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Après la déroute d’athènes, les verts ratent le mondial 2006

mardi 7 septembre 2004, par nassim

L’indigence de notre football est tellement criante, qu’il faut nécessairement repartir à zéro pour tenter de rebâtir sur du neuf.

La pilule est encore dure à avaler, mais la réalité est certainement plus amère car il faut bien se rendre à l’évidence que le football algérien aura fait naufrage, dimanche soir, à Annaba, pour toucher, en fait, le fond de l’abîme. En fouillant minutieusement dans toutes les mémoires du football national, cette débâcle, face au Gabon, constitue la plus grosse culbute jamais enregistrée par notre “équipe nationale” en compétition officielle.

Et si la douleur est encore vive, le constat est encore plus édifiant quant au profond malaise que vit notre football au moment même où d’autres pays africains ne cessent de progresser. Loin d’être un foudre de guerre, cette équipe du Gabon, que les Verts avaient survolée lors de la CAN 2000 au Ghana, sous l’ère Sandjak, est venue à point nommé pour nous montrer tout le retard accumulé par tant d’années de bricolage et de légèreté. Si le niveau, de plus en plus médiocre de notre championnat est désormais connu de tous, ce ne sont pas les nombreuses solutions de replâtrage, opérées depuis de longues années, autour de l’équipe nationale, qui auraient pu sauver la mise.
à défaut de bâtir progressivement le “club Algérie” sur des bases solides et autour d’un effectif stable, les différents sélectionneurs (et ils sont légion), qui ont défilé à la tête des Verts, se sont souvent efforcés de dessiner à la petite semaine quelques esquisses de réélection sans âme ni repère. Pour preuve, à chaque sortie de l’équipe nationale, l’on a très souvent du mal à mettre des noms sur des visages tant les illustres inconnus défilent à chaque échéance.

Les bons joueurs algériens ne s’exportent plus et les talents locaux ne sont plus monnaie courante.
L’indigence de notre football est tellement criante qu’il faut nécessairement repartir à zéro pour tenter de rebâtir sur du neuf. Si des milliers d’Algériens se rappellent de la sévère défaite des Verts en Coupe du monde, au Caire, face à l’Égypte (5-2), il y avait quand même matière à consolation tant les Algériens s’étaient battus, ce jour-là, du fond de leurs tripes, ce qui ne fut malheureusement pas le cas, vendredi soir, à Annaba, où l’on eut bien du mal à supporter la torture d’un onze “fantôme” pratiquement perdu sur le terrain.

C’est certainement cette absence d’âme collective et surtout cette indiscipline dans le jeu qui ont plongé tout un peuple dans le désarroi et la résignation. “Honte à vous !” ne cessent de répéter des milliers d’Algériens après un tel cauchemar, et ce ne sont certainement pas les propos conciliants de Robert Waseige qui pourraient atténuer une telle douleur. Non, M. Waseige, il s’agit bien là d’une “catastrophe nationale” qui exige un véritable plan Orsec, quitte à secouer carrément tout le cocotier. Le football algérien a donc touché le fond de l’abîme et il est urgent de réagir... Creusez davantage, comme dirait notre Fellag national !

Mohamed Haouchine, Liberté