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Affaire Algérie Telecom : le silence du ministère

mardi 15 août 2006, par Souad

A l’heure où le patron d’Algérie Telecom et plusieurs de ses cadres sont mis sous mandat de dépôt, le long silence du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, semble au moins indiquer le peu d’intérêt que porte le ministre à l’opérateur historique qui emploie des dizaines de milliers de personnes.

Affaire Algérie Telecom : le silence du ministère.

En clair, le ministre Boudjemaâ Haïchour, qui devait monter au créneau, a préféré son silence abandonnant ainsi AT à toutes les rumeurs. Certaines sources proches du ministère nous ont déclaré que le ministre ne peut en aucun cas commenter une décision de justice. Certes, même si Haïchour en tant que ministre n’a pas le droit de s’interférer dans une procédure judiciaire, il n’en demeure pas moins qu’il se devait de prendre la décision de suspendre le responsable d’Algérie Telecom, en attendant le verdict définitif de la justice.

Ceci n’aurait nullement signifié un positionnement de quelque nature ni en faveur ou en défaveur des personnes actuellement incarcérées, mais aurait pu, cependant, prémunir l’entreprise en garantissant son fonctionnement normal, la cohésion de ses travailleurs et ses relations commerciales avec ses partenaires. La question est d’autant plus cruciale qu’Algérie Telecom se prépare justement à l’ouverture de son capital. Le caractère d’autonomie d’AT consacré par son statut de société par actions à capitaux publics (SPA) n’enlève en rien à la responsabilité de la tutelle qui, sans se mêler directement, garde son droit de regard sur les grands projets et les grandes décisions de l’entreprise dont le P-DG, faut-il le rappeler, est nommé par décret contrairement, d’ailleurs, à d’autres entreprises où c’est le conseil d’administration qui désigne “le 1er responsable”.

Dans la mesure où le conseil d’administration est le seul habilité à procéder au limogeage ou à la suspension, le ministre aurait pu se référer à cette instance en sa qualité de président de l’assemblée générale qui regroupe tous les actionnaires, donc également membre du CA.
Le conseil d’administration d’Algérie Telecom, pour rappel, et toujours en l’absence du ministre, s’est réuni, dimanche passé, pour nommer le P-DG par intérim en la personne de M. Slimane Kheireddine, qui était chef de la division développement des réseaux des télécommunications. Il a aussi désigné M. Mouloud Irzouni, cadre du ministère et membre du CA, président.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après Liberté