à renforcer la démocratie, les droits de l’Homme, le rôle de la femme et de la société civile dans le monde arabe” n’aient pas trouvé “écho auprès des ministres des Affaires étrangères”. C’est ce qui a été révélé par M. Hatem Bensalem, le secrétaire d’État tunisien aux Affaires étrangères à la presse locale.

La décision de report est inexplicable pour certains qui affirment : “Nous sommes étonnés, car non seulement il n’y avait pas de dissensions profondes, mais en fait le plan des réformes venait d’être approuvé.” Si le ministre tunisien des Affaires étrangères n’a pas donné les “raisons précises de ce report”, Ben Ali a tout simplement refusé de recevoir les chefs de la diplomatie arabes qui voulaient l’interroger sur ce point.

Devant cette situation, le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Égyptien Amr Moussa, a estimé que ce report aurait “des conséquences dangereuses sur l’action arabe commune”. Il n’a pas manqué cependant de dire que “la situation est grave et il est nécessaire de décider une action immédiate” avant d’ajouter qu’à son avis “l’Égypte est capable de diriger cette action”. Il s’est abstenu toutefois d’envenimer les rapports avec la Tunisie en déclarant : “Nous ne devons pas faire assumer à la Tunisie seule la responsabilité du report.” Saeb Erekat, le principal négociateur palestinien a, quant à lui, profondément regretté ce report qui “risque d’encourager l’agression israélienne contre les Palestiniens”.

K.A., Liberté