Certains observateurs soutiennent que les États-Unis d’Amérique pourraient incessamment avoir besoin de se rapprocher d’un peuple autochtone d’Algérie, les Kabyles, largement ignoré et constituant une facette méconnue par le reste du monde, et ce pour l’aider dans la guerre contre Al Qaïda et autres extrémistes islamistes basés en Afrique du Nord. Les Kabyles font partie des peuples autochtones berbères d’Afrique du Nord qui revendiquent depuis un certain temps l’autonomie régionale de leur territoire. Ce peuple considéré musulman dans sa majorité est attaché à la laïcité et soutient les valeurs démocratiques, et, à l’instar des Américains, est ciblé par les attaques terroristes islamistes utilisant sa région, la Kabylie, comme base pour leurs opérations. La population kabyle dont le nombre est estimé entre sept et dix millions sans compter environ deux millions d’exilés à travers la planète vivant principalement en France, subissent, selon leurs leaders, des mesures discriminatoires de la part du gouvernement algérien.
Walid Phares [1], “Senior Fellow” à la Fondation pour la défense des démocraties à Washington et analyste spécialisé en terrorisme chez Fox News affirme que les Kabyles "sont majoritairement laïcs et démocrates, et pourraient constituer un allié efficace contre les djihadistes". Il soutient : "al-Qaida et les salafistes ont des bases solides en Algérie, et les Kabyles y résistent farouchement. Nous avons donc un intérêt stratégique à les soutenir sans pour autant nuire à nos bonnes relations avec le gouvernement laïc d’Algérie [2]".
Certains experts croient que la stratégie pourrait être risquée. Ronald E. Neumann qui a rempli la fonction d’ambassadeur en Algérie de 1994-1997 soutient que toute intervention américaine dans la politique intérieure algérienne serait une erreur. Neumann, président de l’« Académie Américaine de la Diplomatie » à Washington, déclare à Fox News qu’un "soutien américain nuirait inévitablement aux relation algéro-américaines", les Algériens le verrait "comme une menace fondamentale" pour leur pays.
Le « Ministère des Affaires Étrangères » (Le Département d’État) américain décrit sur son site la relation États-Unis/Algérie comme étant croissante et ce, en particulier, depuis les attaques du 11 septembre. En effet, il y avait multiplication des contacts dans des domaines cruciaux d’intérêt mutuel incluant la mise en application des lois et la coopération anti-terroriste." Le « Département d’États » s’est abstenu de répondre quant à la position des États-Unis par rapport à la question kabyle. Les experts souhaitent que l’administration Obama puisse avoir un impact sur ses relations avec le gouvernement algérien et le peuple kabyle qui lutte pour la réalisation de son autonomie régionale depuis le départ forcé de la France en 1962.
Walid Phares qui a aussi animé des conférences ralatives au peuple kabyle, soutient que l’administration Obama ne devrait pas hésiter à soutenir les Kabyles dans la quête de leurs droits et à considérer leurs revendications autonomistes légitimes. Phares déclare : « Nous avons besoin de garder d’excellentes relations avec le gouvernement algérien qui lutte contre Al-Qaïda. Nous pouvons continuer à soutenir Alger contre Al-Qaïda mais nous l’exhortons de négocier avec les Kabyles, ses propres citoyens : c’est dans son propre intérêt d’agir ainsi. »
Ferhat Mehenni, président du « Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie » (MAK) - l’un des trois principaux partis politiques kabyles, exilé en France, affirme : « Nous sommes le seul bastion de la lutte contre l’islamisation du continent ». Il soutient que les Kabyles sont proies à des rapts et des meurtres perpétrés par des extrémistes islamistes incluant des membres de la « Cellule Al-Qaïda » en Algérie, qui opèrent le long des régions montagneuses où vivent la majorité des Kabyles. Mehenni, en direct à Fox News, déclare que la semaine dernière une église a été incendiée par des extrémistes et qu’il souhaite collaborer avec les États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, mais aura besoin de leur appui pour que son peuple puisse enfin vivre libre.
En 1992, l’Algérie a plongé dans une guerre civile suite à l’élection d’un parti islamiste. Des décideurs de l’armée algérienne ont annulé les élections, ce qui a mené à une guerre sanglante contre les terroristes islamistes qui, selon le Département d’État américain, a fait 150.000 morts. En 2006, Al-Qaïda pour un “Maghreb” Islamiste, a été formée et a intégré les attentats-suicides et les enlèvements dans son modus operandi. En 2007, elle a perpétré un attentat à la bombe contre les bureaux de l’ONU à Alger tuant trente personnes, et, depuis, les attentats se sont poursuivis. Le Département d’État ne cesse d’avertir les Américains concernant des voyages en Algérie de crainte qu’ils ne soient ciblés par des attaques terroristes. Dans ce qui parait être un sujet sensible, non seulement pour l’administration Obama, mais aussi pour le gouvernement algérien, l’ambassadeur d’Algérie à Washington, n’a pas répondu à plusieurs demandes adressées à son bureau pour une entrevue.
Entre-temps, Ferhat Mehenni tente d’obtenir une rencontre avec Susan Rice, l’ambassadeur américain à l’ONU. Si le secrétaire général a rencontré des personnes comme le président vénézuélien Hugo Chavez et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, pourquoi ne pourrait-il pas rencontrer Mehenni qui dit qu’il se sent « trahi » par l’ONU, mais espère un engagement de soutien de l’administration Obama pour la lutte kabyle pour l’autogouvernance, ce qui conduirait à un partenariat solide contre les fondamentalistes islamistes, affirmant que le peuple kabyle peut former un rempart contre eux et devenir le flambeau de la démocratie dans la région.
Phares, qui décrit les Kabyles comme « les Indiens de l’Afrique du Nord », estime que “les États-Unis doivent toujours être du côté des valeurs démocratiques et des droits fondamentaux et qu’ils devraient soutenir les revendications du peuple kabyle sans la moindre hésitation”.
Quant à un changement de politique par l’administration en matière de soutien des mouvements démocratiques dans la région, Phares dit : « Vu que l’administration se base sur l’avis d’experts représentant les intérêts des régimes et des idéologies anti-démocratiques tels que le djihadisme et le panarabisme, l’administration a été informée et convaincue que si les États-Unis appelaient à la liberté, les musulmans seraient offensés. L’Administration est induite en erreur car les musulmans veulent la liberté aussi. »
28 janvier 2010 - 9:54 am | par : Ben Evansky | Fox News
[Adaptation française par Anzar D.]
Ici l'article original
Walid Phares [1], “Senior Fellow” à la Fondation pour la défense des démocraties à Washington et analyste spécialisé en terrorisme chez Fox News affirme que les Kabyles "sont majoritairement laïcs et démocrates, et pourraient constituer un allié efficace contre les djihadistes". Il soutient : "al-Qaida et les salafistes ont des bases solides en Algérie, et les Kabyles y résistent farouchement. Nous avons donc un intérêt stratégique à les soutenir sans pour autant nuire à nos bonnes relations avec le gouvernement laïc d’Algérie [2]".
Certains experts croient que la stratégie pourrait être risquée. Ronald E. Neumann qui a rempli la fonction d’ambassadeur en Algérie de 1994-1997 soutient que toute intervention américaine dans la politique intérieure algérienne serait une erreur. Neumann, président de l’« Académie Américaine de la Diplomatie » à Washington, déclare à Fox News qu’un "soutien américain nuirait inévitablement aux relation algéro-américaines", les Algériens le verrait "comme une menace fondamentale" pour leur pays.
Le « Ministère des Affaires Étrangères » (Le Département d’État) américain décrit sur son site la relation États-Unis/Algérie comme étant croissante et ce, en particulier, depuis les attaques du 11 septembre. En effet, il y avait multiplication des contacts dans des domaines cruciaux d’intérêt mutuel incluant la mise en application des lois et la coopération anti-terroriste." Le « Département d’États » s’est abstenu de répondre quant à la position des États-Unis par rapport à la question kabyle. Les experts souhaitent que l’administration Obama puisse avoir un impact sur ses relations avec le gouvernement algérien et le peuple kabyle qui lutte pour la réalisation de son autonomie régionale depuis le départ forcé de la France en 1962.
Walid Phares qui a aussi animé des conférences ralatives au peuple kabyle, soutient que l’administration Obama ne devrait pas hésiter à soutenir les Kabyles dans la quête de leurs droits et à considérer leurs revendications autonomistes légitimes. Phares déclare : « Nous avons besoin de garder d’excellentes relations avec le gouvernement algérien qui lutte contre Al-Qaïda. Nous pouvons continuer à soutenir Alger contre Al-Qaïda mais nous l’exhortons de négocier avec les Kabyles, ses propres citoyens : c’est dans son propre intérêt d’agir ainsi. »
Ferhat Mehenni, président du « Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie » (MAK) - l’un des trois principaux partis politiques kabyles, exilé en France, affirme : « Nous sommes le seul bastion de la lutte contre l’islamisation du continent ». Il soutient que les Kabyles sont proies à des rapts et des meurtres perpétrés par des extrémistes islamistes incluant des membres de la « Cellule Al-Qaïda » en Algérie, qui opèrent le long des régions montagneuses où vivent la majorité des Kabyles. Mehenni, en direct à Fox News, déclare que la semaine dernière une église a été incendiée par des extrémistes et qu’il souhaite collaborer avec les États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, mais aura besoin de leur appui pour que son peuple puisse enfin vivre libre.
En 1992, l’Algérie a plongé dans une guerre civile suite à l’élection d’un parti islamiste. Des décideurs de l’armée algérienne ont annulé les élections, ce qui a mené à une guerre sanglante contre les terroristes islamistes qui, selon le Département d’État américain, a fait 150.000 morts. En 2006, Al-Qaïda pour un “Maghreb” Islamiste, a été formée et a intégré les attentats-suicides et les enlèvements dans son modus operandi. En 2007, elle a perpétré un attentat à la bombe contre les bureaux de l’ONU à Alger tuant trente personnes, et, depuis, les attentats se sont poursuivis. Le Département d’État ne cesse d’avertir les Américains concernant des voyages en Algérie de crainte qu’ils ne soient ciblés par des attaques terroristes. Dans ce qui parait être un sujet sensible, non seulement pour l’administration Obama, mais aussi pour le gouvernement algérien, l’ambassadeur d’Algérie à Washington, n’a pas répondu à plusieurs demandes adressées à son bureau pour une entrevue.
Entre-temps, Ferhat Mehenni tente d’obtenir une rencontre avec Susan Rice, l’ambassadeur américain à l’ONU. Si le secrétaire général a rencontré des personnes comme le président vénézuélien Hugo Chavez et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, pourquoi ne pourrait-il pas rencontrer Mehenni qui dit qu’il se sent « trahi » par l’ONU, mais espère un engagement de soutien de l’administration Obama pour la lutte kabyle pour l’autogouvernance, ce qui conduirait à un partenariat solide contre les fondamentalistes islamistes, affirmant que le peuple kabyle peut former un rempart contre eux et devenir le flambeau de la démocratie dans la région.
Phares, qui décrit les Kabyles comme « les Indiens de l’Afrique du Nord », estime que “les États-Unis doivent toujours être du côté des valeurs démocratiques et des droits fondamentaux et qu’ils devraient soutenir les revendications du peuple kabyle sans la moindre hésitation”.
Quant à un changement de politique par l’administration en matière de soutien des mouvements démocratiques dans la région, Phares dit : « Vu que l’administration se base sur l’avis d’experts représentant les intérêts des régimes et des idéologies anti-démocratiques tels que le djihadisme et le panarabisme, l’administration a été informée et convaincue que si les États-Unis appelaient à la liberté, les musulmans seraient offensés. L’Administration est induite en erreur car les musulmans veulent la liberté aussi. »
28 janvier 2010 - 9:54 am | par : Ben Evansky | Fox News
[Adaptation française par Anzar D.]
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