Invité d'une émission belge, Redouane Ahrouch, président du parti "Islam" qui se présente aux élections communales, a offert un exemple concret du programme qu'il propose à la Belgique : refuser de serrer la main d'une femme et même, tout simplement, de la regarder en lui parlant.
La scène rappellera des souvenirs de lecture aux amateurs de Michel Houellebecq, dont le dernier roman, Soumission, dépeignait l'arrivée au pouvoir d'un parti musulman en France. Chez nos voisins belges, la réalité ressemble (un peu) à la fiction, puisqu'il existe depuis 2012 un parti au nom explicite, "Islam", qui se présentera cette année aux élections communales d'octobre. Son président et fondateur, Redouane Ahrouch, était ce dimanche 22 avril l'invité de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, diffusée sur la chaîne RTL-TVI. Et il a fait preuve d'un comportement sidérant.
Le présentateur de l'émission évoque une problématique souvent liée à l'islam radical : le refus des hommes de serrer la main aux femmes. Une pratique que revendique Redouane Ahrouch, qui n'a par ailleurs, indique le journaliste, "pas accepté de [se] faire maquiller ici car c'était une femme qui devait [le] maquiller". L'homme politique islamiste, qui exerce la profession de conducteur de bus à Bruxelles, argue alors doctement que c'est "pour ne pas être en contradiction avec les valeurs [qu'il] essaie de défendre". Et de développer: "C'est plutôt occidental, le fait de se serrer la main. Regardez les esquimaux, ils se touchent le bout du nez. Il y a une loi qui va nous obliger à nous serrer la main ? Il n'y a rien !". Le présentateur n'arrivera pas en revanche à lui faire expliquer clairement pourquoi serrer la main d'un homme serait acceptable et pas celle d'une femme…
"Me regarder, vous ne pouvez pas faire non plus ?"
Le malaise monte encore d'un cran sur le plateau lorsqu'une chroniqueuse assise en face de lui, Emmanuelle Praet, réalise que Redouane Ahrouch... évite soigneusement de la regarder. "Ah, me regarder, vous ne pouvez pas faire non plus ?", lui lance-t-elle, stupéfaite. Gêné aux entournures, le président du parti "Islam" bafouille : "Je vous entends, cinq sur cinq ! Allez-y, je vous vois assez à la télé tous les dimanches..." Le présentateur belge, désorienté, distribue même la parole à une autre chroniqueuse avant qu'Emmanuelle Praet ne lui rappelle que ce n'est pas parce que Redouane Ahrouch refuse de la regarder qu'elle ne peut pas s'exprimer... "Je suis tellement troublé que j'en perds le fil !", avoue le journaliste.
Interrogée à la suite de l'émission par La Dernière Heure, Emmanuelle Praet a confié s'être "sentie choquée et offusquée par son comportement, c’est terrible à voir et humiliant à vivre". Et d'ajouter : "On se sent comme une moins que rien et ce qui fait peur, c’est que je ne pense pas que ce soit un jeu de sa part". En face, la réaction du vice-président du parti Islam, Abdelhay Bakkali Tahiri, est édifiante : lui s'estime "consterné de voir qu’on réduit le débat à une poignée de main ou à un regard. On est dans une démocratie où la liberté d’expression doit être appliquée. Ici, ce qui est regrettable, c’est que le débat de fond est oublié".
Objectif : transformer la Belgique en "Etat islamique"
Si Redouane Ahrouch et ses comparses n'ont pas toujours assumé aussi crânement leurs convictions islamistes, ils grenouillent dans le paysage politique belge depuis plusieurs années. Ancien président d'un parti appelé "Noor", qui ambitionnait notamment de "favoriser le mariage à l'adolescence", prônait la "sévérité pour les divorces" et envisageait de "revoir la mixité dans certains lieux publics", Ahrouch a ensuite créé "Islam" en 2012 et été élu conseiller communal à Anderlecht, dans la banlieue de Bruxelles. Son objectif : transformer la Belgique en "Etat islamique", où serait appliquée la charia.
En vue des élections communales d'octobre, "Islam" ambitionne d'améliorer son score de 2012, où il avait obtenu deux postes de conseillers : Redouane Ahrouch et un élu à Molenbeek. Sur le site du parti, les préoccupations sociales, majoritaires (revenu universel, baisse du temps de travail, justice fiscale) côtoient les revendications islamistes : permettre la polygamie, revenir sur toutes les lois "anti-voile", restreindre de l'avortement, interdire le tabac, les tatouages, les piercings et l'euthanasie. "Islam" pourrait toutefois être pénalisé par une nouvelle règle électorale : la parité des listes est devenue obligatoire dans la région de Bruxelles, où la formation présente la majorité de ses candidats. D'après nos confrères de 7 sur 7, Redouane Arhouch, qui "estime que l'obligation de parité a été instaurée afin de bloquer l'ascension de son parti", a promis de ne faire figurer aucune femme en tête de liste. Sur cette promesse, on peut le croire.
Mariane
La scène rappellera des souvenirs de lecture aux amateurs de Michel Houellebecq, dont le dernier roman, Soumission, dépeignait l'arrivée au pouvoir d'un parti musulman en France. Chez nos voisins belges, la réalité ressemble (un peu) à la fiction, puisqu'il existe depuis 2012 un parti au nom explicite, "Islam", qui se présentera cette année aux élections communales d'octobre. Son président et fondateur, Redouane Ahrouch, était ce dimanche 22 avril l'invité de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, diffusée sur la chaîne RTL-TVI. Et il a fait preuve d'un comportement sidérant.
Le présentateur de l'émission évoque une problématique souvent liée à l'islam radical : le refus des hommes de serrer la main aux femmes. Une pratique que revendique Redouane Ahrouch, qui n'a par ailleurs, indique le journaliste, "pas accepté de [se] faire maquiller ici car c'était une femme qui devait [le] maquiller". L'homme politique islamiste, qui exerce la profession de conducteur de bus à Bruxelles, argue alors doctement que c'est "pour ne pas être en contradiction avec les valeurs [qu'il] essaie de défendre". Et de développer: "C'est plutôt occidental, le fait de se serrer la main. Regardez les esquimaux, ils se touchent le bout du nez. Il y a une loi qui va nous obliger à nous serrer la main ? Il n'y a rien !". Le présentateur n'arrivera pas en revanche à lui faire expliquer clairement pourquoi serrer la main d'un homme serait acceptable et pas celle d'une femme…
"Me regarder, vous ne pouvez pas faire non plus ?"
Le malaise monte encore d'un cran sur le plateau lorsqu'une chroniqueuse assise en face de lui, Emmanuelle Praet, réalise que Redouane Ahrouch... évite soigneusement de la regarder. "Ah, me regarder, vous ne pouvez pas faire non plus ?", lui lance-t-elle, stupéfaite. Gêné aux entournures, le président du parti "Islam" bafouille : "Je vous entends, cinq sur cinq ! Allez-y, je vous vois assez à la télé tous les dimanches..." Le présentateur belge, désorienté, distribue même la parole à une autre chroniqueuse avant qu'Emmanuelle Praet ne lui rappelle que ce n'est pas parce que Redouane Ahrouch refuse de la regarder qu'elle ne peut pas s'exprimer... "Je suis tellement troublé que j'en perds le fil !", avoue le journaliste.
Interrogée à la suite de l'émission par La Dernière Heure, Emmanuelle Praet a confié s'être "sentie choquée et offusquée par son comportement, c’est terrible à voir et humiliant à vivre". Et d'ajouter : "On se sent comme une moins que rien et ce qui fait peur, c’est que je ne pense pas que ce soit un jeu de sa part". En face, la réaction du vice-président du parti Islam, Abdelhay Bakkali Tahiri, est édifiante : lui s'estime "consterné de voir qu’on réduit le débat à une poignée de main ou à un regard. On est dans une démocratie où la liberté d’expression doit être appliquée. Ici, ce qui est regrettable, c’est que le débat de fond est oublié".
Objectif : transformer la Belgique en "Etat islamique"
Si Redouane Ahrouch et ses comparses n'ont pas toujours assumé aussi crânement leurs convictions islamistes, ils grenouillent dans le paysage politique belge depuis plusieurs années. Ancien président d'un parti appelé "Noor", qui ambitionnait notamment de "favoriser le mariage à l'adolescence", prônait la "sévérité pour les divorces" et envisageait de "revoir la mixité dans certains lieux publics", Ahrouch a ensuite créé "Islam" en 2012 et été élu conseiller communal à Anderlecht, dans la banlieue de Bruxelles. Son objectif : transformer la Belgique en "Etat islamique", où serait appliquée la charia.
En vue des élections communales d'octobre, "Islam" ambitionne d'améliorer son score de 2012, où il avait obtenu deux postes de conseillers : Redouane Ahrouch et un élu à Molenbeek. Sur le site du parti, les préoccupations sociales, majoritaires (revenu universel, baisse du temps de travail, justice fiscale) côtoient les revendications islamistes : permettre la polygamie, revenir sur toutes les lois "anti-voile", restreindre de l'avortement, interdire le tabac, les tatouages, les piercings et l'euthanasie. "Islam" pourrait toutefois être pénalisé par une nouvelle règle électorale : la parité des listes est devenue obligatoire dans la région de Bruxelles, où la formation présente la majorité de ses candidats. D'après nos confrères de 7 sur 7, Redouane Arhouch, qui "estime que l'obligation de parité a été instaurée afin de bloquer l'ascension de son parti", a promis de ne faire figurer aucune femme en tête de liste. Sur cette promesse, on peut le croire.
Mariane
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