Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Al Aqida (La Croyance)

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Al Aqida (La Croyance)

    Sommaire de la rubrique

    Attributs :
    1. Attributs de Dieu, extrait d'un livre appelé "I'tiqadnâma" d'un grand savant de l'époque du Sultan Mahmud Khan

    2. Liste et explications succinctes des 99 noms d'ALLAH
    3. Explications complètes des 99 attributs de Dieu
    4.Les attributs obligatoire, la foi en Dieu
    5. La main de Dieu est au dessus de leurs mains

    Dieu :
    1. Allah existe sans être dans un endroit

    2. Allah est-Il partout ? Croyance saine et antropomorphiste

    3. Dieu et Sa face, main, oeil...Les explications saines.

    4.L'Istiwa' d'Allah sur Son Trône

    Hadith :
    1. La valeur de LA ILAHA ILLA ALLAH

    2. O fils d'Adam ! Consacres-toi à Mon adoration, Je remplirai

    Traité sur la croyance :
    1. La croyance de Ahl Assounna wal jama3a en 50 questions

    2. [Traité sur la croyance] de Sheykh Fakhrou d-Din ar-Razi (hafidhahou Allah)

    3. [Traité sur la croyance] Al 'Aqida atTahawiya [à connaitre d'urgence]

    4. At Tawhîd (L'Unité d'Allâh)
    Dernière modification par Aqida, 03 décembre 2008, 05h03.
    Dossier très complet sur la croyance

  • #2
    Les Attributs d'Allah



    Voici un texte au sujets des Attributs d'Allah et de notre croyance en Lui.Il est extrait d'un livre appellé "I'tiqadnâma" d'un grand savant de l'époque du Sultan Mahmud Khan sous l'Empire Ottoman (19ème) appellé Khalid al Baghdadi (donc quand il a marqué "pauvre khalid" etc dans le texte l'auteur parle de lui même, mashallah cette humilité...). C'est un livre dont le manuscrit persan (conservé à Istanbul) a été traduit en turc d'où nous y avons accès.

    Etant donné qu'il est traduit du turc la phonétique des termes arabes est parfois difficile a saisir donc si un terme pose problème demandez moi j'en donnerai une phonétique plus lisible (si c'est un terme que je connais évidement).


    Notre Croyance en Allah

    Dans ce livre 'İTİKADNÂMA', on expliquera un hadith (la parole de notre Prophète Muhammad) révélant la foi et l'Islâm. J'espère que cette parole bénie renforcera la foi des musulmans et qu'ils atteindront ainsi au salut et au bonheur. Et j'espère encore que cela aidera à sauver Khâlid dont les péchés sont nombreux:
    C'est ainsi qu'est faite ma foi en Allah, Allah qui abonde en faveurs et en grâces et qui prend pitié de Ses serviteurs. Puisse-t-Il pardonner ce pauvre Khâlid de si modeste origine et au coeur si noir, ses paroles impropres et puisse-t-Il accepter nos imparfaites prières. Puisse-t-Il nous protéger du fourbe satan et [et des paroles et des écritures erronées des ennemis de l'Islâm] nous rendre heureux. Le plus miséricordieux des miséricordieux, le plus généreux des généreux, c'est Lui seul.Les savants en Islâm disent que chaque musulman sain, homme ou femme, qui a atteint l'âge de la puberté, doit connaitre les attributs d'Allâhu ta'âlâ nommés as-Sifât adh-Dhâtiyya et as-Sifât ath-Thubûtiyya. C'est la première obligation pour tous.L'ignorance n'est pas une excuse, elle est un péché.
    Khâlid-i Baghdâdî, le fils d'Ahmed n'écrivit pas ce livre pour faire preuve de supéorité sur les autres, ou de son savoir, ni pour acquérir la renommée, mais pour laisser à la postérité un témoignage, pour rendre un service postuhme.
    ***

    Les attributs d'Allah nommés As-Sifât adh-Dhâtiyya sont six:

    -Al-Wujûd, l'Existence;

    -Al-Quidam, Son Existence n'a point de début;

    -Al-Baqâ, Son Existence est infinie;

    -Al-Wahdâniyya, Il n'a point de commun ni de semblable;

    -Mukhâlafatu lil-hawâidith, Il ne ressemble en aucune chose à la création;

    -Al-Qiyâmu bi nafsihi, Son Existence n'a besoin de rien pour continuer à exister, Il existe de soi-même.

    Ces attributs sont propres à Lui. Les choses créées ne les possèdent pas. Ces attributs n'ont aucune relation avec les choses créées, non plus. Certains savants ont dit que As-Sifât adh-Dhâtiyya sont cinq en comptant al-Wahdâniyya et Mukhâlafatu l'il-hawâdith comme un seul attribut.
    Tout ce qui n'est pas Allah est appelé 'Mâ-sivâ" ou 'Âlam' [Création, Univers.]. Maintenant, on l'appelle 'Nature'. Tous les univers étaient non-existants. Allah les a tous créés. Ils ont éte créés ultérieurement. Ils sont tous mumkin [possibles] et hadith [contingents]. C'est à dire qu'ils peuvent accéder à l'existence alors qu'Ils n'existent pas et qu'ils ont accédé à l'existence alors qu'ils n'existaient pas.La parole de notre Prophète: "Allâhu ta'âlâ existait alors que rien n'existait" prouve que c'est la vérité.
    Une seconde preuve que tout l'univers et toutes les créatures furent créés ultérieurement, c'est que les créatures sont instables et toujours changeantes. Alors que ce qui est éternel ne change jamais. C'est ainsi qu'est Allah, Sa personne et Ses attribus, ils ne changent jamais.
    [Alors que dans l'univers, dans les faits physiques, il y a des changements de qualité dans les substances. Pendant les réactions chimiques, l'essence et la structure des substances changent. Aujourd'hui, pendant les mutations atomiques et les réactions nucléaires qui viennent d'être découvertes, la substance cesse d'être. Elle se transforme en énergie.] De telles modifications dans les choses créées et leur cessation d'être montrent qu'elles sont un fait récent. Elles ne peuvent pas arriver de l'éternité. Elles doivent avoir un début et arriver des matières premières, des éléments créés du néant.

    Une autre preuve que ces créatures peuvent être créées à partir de rien, c'est qu'elles sont un phénomène récent, c'est à dire qu'elles ont été créées à partir de rien.

    Vudjoud signifie Etre. Il y a trois sortes d'être.
    Le premier est Vadjibul-vudjoud. C'est l'être essentiel. Il est toujours et ne cesse jamais d'être, ni dans le passé, ni dans l'éternel futur. Seul Allâhu ta'âlâ est Vadjibul-vudjoud.

    Le second est: Mumtani’ul Vudjoud. C'est à dire ce qui ne peut pas exister, ce qui ne saurait jamais exister. Tel est "Chérik-i bârî" (le partenaire d'Allah). Un autre dieu, associé à Allâhu ta'âlâ ou son égal ne peut pas exister.

    Le troisième est: Munkun-ul-Vudjoud ce qui peut être ou ne pas être, tels sont les univers et toutes les créatures sans exception. Le contraire du mot Vudjoud est Adem. Adem désigne le non-être. Toutes les créatures étaient dans le non-être avant d'exister. En d'autres termes, elles n'étaient pas.

    Il y a deux êtres: le premier est l'être non essentiel (créé) (Mumkin) et le second l'être essentiel Wâdjib).

    Si le seul être "l'être essentiel" n'existait pas, rien n'existerait, car l'être qui est créé ne pourrait pas naître à l'existence et se maintenir dans l'existence, la vie par lui-même.
    Parce que d'être, exister est un changement, un événement. Selon notre connaissance physique, pour qu'il y ait un événement, fait dans chaque corps, il faut qu'une force fasse une influence externe et que la source de cette force ait existée avant ce corps.

    Si quelque puissance ne la faisait pas exister, il resterait toujours en état de non-existence. Il ne serait pas capable de parvenir à l'existence. Puisqu'il ne peut pas se créer lui-même, il ne peut plus créer les autres êtres.

    Ce qui a créé la créature ne peut être que l'Etre essentiel "Wâdjib-ul-vudjoud".
    Les êtres qui sont créés "Munkin-ul-vudjoud" existent, c'est à dire qu'ils sont. Leur existence montre qu'un créateur qui les a sortis du néant existe.
    On a vu que le seul créateur des êtres créés, qui ne soit pas lui-même créé ou de récente occurrence, est l'Unique Vadjib-ul-vudjoud. Il est éternel, c'est à dire il a toujours été.
    Vadjib-ul-vudjoud signifie que son existence ne vient pas d'ailleurs mais de lui-même.
    Il existe toujours par lui-même. Il n'a pas été créé par un autre. Sinon, c'est qu'il est créé et de récente occurence et il a dû être créé par un autre.
    C'est une conclusion qui contredit la raison. En persan Khudâ signifie le seul qui soit né et existe par lui-même, c'est à dire éternel.

    ***

    Nous voyons que les univers sont dans un ordre étonnant. La science découvre chaque année les nouvelles lois de cet ordre.
    Lui, qui crée les univers, il doit être: Hay (Vivant), Âlim (Omniscient),

    Quâdır (Tout Puissant),

    Murid (Voulant, par décision et volonté),

    Sami' (Audiant, capable d’entendre tout),

    Basîr (Voyant, capable de voir tout),

    Mutakallim (Parlant, capable de dire)

    et Khâlıq (Créateur).
    Dossier très complet sur la croyance

    Commentaire


    • #3
      Mourir, être ignorant, être sans pouvoir, être en sujétion, être sourd, aveugle et muet, tout cela est imperfection et on doit en avoir honte.
      Il est impossible qu'il y ait en Lui des attributs aussi imparfaits, Lui qui a créé cet univers, ces êtres vivants tels qu'ils sont et qui les protège de la destruction.[Tout ce qui existe, de l'atome aux étoiles, a été créé avec un certain dessein et selon une certaine loi.
      L'ordre, dans les lois qui ont été découvertes, dans les relations en physique, en chimie, en biologie et en astronomie, déroute l'esprit humain. Darwin lui même a été obligé de dire :"quand je pense à la structure de l'oeil, à la finesse de sa conception, j'ai l'impression d'être fou."


      Est-il possible qu'Il puisse être imparfait?
      Lui qui a créé toutes les lois, les calculs et formules complexes que l'on enseigne en science.

      D'ailleurs, nous pouvons voir les signes de perfection déjà cités chez les êtres vivants. Il les a créés chez Ses créatures. S'ils n'étaient pas chez son propre Etre, comment aurait-Il pu les créer chez Ses créatures.

      Nous répétons que c'est en Lui qui a tout créé que sont toutes les marques de perfection et de supériorité et que ne se trouve en Lui aucune marque de déficience, car celui qui est de négligence et d'imperfection ne peut pas être Khuda ou créateur.

      Si nous mettons à part toutes ces évidences que la raison nous prouve, les ayâts et les hadiths nous révèlent qu'Allah possède les attributs de la perfection.
      Pour cela il n'est pas admissible d'en douter. Le doute est la cause de l'incroyance.
      Tous les éléments de la perfection sont en Allâhu ta'âlâ. Il n'y a jamais ni défaut, ni désordre dans Sa personne, Ses attributs et Ses actes.
      On appelle "Sıfât-ı Thubûtiyya" les huit attributs de perfection cités ci-dessus. C'est à dire Allâhu ta'âlâ a huit sıfât-ı thubûtiyya. Allâhu ta'âlâ a tous les attributs de perfection. Il n'y a aucune faute, complexe et aucun changement en Sa personne, ni dans ses attributs ni dans ses affaires.

      Wa Allahou A3lam.

      Source: Extrait d'un livre appellé "I'tiqadnâma" d'un grand savant de l'époque du Sultan Mahmud Khan.
      Dossier très complet sur la croyance

      Commentaire


      • #4
        Commentaire du grand savant Al Qâdî 'Iyâd
        sur le verset:

        10.Ceux qui te prêtent un serment d'allégeance ne font que prêter serment à Allâh.La Main d'Allâh est au-dessus de leurs mains. " (Sourate n°48, verset n°10)

        Al Qâdî 'Iyâd commente cela et dit à la page 69 de son livre qui s'intitule Al Kitâb Ash Shîfa :

        "Plusieurs interprétations ont été données quant à cette description du serment d'allégence. Certains (savants) estiment que l'expression " La Main d'Allâh " décrit Sa Puissance. D'autres (savants) considèrent qu'il s'agit de Sa rétribution ou encore de Sa libéralité. D'autres encore estiment qu'il s'agit de Son engagement. Quoiqu'il en soit, il s'agit d'une métaphore et d'un procédé linguisitque d'homogénéisation pour marquer la conclusion solennelle de leur serment et montrer la position prestigieuse de celui qui reçoit le serment d'allégence, à savoir le prophète Muhammad - Salla Llâhu 'Alayhi wa Sallâm. "
        Source : Livre Al Kitâb Ash Shîfa du grand savant mâlikîte et ash'arîte Al Qâdî 'Iyâd
        Dossier très complet sur la croyance

        Commentaire


        • #5
          Allah existe sans être dans un endroit et sans être dans une direction

          Question
          Je suis étudiant à la Faculté de la Sharî'ah. J'ai appris et étudié dans la science du Credo que Dieu existe sans endroit et n'est point confiné dans une direction. Prière de m'éclairer à ce sujet, car il y a des gens qui s'en prennent au Credo d'Al-Azhar.


          Réponse
          L'un des principes immuables du credo ('aqîdah) des musulmans stipule qu'Allâh n'est point circonscrit dans un lieu et n'est point limité dans le temps. En effet, le lieu et le temps sont deux créatures, et Dieu , Exalté soit-Il, transcende l'idée d'être cerné par quelque créature. Il est, au contraire, le Créateur de toute chose et Il cerne parfaitement toute chose [par sa Science]. Cette croyance fait l'unanimité des musulmans, et nul parmi eux ne la rejette.

          Les savants exprimèrent cela disant :
          « Dieu était alors que n'existait aucun lieu, et Il est comme Il était avant la création des lieux, sans le moindre changement. »

          Parmi les expressions que nous tenons de nos pieux prédécesseurs figure cette parole de l'Imâm Ja'far As-Sâdiq, paix sur lui:
          « Quiconque prétend que Dieu est dans quelque chose, ou bien (qu'Il émane) d'une chose, ou bien (qu'Il est) sur une chose, alors il aura commis un acte d'associationnisme (shirk). S'Il était dans une chose, Il serait circonscrit. S'Il était sur quelque chose, Il serait porté. Et s'Il (émanait) d'une chose, Il serait crée (muhdath). »

          On demande à Yahyâ Ibn Mu'âdh Ar-Râzî :
          « Parle-nous de Dieu, Exalté soit-Il . »
          Yahyâ Ibn Mu'âdh Ar-Râzî dit :
          « Un Dieu Unique. »
          On lui dit :
          « Comment Il est ? »
          Yahyâ rétorqua :
          « Un Seigneur Tout-Puissant. »
          On lui dit enfin :
          « Où est-Il ? »
          Yahyâ répondit :
          « Il connait les injustes et les punit »
          La personne qui l'interrogeait objecta :
          « Ma question ne porte pas sur cela ! »
          Alors Yahyâ lui dit :
          « Ce qui est autre que cela est un attribut de la créature. Quant à Ses Attributs, ils sont tels que je viens de les évoquer. »

          On demanda à Dhû An-Nûn Al-Misrî, puisse Dieu l'agréer au sujet de la Parole de Dieu, Exalté soit-IL :
          5.Le Tout-Miséricordieux "istawa" sur le Trône. (Sourate 20, v 5)
          Il dit: « Il affirma son Être et nia toute localisation à Son Sujet, car Il existe de par Son Être tandis que toute chose, par Sa Sagesse, est conforme à Sa Volonté. »

          Pour ce qui est des énoncés du Livre ou de la Sunnah qui indiquent l'Élévation de Dieu par rapport à Ses créatures, il s'agit de l'élévation du rang (makânah), de l'honneur (sharaf), de l'emprise (haymanah), et de la domination (qahr) [et non une élevation physique].
          Il est, Exalté Soit-Il, exempt de toute ressemblance avec Ses créatures et Ses Attributs ne sont guère comme les leurs.
          Rien dans Ses Attributs ne relève de l'imperfection caractéristique des attributs des créatures ; au contraire, à Lui reviennent les Attributs parfaits et à Lui appartiennent les Noms sublimes.
          Il est différent de toute chose que ton esprit peut imaginer.
          Réaliser l'incapacité de Le cerner est en soi une connaissance, et l'investigation au sujet de la la Réalité du Seigneur est un acte d'associationnisme (chirk).

          Le credo d'Al-Azhar Ash-Sharîf est conforme au credo ash'arite qui est le credo des Gens de la Sunnah (Ahl As-Sunnah wal-Jamâ'ah).
          Les maîtres Ash'arites, puisse Dieu les agréer et les combler, constituent la majorité des savants de la Communauté. Ce sont eux qui ont réfuté les fausses allégations des impies et consorts. Ce sont eux qui, au fil de notre Histoire, se sont attachés au Coran et à la Sunnah de notre maître Muhammad, paix et bénédictions sur lui.
          Quiconque les rend mécréant ou les accuse d'égarement, sa religion est en péril.
          Al-Hâfidh Ibn 'Asâkir, puisse Dieu lui faire miséricorde, dit dans son ouvrage "Tabyîn Kadhib Al-Muftarî fîmâ Nusiba ilâ Al-Imâm Abî Al-Hasan Al-Ash`arî" :
          « Sache, puisse Dieu nous accorder Son agrément et nous accepter parmi ceux qui Le craignent et Le redoutent comme il se doit, que la chair des savants est vénéneuse. Par une loi divine bien connue, ceux qui les dénigrent sont honnis. Quiconque les diffame sera éprouvé par la mort de son coeur avant son décès. »

          Al-Azhar Ash-Sharîf a toujours été le phare du savoir et de la religion à travers l'Histoire islamique.
          Cet éminent édifice constitue le plus grand centre scientifique que la communauté a connu, après les premiers siècles privilégiés.
          Dieu en a fait une cause pour préserver la religion contre les détracteurs et les incrédules.
          Celui qui dénigre le credo d'Al-Azhar s'expose à un grand péril et il est à craindre qu'il soit du nombre des khâwârij ou des fauteurs de troubles dont Dieu dit :
          60.Certes, si les hypocrites, ceux qui ont la maladie au coeur, et les alarmistes (semeurs de troubles) à Médine ne cessent pas, Nous t'inciterons contre eux, et alors, ils n'y resteront que peu de temps en ton voisinage. (Sourate 33, v 60)

          Wa Allahou A3lam.
          Dossier très complet sur la croyance

          Commentaire


          • #6
            Est-il admissible pour un musulman de penser qu'Allah est dans le Ciel au sens littéral?



            Réponse du Chaykh Nuh Ha Mim Keller

            Non.
            Le sens littéral d'être « dans le ciel » impliquerait qu'Allah - Exalté soit-Il - soit en fait dans l'une de Ses créatures, car le ciel est une chose créée.
            Il n'est pas permis de croire qu'Allah - Exalté soit-Il - réside ou occupe (en Arabe « hulul ») une quelconque de Ses créatures, comme les Chrétiens le pensent pour Jésus - paix sur lui - ou les Hindouistes pour leurs avatars.

            Ce qu'il est indispensable de savoir pour un être humain, c'est qu'Allah - Exalté soit-Il - est « ghaniyy » ou « absolument libre de tout besoin » [indépendant] de toute chose qu'Il a créée.
            Il déclare explicitement dans la sourate al-Ankabout du Saint Qur'an :

            6.Certes Allah peut Se passer de tout l'univers. (Sourate 29, v 6)

            Allah - Exalté soit-Il - mentionne Son attribut de « Ghina » ou
            « indépendance vis-à-vis de tout ce qui est créé » dans quelques dix-sept versets du Qur'an.
            C'est un point central de la 'aqida ou dogme islamique, et c'est la raison pour laquelle il est impossible qu'Allah - Exalté soit-Il - soit en Jésus - paix sur lui - ou dans qui que ce soit d'autre ayant une forme ou un corps : car les corps dépendent de l'espace et du temps, alors qu'Allah - Exalté soit-Il - ne dépend d'aucune chose, et n'a besoin de rien. Ceci est la 'aqida du Qur'an, et les savants musulmans ont gardé cela à l'esprit pour interpréter d'autres versets ou hadiths.

            Si les musulmans lèvent leurs mains vers le ciel quand ils font des supplications [demandes, invocations] (du'a) à Allah - Exalté soit-Il -, c'est parce que le ciel est la qibla pour les du'as, et non parce qu'Allah - Exalté soit-Il - occupe cette direction particulière ; et ce de la même façon que la Kaaba est la qibla de la prière (salat), sans pour autant que les musulmans ne croient que c'est dans cette direction qu'est Allah.
            En fait, Allah - Exalté soit-Il - dans Sa Sagesse a fait de la qibla un signe (ayah) de l'unité des Musulmans, de la même façon qu'il a fait du ciel un signe de Sa Transcendance et de Son infinie Immensité, et cette signification se manifeste dans le coeur de tout croyant simplement en regardant le ciel quand il supplie Allah - Exalté soit-Il -.

            Cela faisait partie de la Sagesse Divine d'inclure ces formulations dans la sunna prophétique afin d'élever spirituellement les coeurs des gens qui les entendirent en premier, et de les orienter vers la Transcendance et l'Immensité d'Allah - Exalté soit-Il - par le plus grand et le plus concret des signes physiques de ces attributs : le ciel visible qu'Allah - Exalté soit-Il - a élevé au-dessus d'eux.
            Beaucoup d'entre eux, surtout quand ils venaient tout juste de sortir de la jahiliyya ou « période de l'ignorance préislamique », étaient très attachés aux réalités physiques et perceptibles, et avaient du mal à concevoir quoi que ce soit au-delà, comme cela est attesté par leurs idoles qui étaient des images posées ou élevées sur le sol.
            Omar Ibn al-Khattab - qu'Allah soit satisfait de lui - mentionne, par exemple que durant la jahiliyya, ils pouvaient construire leurs idoles avec des dattes, et plus tard lorsqu'ils avaient faim, les manger tout simplement.
            Le langage que le Messager d'Allah - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - utilisa pour faire accepter à de tels gens la Transcendance d'Allah le Très Haut était bien entendu composé de termes qu'ils pouvaient comprendre sans difficulté, et il utilisa l'image du ciel au-dessus d'eux.
            L'imam al-Qurtubi, le célèbre exégète du Qur'an du septième/treizième siècle a dit :

            Les hadiths à ce sujet sont nombreux, rigoureusement authentiques, et bien connus ; et ils indiquent La Transcendance d'Allah, qui ne peut être reniée par quiconque à part un athée ou un ignorant obstiné. Leur but est d'attribuer la dignité à Allah et de L'élever au-dessus de tout ce qui est inférieur et bas, de Le caractériser par l'Exaltation et la Grandeur, sans lui attribuer un endroit ou une direction particulière car ce sont des caractéristiques des corps physiques.

            (Al-Jami li ahkam al-Qur'an. 20 vols. Le Caire 1387/1967. Edition (20 vols en 10). Beyrouth : Dar Ihya al-Turath al-Arabi, n.d., 18.216).

            A cet article, un hadith, rapporté par Malik dans son Muwatta,et par Muslim dans son Sahih, dit que Mu'awiya ibn al-Hakam est venu dire au Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - :
            « Je sors à peine de la jahiliyya, et maintenant Allah m'a amené à l'Islam, » puis il lui posa diverses questions sur des pratiques de la jahiliyya, jusqu'à ce qu'il dise qu'il avait giflé sa jeune esclave, et demanda s'il devait la libérer, ce qui était obligatoire si elle était croyante.
            Dossier très complet sur la croyance

            Commentaire


            • #7
              Le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - demanda qu'on la lui amène, et lui demanda :
              « Où est Allah ? »
              et elle répondit « Dans le ciel (Fi al-sama) » ; après quoi il demanda : « Qui suis-je ? »
              et elle dit : « Tu es le Messager d'Allah » ;
              et il dit : « Libérez la, car c'est une croyante »
              (Sahih Muslim, 5 vols. Le Caire, 1376/1956. Edition. Beyrouth : Dar al-Fikr, 1403/1983, 1.382: 538)

              L'Imam al-Nawawi dit de ce hadith :

              Ceci est l'un des « hadiths des attributs » à propos duquel les savants ont deux positions:
              - La première est d'avoir foi en ce hadith sans en discuter le sens, tout en sachant à propos d'Allah que :
              11.Il n'y a rien qui Lui ressemble. (Sourate 42, v 11)

              et qu'Il transcende les attributs de n'importe laquelle de Ses créatures.

              - La seconde est de l'expliquer au sens figuré d'une façon appropriée, les savants qui soutiennent cette position avancent que le but du hadith était de tester la jeune esclave : était-elle une monothéiste qui affirme que le Créateur, Celui qui Dispose, Celui qui Fait, est Allah seul et que c'est Lui qui est invoqué quand une personne adresse sa demande (du'a) en se tournant vers le ciel - de la même façon que celui fait la prière (salat) se dirige vers la Kaaba, car le ciel est la qibla des suppliants comme la Kaaba est la qibla des prieurs - ou était-elle une adoratrice des idoles qu'ils plaçaient devant eux ?
              Ainsi, lorsqu'elle a dit « dans le ciel », il était clair qu'elle n'était pas une adoratrice des idoles.

              (Sahih Muslim bi Sharh al-Nawawi. 18 vols. Le Caire 1349/1930. Edition (18 vols. en 9). Beyrouth : Dar al-Fikr, 1401/1981, 5.24).

              Il est bon de noter que l'imam al-Nawawi ne mentionne absolument pas la compréhension littérale du hadith comme une position doctrinale acceptable.
              Ceci provoque la surprise aujourd'hui parmi certains musulmans, qui s'imaginent que ce qui est en jeu est le principe d'accepter un hadith unique rigoureusement authentique (sahih) comme preuve en dogme islamique ('aqida), car ce hadith est l'un de ces hadiths dit « unique », qu'on appelle en arabe ahad, « rapporté par une seule chaîne de transmission », par opposition au (hadith) mutawatir ou « rapporté par tant de chaînes de transmissions qu'il est impossible qu'il ait été inventé ».

              Pourtant ce n'est pas ce qui est en jeu, car les hadiths de ce type ne sont considérés acceptables par les savants traditionnels en 'aqida Islamique que s'ils remplissent une condition : que l'article de foi mentionné dans le hadith soit salimun min al-mu'arada, qu'il y ait
              « absence de preuves conflictuelles ».
              Cette condition n'est pas remplie par ce hadith particulier pour plusieurs raisons.

              Premièrement, l'histoire décrite dans le hadith nous est parvenue sous plusieurs autres versions bien authentifiées qui diffèrent largement de la version « où est Allah ? - Dans le ciel ».
              L'une d'entre elles est rapportée par Ibn Hibban dans son Sahih avec une chaîne de transmission bien authentifiée (hasan), dans laquelle le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - a demandé à la jeune esclave :

              « Qui est ton Seigneur ? » à quoi elle répondit : « Allah », puis il reprit : « Et qui suis-je ? » à quoi elle répondit : « Tu es le Messager d'Allah », après quoi il déclara : « Libérez-là car c'est une croyante ». (Al-Ihsan fi taqrib Sahih Ibn Hibban, 18 vols. Beyrouth : Muassasa al-Risala, 1408/1988, 1.419: 189).

              Dans une autre version, rapportée par Abd al-Razzaq avec une chaîne de transmission rigoureusement authentique (sahih), le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - lui a demandé :

              « Témoignes-tu qu'il n'y a pas d'autre divinité qu'Allah ? » et elle répondit que oui.
              Il lui demanda : « Témoignes-tu que je suis le messager d'Allah ? » et elle acquiesça une nouvelle fois. Il dit alors « Libérez-la ! »
              (Al-Musannaf, 11 vols. Beyrouth : al-Majlis al-Ilmi, 1390/1970, 9.175: 16814).

              Dans d'autres versions, la jeune esclave ne peut pas parler, mais juste pointer le ciel en guise de réponse.
              Ibn Hajar al-Asqalani a dit des différentes versions de ce hadith, qu' « il y a une grande contradiction dans les termes employés »
              (Talkhis al-habir, 4 vols. en 2. Le Caire : Maktaba al-Kulliyat al-Azhariyya, 1399/1979, 3.250).
              Quand un hadith a beaucoup de versions conflictuelles, il y a une forte probabilité qu'il n'ait été rapporté que par rapport à ce qu'un ou plusieurs des narrateurs en ont compris (riwaya bi al-ma'na), et donc l'une des versions n'est pas adéquate pour établir un point de 'aqida.
              Dossier très complet sur la croyance

              Commentaire


              • #8
                Deuxièmement, cette dernière considération est particulièrement applicable au sujet en question car le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - a explicitement détaillé les piliers de la foi islamique (iman) dans un hadith rapporté dans le Sahih Muslim où il répond aux questions de l'ange Gabriel - paix sur lui -, et dit :
                "La foi (iman) est de croire en Allah, en Ses anges, Ses Livres, Ses Messagers, au Jour Dernier, et de croire en la destinée (qadar) qu'elle soit bonne ou mauvaise".
                (Sahih Muslim, 1.37)

                et il n'a pas mentionné quoi que ce soit à propos de la croyance qu'Allah - Exalté soit-Il - serait « dans le ciel ».
                Si cela avait été un test décisif pour déterminer la foi d'un musulman (comme pourrait le laisser entendre le hadith « dans le ciel »), il aurait été obligatoire que le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - le mentionne dans ce hadith-ci, car son but est de définir ce qu'est la foi (al-iman).

                Troisièmement, si l'on prend ce hadith comme signifiant qu'Allah - Exalté soit-Il - est littéralement « dans le ciel », cela entre en conflit avec d'autres hadiths également sahih qui ont à priori autant le droit d'être pris littéralement ; comme le hadith qudsi rapporté par al-Hakim dans lequel Allah - Exalté soit-Il - dit :

                "Je suis avec Mon serviteur qui M'invoque et ses lèvres bougent avec Moi".
                (Al-Mustadrak ala al-Sahihayn. 4 vols. Hyderabad, 1334/1916. Edition (avec index vol. 5). Beyrouth : Dar al-Marifa, n.d., 1.496),

                un hadith qu'al-Hakim dit rigoureusement authentique (sahih), ce qu'al-Dhahabi a confirmé.
                Ou encore le hadith rapporté par al-Nasa'i, Abu Dawud, et Muslim, qui dit :
                "Le moment où le serviteur est le plus proche de son Seigneur est lors de la prosternation".
                (Sahih Muslim, 1.350: 482)

                alors que si Allah - Exalté soit-Il - était littéralement « dans le ciel », le moment où le serviteur serait le plus proche de Lui serait quand il se tient debout.
                Ou encore le hadith rapporté par al-Bukhari dans son Sahih, dans lequel le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - interdit de cracher devant soi pendant la prière, parce que quand une personne prie « son Seigneur est devant lui »
                (Sahih al-Bukhari, 1.112: 406).
                Pour finir, dans les hadith à propos du Mi'raj ou « Voyage Nocturne », l'ange Gabriel - paix sur lui - a fait visiter au Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - chacun des sept cieux (samawat), et il n'est mentionné qu'Allah - Exalté soit-Il - n'ait été dans aucun d'eux.

                Quatrièmement, l'interprétation littérale disant qu'Allah - Exalté soit-Il - serait « dans le ciel » entre en contradiction avec deux fondements de la 'aqida telle qu'elle a été établie par le Qur'an.

                Le premier est l'attribut d'Allah « mukhalafa li al-hawadith », ou
                « non-ressemblance aux créatures en quelque façon que ce soit », comme Allah - Exalté soit-Il - le déclare dans la sourate al-Shura :
                11.Il n'y a rien qui Lui ressemble. (Sourate 42, v 11)

                alors que s'Il était « dans le ciel » il y aurait d'innombrables choses qui Lui ressembleraient en termes d'altitude, de position, de direction, etc.

                Le second fondement que cela contredirait, comme mentionné plus haut, est l'attribut de « ghina » d'Allah - Exalté soit-Il -, ou « l'indépendance vis-à-vis de tout ce qui est créé », ce qu'Il affirme dans de nombreux versets du Qur'an.
                Il est impossible qu'Allah - Exalté soit-Il - soit une entité corporelle car les corps ont besoin d'espace et de temps, alors qu'Allah - Exalté soit-Il - n'a besoin d'absolument de rien.
                Dossier très complet sur la croyance

                Commentaire


                • #9
                  Cinquièmement, l'interprétation littérale de « dans le ciel » impliquerait que le ciel entourerait Allah - Exalté soit-Il - de tous côtés et donc qu'Allah - Exalté soit-Il - serait plus petit que lui, et que celui-ci serait plus grand qu'Allah - Exalté soit-Il - ce qui est, bien évidement, complètement aberrant.

                  Pour ces raisons et d'autres, les savants Musulmans se sont vus obligés d'interpréter le précédent hadith et d'autres textes contenant des figures de style similaires au sens figuré, en conformité avec l'utilisation de la langue arabe. Considérons le verset coranique :
                  16.Etes-vous à l'abri que Celui qui est au ciel vous enfouisse dans la terre ?
                  Et voici qu'elle tremble !(Sourate 67, v 16)

                  pour lequel nous pouvons donner les exemples de tafsir ou « exégèse coranique » suivants :

                  Al-Qurtubi : Les savants les plus exigeants soutiennent que [« dans le ciel »] signifie en fait : « Etes-vous à l'abri de Celui qui est au-dessus du ciel » - de la même façon qu'Allah dit :
                  2.Voyagez dans la terre. (Sourate 9, v 2)

                  ce qui signifie voyagez sur la terre, pas au-dessus du ciel en terme de contact physique ou de spatialisation, mais en terme de pouvoir omnipotent et de contrôle sur lui.
                  Une autre position est de dire que cela signifie : « Etes-vous à l'abri de celui [qui est] sur ('ala) le ciel » de la même façon que l'on dit,
                  « untel [règne] sur l'Iraq et sur le Hijaz », ce qui signifie qu'il en est le gouverneur et le commandant.
                  (Al-Jami li ahkam al-Qur'an, 18.216).

                  Al-Shirbini al-Khatib : Il y a différents aspects quant à l'interprétation de « Celui qui est dans le ciel »,
                  l'un d'eux est que cela signifierait :
                  « Celui dont le royaume est dans le ciel », car c'est le lieu de résidence des anges, et c'est là que se trouvent Son Trône, Son Kursi et la Table Gardée ; et de là descendent Ses Décrets, Ses Livres, Ses commandements et Ses interdictions.
                  Une seconde interprétation possible est que « Celui qui est dans le ciel » ommette la première partie d'une construction ascriptive (idafa), en d'autre termes : « Etes vous à l'abri du Créateur de ceux qui sont dans le ciel » ce qui signifierait les anges qui résident au ciel, car ils sont ceux à qui il est commandé de dispenser la Miséricorde ou la Vengeance Divine.
                  (al-Siraj al-Munir. 4 vols. Bulaq 1285/1886. Edition. Beyrouth : Dar al-Marifa, n.d., 4.344).

                  Fakhr al-Din al-Razi : « Celui qui est dans le ciel » pourrait faire référence à l'ange qui est chargé d'infliger les châtiments divins ; lequel est Gabriel ; les mots « vous enfouisse dans la terre » signifiant : « par le commandement d'Allah et avec Sa permission »
                  (Tafsir al-Fakhr al-Razi. 32 vols. Beyrouth 1401/1981. Edition (32 vols. en 16). Beyrouth : Dar al-Fikr, 1405/1985, 30.70).

                  Abu Hayyan al-Nahwi : Ou le contexte de ces mots pourrait suivre les convictions de ceux à qui ils sont adressés [les mécréants], car ils sont anthropomorphistes.
                  Donc la signification serait : « Etes-vous à l'abri de Celui que vous prétendez être dans le ciel - alors qu'Il est exalté au-dessus de tout lieu - ? »
                  (Tafsir al-nahr al-madd min al-Bahr al-muhit. 2 vols. en 3. Beyrouth : Dar al-Janan and Muassasa al-Kutub al-Thaqafiyya, 1407/1987, 2.1132).

                  Qadi Iyad : Il n'y a pas de désaccord parmi les musulmans, du premier jusqu'au dernier - leurs savants de la jurisprudence, leurs savants du hadith, leurs savants en théologie, à la fois ceux capables d'un effort de déduction scientifique et ceux qui suivent la doctrine d'un autre, que les preuves scripturaires qui mentionnent qu'Allah serait « dans le ciel », comme Ses mots : « Etes-vous à l'abri que Celui qui est au ciel vous enfouisse en la terre » et d'autres, ne sont pas tels que leur sens littéral (dhahir) semble signifier, mais plutôt, tous les savants les interprètent autrement que dans leur sens apparent.
                  (Sahih Muslim bi Sharh al-Nawawi, 5.24).
                  Dossier très complet sur la croyance

                  Commentaire


                  • #10
                    Prenons maintenant un dernier exemple, le hadith rapporté par Muslim où le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - a dit :

                    "Votre Seigneur Béni et Exalté descend chaque nuit jusqu'au ciel de ce monde, au moment du dernier tiers de la nuit, et dit :
                    «Qui M'invoque pour que Je lui réponde ? Qui Me demande pour que Je l'exauce ? Qui cherche Mon pardon pour que Je le lui accorde ? »
                    (Sahih Muslim, 1.521: 758).

                    Ce hadith, si on prend le temps d'y réfléchir, ne traite pas de 'aqida, mais il s'agit plutôt d'établir un point pratique, à savoir que nous sommes supposés faire un acte particulier dans le dernier tiers de la nuit : se lever et prier.
                    C'est pourquoi quand l'Imam al-Nawawi a donné les noms actuels aux titres du Sahih Muslim, ce hadith a été placé sous le chapitre :
                    « Incitation au désir de faire des supplications (du'as) et de se rappeler Allah (Dhikr) dans le dernier tiers de la nuit, et la réponse qui s'ensuit ».
                    Quant à la signification de « descend » dans le hadith, al-Nawawi explique :
                    C'est un des « hadiths des Attributs », et il y a deux positions à ce sujet, comme il a été susmentionné dans le « Livre de la Foi (iman) ».
                    Pour résumer,
                    la première position, qui est la doctrine de la majorité des premiers musulmans et de certains théologiens, est que l'on devrait croire en la véracité de ce hadith d'une manière convenable vis-à-vis d'Allah, tandis que son sens littéral, tel que nous le connaissons et tel qu'il s'applique à nous, n'est pas le sens voulu, tout en ne discutant pas du sens figuré non plus, bien que nous croyons qu'Allah transcende toute similitude aux choses créées, comme le changement de position, le mouvement, ou tout autre attribut des choses créées.

                    La seconde position, qui est celle de la plupart des théologiens, de groupes entiers parmi les premiers musulmans (salaf), et qui est rapportée de Malik et al-Awza'i, est que de tels hadiths doivent être interprétés au sens figuré d'une manière appropriée en les prenant dans leur contexte.
                    Selon cette école de pensée, on interprète ce hadith de deux façons.
                    La première est celle de Malik ibn Anas et d'autres, qui est de dire que cela [« votre Seigneur descend »] signifie que « Sa Miséricorde, Ses Ordres, et Ses anges descendent, » de la même façon que l'on dit « le sultan a fait ceci ou cela » alors que ce sont ses serviteurs qui ont fait ces choses en suivant ses ordres.
                    La seconde est de dire qu'il s'agit d'une métaphore montrant l'intérêt [d'Allah] pour ceux qui font des supplications, en leur répondant et en faisant preuve de bonté envers eux.
                    (Sahih Muslim bi Sharh al-Nawawi, 6.3637).


                    Le savant du hadith Ali al-Qari dit de ce hadith sur la « descente » d'Allah - Exalté soit-Il - :

                    Nous savons que Malik et al-Awza'i, qui sont parmi les meilleurs des premiers musulmans, ont tous deux donné une interprétation métaphorique détaillée à ce hadith.
                    Un autre d'entre eux était Ja'far al-Sadiq.
                    Il est vrai que bon nombre d'entre eux [les premiers musulmans], ainsi que des savants ultérieurs, ont dit que quiconque croit qu'Allah est dans une direction physique précise est un mécréant, comme l'affirme explicitement al-Iraqi, en disant que c'était la position de Abu Hanifa, Malik, al-Shafi'i, al-Ash'ari et al-Baqillani.

                    (Mirqat al-mafatih: sharh Mishkat al-masabih. 5 vols. Le Caire 1309/1892. Edition. Beyrouth : Dar Ihya al-Turath al-Arabi, n.d., 2.137).

                    Il est bon de rappeler qu'al-Iraqi était un Hafiz ou « maître en hadith », quelqu'un qui connaissait plus de 100 000 hadiths par coeur ; quant à Ali al-Qari, il était une autorité du hadith qui a produit des ouvrages de référence qui sont encore utilisés aujourd'hui pour les hadiths inventés.
                    En d'autres termes, chacun d'eux avait les plus hautes autorisations pour vérifier les chaînes de transmissions des avis qu'ils rapportent. Pour cette raison, leur transmission de l'avis selon lequel est mécréant celui qui assigne une direction à Allah pèse lourd sur la balance.

                    Mais peut-être est-il préférable aujourd'hui de dire que les musulmans qui croient que Allah - Exalté soit-Il - est, d'une certaine façon, « là-haut » ne sont pas des mécréants.
                    En effet ils ont la shubha ou la « circonstance atténuante » que de nos jours certains partis fortunés soutiennent agressivement la bid'a de l'anthropomorphisme.
                    Cette bid'a était, dans les siècles précédents, confinée à une poignée de Hanbalites, qui ont été repoussés avec force par les ulémas de Ahl al-Sunna comme Abd al-Rahman Ibn al-Jawzi (m. 597/1201) qui s'est adressé à ses pairs Hanbalites dans son Daf shubah al-tashbih bi akaff al-tanzih [réfutation des insinuations d'anthropomorphisme à la vue de la transcendance Divine] en ces termes :

                    Si vous aviez dit: «
                    Nous ne faisons que lire ces hadiths et nous restons silencieux », personne ne vous aurait condamnés.
                    Ce qui est honteux c'est que vous les interprétiez littéralement.
                    N'introduisez pas subrepticement dans le madhhab de cet homme droit parmi les premiers musulmans [Ahmad ibn Hanbal] ce qui n'en fait pas partie. Vous avez revêtu ce madhhab d'une disgrâce honteuse, à tel point qu'on ne peut presque plus dire Hanbalite sans dire anthropomorphiste.

                    (Daf shubah al-tashbih bi akaff al-tanzih. Le Caire n.d. Edition Le Caire : al-Maktaba al-Tawfiqiyya, 1396/1976, 2829).

                    Ces croyances ont apparemment survécu pendant des siècles dans le Khorasan, l'Afghanistan et ailleurs en Orient, car l'Imam al-Kawthari note que le Hanbalite Ibn Taymiyya (m. 728/1328) a rassemblé les détails les concernant depuis des manuscrits sur les obédiences (nihal) quand les bibliothèques des savants entrèrent à Damas en même temps que les caravanes fuyant les mongoles venant de l'Est.
                    Il les a lu sans avoir un professeur perspicace pour le guider, et a cru en ce qu'il en avait compris, et s'en est fait l'avocat dans ses propres ouvrages.
                    (al-Kawthari, al-Sayf al-saqil fi al-radd ala Ibn Zafil. Le Caire 1356/ 1937. Edition. Le Caire : Maktaba al-Zahran, n.d. 56).

                    Il fut emprisonné de nombreuses fois pour ces idées avant sa mort, car les oulémas de Damas l'accusaient d'anthropomorphisme.
                    (al-Asqalani, al-Durar al-kamina fi ayan al-mia al-thamina. 4 vols. Hyderabad 134950/193031. Edition. Beyrouth : Dar Ihya al-Turath al-Arabi, n.d., 1.155).
                    Dossier très complet sur la croyance

                    Commentaire


                    • #11
                      Des écrits ont été signés par Abu Hayyan al-Nahwi (m.745/1344), Taqi al-Din al-Subki (m.756/1355), Badr al-Din Ibn Jama'a (m.733/1333), al-Amir al-Sanani, l'auteur de Subul al-salam (m.1182/1768), Taqi al-Din al-Hisni, l'auteur de Kifayat al-akhyar, (d.829/1426), et Ibn Hajar al-Haytami (d.974/1567) en réfutation de sa 'aqida, et elle est restée non acceptée par les musulmans pendant encore quatre cents ans jusqu'au mouvement Wahhabite du dix huitième siècle, lequel suivait Ibn Taymiyya sur certains points de 'aqida, et l'a déclaré son « Cheikh de l'Islam ».

                      Mais ce ne sera pas avant l'arrivée de l'imprimerie dans le monde arabe que les livres d'Ibn Taymiyya (et les dogmes de ce groupe) ont vraiment vu la lumière du jour, quand un riche marchand de Jedda commissionna l'impression de son * al-Sunna et d'autres de ses ouvrages sur la 'aqida en Egypte à la fin du siècle dernier, ressuscité cette fois sous le nom de Salafisme ou « retour à l'Islam des débuts ».
                      Ils ont de là été exportés aux quatre coins du monde islamique, propulsés par le financement généreux d'un ou deux pays musulmans modernes, dont les efforts ont rempli les mosquées de livres, de pamphlets, et de jeunes gens qui répandent ces idées et même les attribuent (grâce aux chaînes de transmissions douteuses d'Ibn Taymiyya) aux Imams des premiers temps de l'Islam.
                      Mon avis concernant la question de considérer ces musulmans croyants ou mécréants, est que tout cet argent peut financer l'influence et la propagande qui transforment le jour en nuit et la nuit en jour ; ainsi, les musulmans contemporains peuvent-ils probablement être excusés de ce genre d'idées, du moins jusqu'à ce qu'ils aient eu la chance d'apprendre que le Dieu de l'Islam est par Sa transcendance bien au-dessus d'être un immense homme, et que, de la même façon, Sa transcendance Le place au-dessus d'être sujet au temps ou à l'espace, qui ne sont que deux de Ses créatures.

                      Pour résumer ce qui a été répondu à la question ci-dessus :

                      Les savants prennent les textes fondamentaux du Qur'an et de la sunna littéralement sauf s'il y'a une raison pertinente de ne pas le faire. Dans le cas de la « descente » d'Allah - Exalté soit-Il - ou du fait qu'il serait « dans le ciel », il y a de nombreuses raisons de ce type :

                      Premièrement, une interprétation littérale de ces textes les rendrait incompatibles entre eux, ainsi qu'avec les nombreux textes rigoureusement authentiques disant qu'Allah - Exalté soit-Il - est « avec » Son serviteur quand il fait du dhikr, 16.plus proche de vous que votre veine jugulaire.(Sourate 50, v 16)

                      , « devant lui » quand il prie, « le plus proche » de lui quand il est prosterné, « dans le ciel » quand on a interrogé la jeune esclave, « avec vous où que vous soyez »
                      [58:4], etc.
                      Ils sont incompatibles entre eux quand on les prend littéralement, et ne deviennent concordants que si on les prend au sens figuré, comme Malik, al-Awza'i, et al-Nawawi l'ont fait plus haut.

                      Deuxièmement, le Prophète - que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui - a détaillé les points auxquels doivent croire tous les musulmans dans le hadith de Gabriel dans le Sahih Muslim et dans d'autres, et il n'a mentionné le croyance qu'Allah - Exalté soit-Il - soit
                      « dans le ciel » (ou dans un quelconque autre endroit) dans aucun d'eux.

                      Troisièmement, le fait qu'Allah - Exalté soit-Il -, comme les oiseaux, les nuages etc. soit « dans le ciel » dans un sens littéral entre en contradiction avec la 'aqida du Qur'an que :
                      11.Il n'y a rien qui Lui ressemble. (Sourate 42, v 11)

                      Quatrièmement, la notion qu'Allah soit dans un endroit précis entre en contradiction avec la 'aqida exprimée dans dix-sept versets du Qur'an : qu'Allah - Exalté soit-Il - est indépendant de tout besoin, alors que les choses qui occupent un endroit ont besoin à la fois d'espace et de temps.

                      Ces raisons ne sont pas exhaustives, mais entendent répondre à votre question en mettant en lumière la 'aqida et les principes des ulémas traditionnels dans l'interprétation du genre de textes dont nous parlons. Elles montrent tout simplement à quel point la croyance qu'Allah - Exalté soit-Il - est dans le ciel dans un sens littéral est éloignée de l'islam traditionnel, et pourquoi il n'est pas admissible qu'un musulman le pense.

                      Wa Allahou A3lam.
                      Dossier très complet sur la croyance

                      Commentaire


                      • #12
                        Allah est-Il partout ?

                        La Croyance Sunnite
                        Réponse de Shaykh Amjad Rasheed

                        Q.J'aimerais savoir quelle est la croyance des Gens de la Sunna (Ahl al-Sunna) ? Est-il correct de croire qu'Allâh est partout ? Quelle est la différence entre la croyance des salafis et celle des Gens de la Sunna ?R. La réponse à la question nécessite des détails et des explications, et il est obligatoire pour celui qui interroge d'apprendre [ce qu'il ou elle a demandé] auprès d'un professeur digne de confiance d'après la voie des Sunnites (Ahl al-Sunna wal Jamaa'ah).

                        En agissant de la sorte, [l'interrogateur] apprendra la croyance ('aqida) des Sunnites (Ahl al-Sunna wal Jamaa'ah) et aussi comment d'autres ont pu s'y opposer dans certaines croyances. S'il ne lui est pas possible d'apprendre directement [auprès d'un professeur], alors il (ou elle) devrait au moins lire un livre traitant du sujet comme le Credo de Jérusalem (al 'Aqida al-Qudsiyya), de l'Imam al-Ghazali, qui est imprimé au début du livre Ihya 'Ulum al-Din, [1] ou encore Kubra al-Yaqiniyya al-Kawniyya, du grand savant, Dr. Muhammad Saa'id Ramadan al-Bouti. [2] Cependant, ce qui ne pourra être complètement assimilé devra être laissé de côté, ainsi je dis :

                        La Croyance Sunnite

                        Ce qu'il est obligatoire de croire pour tous les Musulmans est qu'Allâh est parfait dans Son entité, Ses noms et attributs, et qu'Il transcende tous les attributs qui ne lui siéent pas, qu'Il soit exalté. Ainsi, l'espace et le temps ne le contiennent pas ; Il les a plutôt créés tous les deux. Ni Son entité, ni Ses attributs ne ressemblent à ceux de Sa création. Rien ne Lui est semblable, et Il entend et voit tout. [Sourate 42 :verset 11]

                        Ni les cieux, ni la terre ne le contiennent, et Il n'est pas décrit en disant que Son entité est littéralement au-dessus du ciel. Il est plutôt au-dessus de tout par Son Immense Puissance et Sa Sublime Sagesse. [Le fait qu'Il ne soit pas au-dessus du ciel est prouvé par ce] qu'il (que la bénédiction et la paix soient sur lui) a dit dans un hadith rigoureusement authentifié rapporté par l'imam Muslim qui relate : " Tu est l'Extérieur (adh-Dhahir) il n'y a rien au-dessus de Toi, et Tu est l'Intérieur (al-Batîn) il n'y a rien en dessous de Toi. " [3] Il ne faut pas dire qu'Allâh possède un wajh (lit : " visage ") ou une yad (lit : " main ") dans le sens littéral de ces termes car leur signification en arabe désigne des membres reliés au corps, et que l'on peut séparer de celui-ci, et notre Seigneur est bien au-dessus de cela.

                        Toute mention de wajh (lit : "visage"), 'ayn (lit : "oeil"), yad (lit : "main"), et qadam (lit : "pied") comme c'est le cas dans certains nobles versets et hadiths authentiques est interprétée d'après une signification qui sied à l'entité d'Allâh le Très Haut.
                        Par exemple, dans Sa Parole - qu'Il soit exalté -

                        " Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparaître, [Seule] subsistera La Face [Wajh] de Ton Seigneur, plein de Majesté et de Noblesse." (Sourate 55, v 26/27)
                        Ce qui est désigné par wajh (lit : "visage") est en fait Lui-même (Son entité) - qu'Il soit exalté - (en d'autres termes, "Tout en dehors d'Allâh périra") ; ce verset ne peut rien signifier d'autre.



                        Dans la langue arabe, wajh peut désigner l'entité. Autrement, [si on interprète wajh par "face" par exemple], cela signifierait que son entité est divisible et qu'une partie périra. c'est impossible à la fois du point de vue légal et rationnel et il n'est pas permis d'y croire.

                        Un autre exemple est Sa Parole - qu'Il soit exalté - à propos de l'arche de notre Maître Nuh (que la paix soit sur lui),
                        Elle a vogué sous nos 'Yeux'. (Sourate 54, v 14)
                        [La préposition ba'] ne signifie pas que l'oeil contient physiquement l'arche, ni qu'Allâh possède un 'ayn (lit : "oeil") au sens propre du terme et que l'arche vogue à l'intérieur de celui-ci.
                        Ce qui est plutôt signalé par ce verset, c'est que l'arche vogue sous l'attention et la protection d'Allâh afin qu'elle ne coule pas comme c'est le cas pour le reste durant ce moment particulier.
                        Dans la langue arabe, 'ayn, peut-être utilisé pour désigner la protection et l'attention.

                        Est-il permis de croire qu'Allâh est partout ?

                        La croyance selon laquelle Allâh - qu'Il soit exalté - serait partout est complètement fausse et il est interdit de la soutenir. Ce qu'il est plutôt obligatoire de croire, (comme mentionné ci-dessus), c'est qu'Allâh transcende le fait d'occuper l'espace et il obligatoire d'interdire à quiconque de dire autrement, car [toute autre opinion] constitue de l'anthropomorphisme [4], ce qui est complètement incorrect.

                        Un exemple [d'anthropomorphisme] est ce que certaines personnes du commun disent par ici (avec l'intention de vénérer Allâh), "Gloire à Celui qui est à Sa place."
                        Il est obligatoire de leur expliquer l'erreur contenue dans une telle expression et de les guider vers ce qui est correct.

                        Cependant, si le Musulman croit qu'Allâh est partout par Sa Science, voulant dire qu'Il (Gloire à Lui) sait tout, quelque soit le lieu ou le moment, alors cette croyance est correcte et correspond à ce qui a été dit par Allâh - qu'Il soit exalté - dans Sa Parole,
                        "Il est avec vous où que vous soyez" (Sourate 54, v 4)
                        c'est-à-dire : "Il est avec vous par Sa Science de telle sorte que nul ne lui est caché parmi Sa création."
                        Dossier très complet sur la croyance

                        Commentaire


                        • #13
                          Différence entre la croyance Sunnite et la croyance antropomorphiste:

                          En ce qui concerne la différence entre la croyance des Sunnites (Ahl al-Sunna wa al-Jama'ah) et celle des antropomorphistes ([les "salafis"], sont un groupe de musulmans qui prétendent se référer aux pieux prédécesseurs (al-salaf al-salih) en terme de croyance, alors qu'en réalité, ils vont à leur encontre dans les domaines où ils prétendent être en accord avec eux, comme je vais l'expliquer dans ce qui suit,
                          les antropomorphistes s'opposent aux Sunnites dans certains aspects traités ci-dessus, comme dans la croyance qu'Allâh possède un wajh ("visage"), 'ayn ("oeil"), yad ("main") et qadam ("pied") au sens littéral de ses termes.
                          [Ils s'opposent aussi au Sunnites en croyant] que l'Essence d'Allâh est littéralement au-dessus des cieux, en citant comme preuve certains versets et hadîths, tout en se trompant dans leur interprétation.

                          La position des prédécesseurs parmi les Compagnons, les Suivants, et les Imams que l'on suit est plutôt qu'Allâh transcende le sens littéral des expressions susmentionnés à cause de l'anthropomorphisme qu'elles sous-entendent, car, comme expliqué plus tôt, les versets et les hadiths qui soutiennent cet avis sont interprétés en accord avec des significations qui sied à la Majesté d'Allâh.

                          Certains savants des premières générations (qu'Allâh les agrée) ont explicitement mentionné ces explications tandis que d'autres sont restés silencieux et se sont contentés de croire qu'Allâh transcende ces fausses significations, et ces deux approches sont acceptables. [5]

                          Quant à croire qu'Allâh est caractérisé littéralement par ce qui est cité plus haut, cette position est complètement erronée et va à l'encontre de la vaste majorité des Imâms des Musulmans de tout temps et de tout lieu.
                          Parmi les livres utiles sur le sujet, nous pouvons citer :
                          Daf'u Shubah al-Tashbih bi-Akuff al-Tanzih, par l'imam hanbalite et le maître du hadith, Ibn al Jawzi ;ainsi que
                          Idah al-Dalil fi Qat'i Hujaj Ahl al-Ta'til par le grand imam shafi'ite, Badr al-Din b. Jama'ah. Ces deux livres ont été publiés. [6]

                          Amjad Rasheed
                          Amman, Jordan

                          (Traduit en anglais par Hamza Karamali)

                          Notes du Traducteur :

                          [1] Il a été traduit dans le Livre V de « the Reliance of the travellers » et aussi à l'arrière du livret, Becoming a Muslim, tous deux par Nuh Ha Mim Keller. Il y a aussi une brève synthèse du crédo Sunnite dans The Key to the Garden, par l'imâm Habib Mashhur al-Haddad (traduit par le Dr Mostafa al Badawi)

                          [2] Malheureusement, cela n'a pas été traduit en anglais.

                          [3] Pour une explication détaillée de la raison pour laquelle il n'est pas permis aux Musulmans de croire qu'Allâh est littéralement dans le ciel, voir l'article « Est il permis de croire qu'Allah est dans le ciel au sens littéral? » par Nuh Ha Mim Keller.

                          [4] Anthropomorphisme (tashbeeh) signifie comparer Allâh à Sa création.

                          [5] Pour un excellent compte-rendu amplement documenté sur la position des premiers musulmans sur les Attributs d'Allâh, voir « Litteralism and the Attributes of Allâh » par Nuh Ha Mim Keller. l'article peut être consulté sur www.masud.co.uk

                          [6] Livres indisponible à la traduction.

                          -----------------------------------------------------------------------
                          Dossier très complet sur la croyance

                          Commentaire


                          • #14
                            Dieu et Sa face, main, oeil...Les explications saines.

                            Dieu et Sa face, main, oeil...Les explications saines.

                            5.Le Tout Miséricordieux S'est établi "Istawa" sur le Trône. (Sourate 20 - Verset 5)

                            Ibn Kathîr commente : "A l'instar des Salaf, nous ne commentons pas le verset, on évite de faire des comparaisons ou d'établir des ressemblances. Nous nous contentons du Livre et de la Sunnah."


                            10.Ceux qui te font allégeance ne le font qu'à Allâh : c'est la main d'Allâh qui se pose sur les leurs. (Sourate 48 - Verset 10)

                            Ibn Kathîr commente : " Allah est présent avec eux, Il entend ce qu'ils disent, connaît se qui se trouve dans leurs poitrines et ce qu'ils publient. "


                            16.Nous avons effectivement créé l'homme et Nous savons ce que son âme lui suggère et Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire. (Sourate 50 - Verset 16)

                            Ibn Kathîr commente : "Les Anges d'Allah sont plus près de l'homme que sa veine jugulaire. "


                            48.Sois patient à l'arrêt de Ton Maître. Tu es sous Nos yeux. [...] (Sourate 52 - Verset 48)

                            Ibn Kathîr commente : " Patiente devant leurs méchancetés et ne leur donne pas de l'importance, tu es sous Notre surveillance, Notre protection. "


                            14.Qui vogua sous nos yeux en récompense pour celui que l'on avait renié " (Sourate 54 - Verset 14)

                            Ibn Kathîr commente : " qui vogua selon Notre Ordre et sous Notre Protection, en récompense pour Nuh. "


                            27.Seule perdure la Face de ton Maître, pleine de majesté, digne de vénération. (Sourate 55 - Verset 27)

                            Ibn Kathîr commente : "...Elle affirme aussi qu'Il es Le Seul Qui doit vénéré, obéi. "


                            85.Nous nous tenons plus près que vous du mourant sans que vous Nous distinguiez.(Sourate 56 - Verset 85)

                            Ibn Kathîr commente : " Autrement dit, Nous nous tenons plus près par l'intermédiaire de Nos Anges. "


                            Donc il apparait clairement que Ibn Kathîr ne dis pas qu'Allâh a des yeux, des mains, un visage, qu'Il s'asseoit ect mais il fait des interprétations selon les ecoles sunnite de tawhid.

                            Aussi l'on peut trouver un dialogue entre le fils d'Ibn Al Qayyim et Ibn Kathir qui tourna un peu en dispute où Ibn Kathîr dit au fils d'Ibn Al Qayyim :
                            " Tu ne m'aimes pas parce que je suis Ash'ârî ! " dans l'ouvrage "ad-durar al-kamina" de l'imam Ibn Hajar al-Asqalani qui était Ash'ârî lui aussi, tome 1 page 65.


                            La face (الوجه)
                            "Tout ce qui est sur elle [1] doit disparaître, subsistera La Face (Wajh) [2] de ton Seigneur, plein de majesté et de noblesse." (55/26-27)

                            [1] et [2] sont deux notes dans l'épître de Hasan Al-Bannâ :
                            [1] tout ce qui est sur elle, c'est-à-dire sur la terre.
                            [2] subsistera la Face (Wajh) de ton Seigneur, c'est-à-dire Son Etre (dhâtuhu).
                            Az-Zamakhsharî dit :
                            "On utilise le mot Wajh pour désigner l'ensemble ou l'être. Les misérables de la Mecque disent dans ce sens : Y a-t-il une noble face arabe pour me sauver de l'humiliation?".

                            Ibn Al-Jawzî dit sans son livre Daf' Shubhat At-Tashbîh :
                            "Dieu - Exalté soit-Il - dit : "Subsistera la Face (Wajh) de ton Seigneur"; les exégètes dirent : Ton Seigneur subsistera. De même pour "Ils veulent Sa Face" : ils Le veulent.

                            Ad-Dahhâk et Abou 'Ubaydah dirent au sujet de "Toute chose périra sauf Sa Face" : sauf Lui.
                            "Tout doit périr, sauf Sa Face[/b][/i][/color]" [28 : 88] Ibn Kathîr dit :
                            "Tout doit périr, sauf Sa Face", c'est-à-dire "sauf Lui"



                            L'Oeil (العين)
                            "voguant sous Nos Yeux : récompense pour celui qu'on avait renié.
                            [54 : 14]
                            Ibn Kathîr dit : "voguant sous Nos Yeux, c'est-à-dire par Notre Ordre ; Nous la voyons et elle vogue sous notre protection."

                            "Et Nous t'avons déjà favorisé une première fois * lorsque Nous révélâmes à ta mère ce qui fut révélé : * "Mets-le dans le coffret, puis jette celui-ci dans les flots pour qu'ensuite le fleuve le lance sur la rive; un ennemi à Moi et à lui le prendra. Et J'ai répandu sur toi une affection de Ma part, afin que tu sois élevé sous Mon oeil [1]."

                            Note [1] dans l'épître du credo de Sheikh Hasan Al-Bannâ : afin que tu sois élevé sous Mon oeil, c'est-à-dire sous Mes soins (ri'âyah) et Ma protection pour toi.


                            La Main (اليد)
                            "Dis : En vérité, la grâce est en la "Main" de Dieu"
                            [3 : 73]
                            Ibn Kathîr l'interpréta en disant "C'est-à-dire toute chose est sujette à Sa Gestion, c'est Lui qui donne et c'est lui qui retient."

                            "Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Dieu : la Main de Dieu est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment ne le viole qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Dieu, Il lui apportera bientôt une énorme récompense."
                            [48 : 10]
                            Ibn Kathîr dit " la Main de Dieu est au-dessus de leurs mains" c'est-à-dire qu'Il est présent avec eux, Il entend leurs paroles, Il voit où ils sont, et connaît leur for intérieur et leur apparence.

                            "Et nous avons créé le ciel par des Mains"(51/47), Ibn Kathîr dit : "[bi aydin] signifie avec force, c'est l'opinion d'Ibn 'Abbâs, Moujâhid, Qatâdah, Ath-Thawrî et d'autres."

                            "Au contraire, Ses deux mains sont largement ouvertes : Il distribue Ses dons comme Il veut"
                            [5 : 64]
                            Ibn Kathîr dit : "Au contraire, Ses deux mains sont largement ouvertes : Il distribue Ses dons comme Il veut signifie que c'est Lui accorde avec bienfaisance et donne généreusement"
                            Dossier très complet sur la croyance

                            Commentaire


                            • #15
                              Dieu et Sa face, main, oeil...Les explications saines.

                              Sheykh Ibn Kathir:

                              Dans son Tafsir page 75 du volume 2 il dit, au sujet du verset 64 de Sourate 5- al-Maidah:

                              Citation:Allah dit “Bal yadaahou MabsouTataan younfiqou kayfa yachaa’c”est-à-dire que les miséricordes de ALLAH sont immenses, et que Sa générosité est sans limite , puisqu’Il est Celui qui possède les trésors de toute chose”


                              Points à retenir de cette citation:
                              • Ibn Kathir est mort en 774 de l’Hégire, soit il y a plus de 600 ans. Lorsqu’il était jeune il a eu Ibn Taymiyya comme enseignant (Ibn Taymiyya est mort en 728), mais il a écrit son Tafsir plutôt vers la fin de sa vie.
                              • Il a écrit un livre sur le Mawlid que vous ouvez voir quelque part dans cette page : www.ibntaymiyya.co.nr
                              • Ici il interprète l’expression “yahaadou mabsouTataan” par le fait que Dieu est miséricordieux et généreux. Il ne dit pas:”Il n’y a pas d’autre sens ici que DEUX mains véridiques”? Encore une fois on voit bien qu’interpréter n’a rien à voir avec RENIER le Qour’an. Ceux qui vous disent que le verset “YadaaHou” vise “les DEUX mains” sont dans l’erreur et contredisent les personnes qu’ils prennent comme références.

                              Il dit , dans le volume 4 page 175, au sujet du verset 10 sourate 48 (Sourate Fath):

                              Citation:“”Yadoullah fawqa aydihimc’est-à-dire qu’Il sait tout d’eux (Il est haadir ma’ahoum), Il entend ce qu’ils disent, voient leurs endroits, et Il sait ce qui se trouve dans leurs poitrines et ce qu’ils rendent public”

                              Points à retenir de cette citation:
                              • Ici il explique l’expression “Yadoullah fawqa aydihim” par le fait que ALLAH sait toute chose et que rien ne Lui échappe. Il ne dit pas: ” c’est une main pas comme nos mains”. Il parle en arabe, il explique le sens, c’est tout.
                              • Interpréter le Qour’an ce n’est pas RENIER le Qour’an. C’est le COMPRENDRE dans son contexte.
                              Il dit aussi, volume 1 , page 373 au sujet du verset 73 de la Sourate 3 (Al Imran):


                              Citation:Qoul inna l-Fadla bi-Yadillah you’tihi li man yacha’ ” [mot à mot cela signifierait que Dis: Certes la bonté est par la Main de ALLAH, Il la donne à qui Il veut"] c’est-à-dire que toutes les choses sont sous Son contrôle et Il est celui qui donne et qui prend. Certes Il est celui qui donne la Foi, la science, et la bonne compréhension à qui Il veut. Il égare qui Il veut en aveuglant sa vue, en scellant son coeur, et son ouïe, et en bloquant sa vue”

                              Points à retenir de cette citation:
                              • Il a écrit un livre sur le Mawlid
                              • Ici il interprète l’expression “al-fadl bi-yadillah” par le fait que Dieu est celui qui donne et qui prend. Ibn Kathir ne dit pas : “Nous devons croire que Dieu a des mains qui ne sont pas comme nos mains”.
                              Dossier très complet sur la croyance

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X