Accueil > ALGERIE > Adoption au sommet arabe d’Alger d’une initiative pour la paix rejetée par (...)

Adoption au sommet arabe d’Alger d’une initiative pour la paix rejetée par Israël

mercredi 23 mars 2005, par Hassiba

Le sommet arabe a adopté, mardi 22 mars, à Alger une résolution réactivant une initiative de paix avec Israël basée sur le retrait israélien des territoires arabes occupés et la création d’un Etat palestinien, mais l’Etat hébreu l’a rejetée.

Le chef de la diplomatie jordanienne, Hani Moulki, a annoncé que les dirigeants arabes avaient entériné toutes les résolutions adoptées par leurs chefs de diplomatie, y compris celle concernant la réactivation du plan arabe de paix adopté au sommet de Beyrouth en 2002, lors d’une réunion à huis clos.

Un haut responsable à la présidence du Conseil israélien a déclaré que son pays rejetait l’initiative arabe, estimant que le sommet était "en retard" sur les changements dans le monde arabe.

"Malheureusement, la Ligue arabe préfère se donner l’illusion de l’unité en surface en adoptant des résolutions, en contradiction avec toutes les avancées faites notamment par l’Egypte et la Jordanie, et qui sont totalement irrecevables", a dit ce responsable qui a requis l’anonymat.

Les dirigeants arabes, malgré l’absence marquante du roi Abdallah II de Jordanie et du prince héritier saoudien Abdallah, se retrouvent, mercredi matin, brièvement à huis clos avant la séance de clôture et la publication des résolutions finales et d’une déclaration d’Alger, selon des délégués.

Le sommet, se tenant en présence de 13 chefs d’Etat des 22 membres de la Ligue arabe, "s’est déroulé sans problèmes. Il a entériné toutes les résolutions notamment la réactivation du plan de paix arabe", a dit M. Moulki.

RETRAIT DES TERRITOIRES ARABES OCCUPÉS
La résolution demande à Israël de se retirer "des territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien jusqu’à la ligne du 4 juin 1967, et des territoires occupés au Liban sud", en référence aux fermes de Chebaa, conformément "au principe de la terre contre la paix". En échange de quoi, les Arabes "considéreront que le conflit israélo-arabe a pris fin et développeront des relations normales avec Israël dans le cadre d’une paix globale".

Le plan prévoit la création d’un Etat palestinien et une solution garantissant le droit au retour des réfugiés palestiniens. La Jordanie a initié la résolution réactivant le plan de paix.

Les réformes arabes, le soutien à la transition politique en Irak après les élections historiques du 30 janvier, l’expression de solidarité à la Syrie et au Liban, et les conflits au Soudan et en Somalie étaient au menu du sommet.

L’espoir de rétablir la paix au Proche-Orient a été longuement évoqué à l’ouverture dans l’après-midi du sommet auquel ont été invitées plusieurs personnalités occidentales.

"Il est nécessaire de réaffirmer avec force que la paix (avec Israël) est le choix stratégique de tout le monde arabe", a dit le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, rappelant que le plan arabe prévoyait "le retrait total d’Israël jusqu’aux frontières de juin 1967 en contrepartie d’une paix globale".

OBLIGATIONS À REMPLIR POUR ISRAËL
Le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé Israël à remplir ses obligations. "Nous disons à Israël que nous sommes engagés dans la ’feuille de route’ et dans les accords conclus à Charm el-Cheikh, nous espérons toutefois que cet engagement soit réciproque."

Le chef de la diplomatie française, Michel Barnier, a aussi estimé que "l’espoir de paix renaît" au Proche-Orient, alors que le Haut représentant de l’Union européenne, Javier Solana, a dit que l’UE et le monde arabe devaient "relever ensemble les mêmes défis" en redonnant espoir au processus de paix.

Dans un message au sommet, le président russe, Vladimir Poutine, a jugé que les conditions étaient "favorables pour la reprise du processus politique".

En marge du sommet, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a discuté avec le président syrien Bachar Al-Assad de l’opération de retrait militaire syrien du Liban.

Le président libanais, Emile Lahoud, qui n’est pas venu à Alger, a pressé le sommet d’appuyer sa politique prosyrienne, dans un message distribué à Alger.

Avec AFP, www.lemonde.fr