Dans Sciences Humaines de ce mois ci (mars 2009), un passage de l'article de Lafitte, "Peut-on réecrire le Coran?" pour le moins étonnant :
Une étymologie syro-araméenne
Cet axe de recherche a été relancé, dans la période récente, par les travaux de Christoph Luxenberg (pseudonyme adopté par un philologue allemand spécialiste du Coran). Ils ont été présentés dans un livre, qui n’a malheureusement toujours pas bénéficié d’une traduction en français, et s’intitule Die Syro-Aramäische Lesart des Koran (en français, La lecture syro-araméenne du Coran). Son hypothèse d’une première écriture du Coran en syro-araméen reste très discutée par les spécialistes. Mais la pertinence de son recours à une étymologie syro-araméenne l’est moins, car cette réécriture éclaire la compréhension de plusieurs passages obscurs du Coran, y compris pour les exégètes musulmans (6). Ainsi de la courte sourate 108 : « Nous t’avons donné l’abondance. Prie donc pour ton Seigneur et sacrifie ! L’ennemi qui te hait, c’est lui qui est sans postérité. » Elle devient, selon la méthode de C. Luxenberg : « Nous t’avons donné la constance. Prie donc ton Seigneur et persévère. Celui qui te hait (Satan), c’est lui le vaincu. » Une formulation très proche de celles que l’on peut trouver dans un lectionnaire (qu’ran, en syro-araméen) de la liturgie chrétienne syriaque (7).
(6) L’exemple qui suit est repris de l’exposé qu’en fait A. Meddeb dans Sortir de la malédiction. L’islam entre civilisation et barbarie, op. cit.
(7) Le syriaque, ou syro-araméen, est comme l’arabe une langue d’origine sémitique. Parlée par les chrétiens de Syrie à l’époque de Mahomet, elle est toujours en usage dans la liturgie de certaines Églises d’Orient.
Cet axe de recherche a été relancé, dans la période récente, par les travaux de Christoph Luxenberg (pseudonyme adopté par un philologue allemand spécialiste du Coran). Ils ont été présentés dans un livre, qui n’a malheureusement toujours pas bénéficié d’une traduction en français, et s’intitule Die Syro-Aramäische Lesart des Koran (en français, La lecture syro-araméenne du Coran). Son hypothèse d’une première écriture du Coran en syro-araméen reste très discutée par les spécialistes. Mais la pertinence de son recours à une étymologie syro-araméenne l’est moins, car cette réécriture éclaire la compréhension de plusieurs passages obscurs du Coran, y compris pour les exégètes musulmans (6). Ainsi de la courte sourate 108 : « Nous t’avons donné l’abondance. Prie donc pour ton Seigneur et sacrifie ! L’ennemi qui te hait, c’est lui qui est sans postérité. » Elle devient, selon la méthode de C. Luxenberg : « Nous t’avons donné la constance. Prie donc ton Seigneur et persévère. Celui qui te hait (Satan), c’est lui le vaincu. » Une formulation très proche de celles que l’on peut trouver dans un lectionnaire (qu’ran, en syro-araméen) de la liturgie chrétienne syriaque (7).
(6) L’exemple qui suit est repris de l’exposé qu’en fait A. Meddeb dans Sortir de la malédiction. L’islam entre civilisation et barbarie, op. cit.
(7) Le syriaque, ou syro-araméen, est comme l’arabe une langue d’origine sémitique. Parlée par les chrétiens de Syrie à l’époque de Mahomet, elle est toujours en usage dans la liturgie de certaines Églises d’Orient.
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