Airbus A 380 : J-2

Très attendu, le décollage du très gros porteur,

initialement prévu au premier trimestre 2005, a été repoussé à plusieurs reprises. A Blagnac, sur le site Airbus près de Toulouse, le prototype numéro 1 de ce super-jumbo est désormais paré au décollage, après avoir passé près de trois semaines entre les mains du service des essais en vol. L’équipage, fort de deux pilotes, Jacques Rosay et Claude Lelaie, trois ingénieurs navigants et un mécanicien, effectue désormais des essais de roulage rapide, enchaînant accélérations et freinages, de plus en plus rapidement, jusqu’à approcher de la vitesse de décollage. Mercredi, les 22 roues du nouvel appareil devraient enfin quitter le sol face à des gradins édifiés pour accueillir quelque 500 personnes : ingénieurs du programme, fournisseurs, représentants des compagnies clientes, personnalités et journalistes.

Le président d’Airbus Noël Forgeard, qui doit prendre la tête en mai de la maison-mère EADS, présidera cet important baptême de l’air, un peu plus de trois mois après la présentation en grande pompe de l’avion à Blagnac.

Le nouveau vaisseau amiral européen devrait décoller de la piste 32 de Toulouse-Blagnac, construite en 1969 pour les essais du supersonique Concorde. Il mettra le cap vers le nord-ouest en tournant le dos à Toulouse pour passer le plus clair du premier vol au-dessus de l’Atlantique.

La préfecture de Haute-Garonne et la mairie de Toulouse attendent 50.000 spectateurs. Des parkings ont été aménagés en bordure de piste pour permettre à des dizaines de milliers de personnes de se masser le long des grillages. Dans la Ville Rose, les images de l’événement seront diffusées en direct sur un écran géant installé place du Capitole.

Le vol inaugural de l’A380 constitue un moment historique pour le secteur aéronautique.

Après les prouesses du supersonique Concorde, l’appareil à double pont établit un nouveau record technique. Capable de transporter de 555 à 840 personnes selon les aménagements, sur des distances pouvant aller jusqu’à 8.000 miles (14.800 km), l’A380 sera le plus grand avion de ligne du monde à partir de sa mise en service, courant 2006.

Une performance sur laquelle compte Airbus pour maintenir son avance commerciale face à l’américain Boeing, dont le super-jumbo 747 ne souffrait jusqu’à présent d’aucune concurrence directe. Avant même son entrée dans les airs, l’A380 a engrangé 144 commandes fermes.

L’enjeu financier de l’A380 est considérable : Airbus et ses actionnaires, l’européen EADS (80%) et le britannique BAE Systems (20%), y ont déjà investi plus de 10 milliards d’euros et pourraient remettre 1,45 milliard d’euros sur la table.

Avec AFP, lefigaro.fr