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Américains et Russes se bousculent en Algérie

jeudi 18 janvier 2007, par Rédaction

Les ressources énergétiques de l’Algérie mais aussi la position stratégique de notre pays intéressent les Américains et les Russes qui considèrent Alger comme partenaire incontournable en Afrique du nord.

L’Algérie et la Russie coopèrent dans les domaines énergétique et militaire.

Les rumeurs sur la dissolution de la société algéro-américaine, Brown Roots & Condor (BRC) n’ont même pas refroidi que les milieux pétroliers en Algérie s’inquiètent déjà des informations faisant état du retrait programmé du groupe américain ConocoPhillips d’Algérie et de mettre en vente ses participations dans le pays, acquises lors du rachat de Burlington Resources en décembre 2005, selon le dernier bulletin confidentiel de l’énergie de l’agence Indigo publications. Prises au dépourvu par la décision de l’Algérie de garder, à travers Sonatrach, 51% de ses découvertes dans le gaz et le pétrole, les compagnies américaines semblent encaisser les coups d’une redistribution de cartes dans le secteur encouragé par trois facteurs décisifs.

D’abord, la fragilité du ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, qui avait endossé l’amendement du projet de loi sur les hydrocarbures, même après l’échec de cette démarche, a donné un signal négatif aux groupes pétroliers américains, convaincus, que Khelil était proche du géant US, Halliburton et du lobby pétrolier Texan. La récente déclaration ironique de Chakib Khelil sur d’autres rumeurs concernant le départ du groupe américain Anadarko a été mal appréciée par les Américains quand le ministre algérien avait déclaré qu’il trouvait “anormal qu’une entreprise qui gagne 3 milliards de dollars par an, quitte le pays de cette manière (...) Si Anadarko nous laisse tous ses gisements gratuitement, pourquoi refuserions-nous de les reprendre ?”

Ensuite, l’agressivité de la concurrence russe qui, dans le prolongement de l’accord sur l’armement conclu avec l’Algérie pour un montant record de 7 milliards de dollars, a exploité ce recul américain en Algérie pour avancer ses pions. Les protocoles d’accord de coopération signés en août passé entre Khelil et les russes Gazprom et Loukoil, compagnies phare dans la stratégie d’expansion de Vladimir Poutine dans le secteur de l’énergie mondial avait permis de verrouiller la coopération gazière à tel point que les Européens constatent chaque jour les dégâts de ce qu’ils appellent “l’Opep du Gaz” que compte mettre sur pied Moscou. Enfin, les échanges d’actifs entre la Sonatrach et Gazprom, d’un côté, et Sonatrach et GDF de l’autre, font que Russes et même Français ne comptent pas rester les bras croisés devant les soucis des firmes américaines en Algérie.

Les Russes sont franchement remontés contre les Américains et tentent de convaincre les Algériens de la nécessité de renforcer l’axe Alger-Moscou aussi bien sur le plan militaire mais surtout énergétique. Washington a même condamné les entreprises d’armement russe Rosoboronexport, KBM Kolomna et KBP Toula, qui ont fourni l’essentiel des équipements militaires à l’Algérie dont les MIG-29 MT, pour avoir commercé avec l’Iran et la Syrie.
Face à ce jeu d’échecs pétroliers, Alger observe le mutisme. Pas question de se brouiller avec les Américains toutefois il n’est pas aussi question de refuser aux Russes et aux Européens l’accès au marché algérien.
Dans cet effet de pendule, régulé par un recouvrement de la souveraineté sur les ressources énergétiques nationales, l’Algérie veut contenter tout le monde.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après Liberté