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Accidents de la route en Algérie : l’hécatombe continue

lundi 5 février 2007, par Samir

Le nombre de morts sur les routes d’Algérie, estimé à 3 379 victimes en 2006, est tel que les spécialistes parlent d’un terrorisme routier plus meurtrier que le terrorisme islamiste.

Grave accident de la route à Bouira dans le nord de l’Algérie.

De 1996 à 2004, le nombre des accidents n’a cessé d’aller crescendo jusqu’à atteindre un seuil critique. C’est en réaction aux chiffres alarmants des accidents de la route en Algérie que les autorités se sont penchées très sérieusement sur la question pour mettre au point une juridiction à même de contribuer à lutter efficacement contre les dramatiques conséquences. Et ce n’est pas peine perdue quand on sait que les premières applications de la loi 16-04 du 10 novembre 2004 n’ont, en effet, pas manqué de donner des résultats considérés comme très positifs. Pour preuve, les chiffres fournis par la gendarmerie lors de la conférence de presse animée hier au siège du commandement de Chéraga par le commandant Kéroud sont assez clairs pour signifier une diminution des accidents et du nombre des victimes qui est passé de 3 428 à 2 932 morts, respectivement pour les années 2004 et 2005.

Selon le conférencier, ce recul des accidents, et par voie de conséquence des victimes (morts et blessés), n’a connu qu’une petite période puisque l’année 2006 a été, quant à elle, caractérisée par une recrudescence du phénomène. Pourquoi donc un tel constat alors que le réseau routier de l’Algérie a connu une nette amélioration durant les dix dernières années ? Pour le conférencier, l’une des remarques va dans le sens du volume important du parc automobile qui a augmenté ; conséquence des facilités accordées pour l’achat d’un véhicule. En 1996, le parc national automobile était de 2 200 000 véhicules. En 2006, il a atteint 4 650 000, soit un écart positif de 2 450 000 véhicules. Autrement dit, le réseau routier reste, malgré les efforts pour l’agrandir, insuffisant. Les RN qui subissent le plus de trafic sont la RN1 (Alger-Tamanrasset), la RN3 (Skikda-Constantine), RN4 (Alger-Oran), RN5 Alger-Constantine, RN6 (Mascara-Adrar), RN11 (Alger-Mostaganem). Ce sont ces mêmes axes qui enregistrent d’ailleurs les taux les plus élevés en accidents et victimes.

Beaucoup de tronçons sont considérés toutefois comme cause principale d’accidents en raison des carences qui y existent. Dans son bilan, la gendarmerie n’a pas manqué de relever les plus importantes anomalies, à savoir une partie des infrastructures routières non aménagées et manque souvent d’entretien, insuffisance ou carrément défaut de signalisation (intersections dangereuses, entreprises mobiles ou fixes, sorties d’engins non signalées), éclairage public insuffisant. À cela, il y a lieu d’ajouter que 324 points noirs constituant une source d’accidents ont fait l’objet d’une correspondance adressée au ministère des Travaux publics pour leur prise en charge.
Cependant, ce qui paraît être une urgence pour la gendarmerie actuellement, ce sont des mesures plus dissuasives en complément de la loi 16-04 de novembre 2004. Pour cela, ce corps de sécurité confronté constamment sur le terrain à ces carences voit la nécessité de durcir les mesures à l’encontre des contrevenants, notamment en matière de retrait de permis de conduire, sachant que les procédures en vigueur ne sont pas à même de donner des résultats probants.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après Liberté